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Art in the press

Humeurs assassinés... si la guerre m'était filmée

Il nous semblait, cette année, que le cinéma libanais retouchait, pour l'ultime fois, les stigmates de la guerre civile. Il nous était évident que le rebondissement culturel allait nous projeter dans une nouvelle ère. Les prémices de cette dernière se devinaient grâce à l'abondance d'événements culturels qui étaient au programme pour cet été. Jamais auparavant la culture n'était aussi présente. Jamais auparavant nous n'avions collectivement eu tous autant tort!

Quatre semaines de siège, d'attente en état de choc. De jours en jours, l'évidence que la culture perdait d'intérêt nous renvoyait l'image effroyable d'un pays vidé de ses artistes. Certains disent que le cinéma libanais n'a jamais été flamboyant, mais nous oublions que 2005 a connu 4 films de réalisation libanaise projetés en salle. D'autres affirment qu'il n'a jamais été détaché de la guerre, qu'elle a toujours été présente en filigrane, pour ne pas oublier. Or, justement, elle devait faire partie de nos archives, elle est devenue notre présent.

Des réalisateurs s'adonnent par tous les moyens à des projets: le site cinesoumoud.net de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige qui regroupe les très courts métrages de cinéastes, le projet de vidéo clip de rappeurs "Beyrouth ma betmout (RJP, Siska, Stress) de Katia Jarjoura qui se déroule à Dahiyeh, ou encore, "Dead Time" de Ghassan Salhab, "Terrorists" de Hani Tamba, "Minute of Silence for Lebanon" de Michel Kammoun...

Le cinéma libanais, tout comme la culture en général, s'est éteint dans son élan, ouvrant la voie à un chapitre qui se réédite. "C'est un pays qui se suicide pendant qu'on l'assassine" avait crié Nadia Tuéni au début de la première guerre. Aujourd'hui encore, quatre professionnels du cinéma lui donnent raison. Ils nous décrivent ce passage douloureux tel qu'ils l'ont vécu.

Hania Mroué
La descente en apnée

L'ouverture de la salle ne pouvait mieux coïncider qu'avec la reprise de la plus ancienne et de la plus exigeante des sections parallèles du festival de Cannes...". C'est ce que nous avons pu lire dans l'éditorial de la brochure des films qu'entendait projeter la salle Metropolis à partir du 11 Juillet. Or, nous savons aujourd'hui que l'ouverture de cette salle ne pouvait mieux coïncider qu'avec l'arrivée en masse des déplacés venus de la banlieue de Beyrouth et du Sud. Ce refuge initialement prévu pour accueillir les amateurs du cinéma indépendant et les curieux de cette discipline s'est vu doté, durant 33 jours, d'une mission qui le dépasse.

Hania Mroué, encore bouleversée par ce passage, nous résume ce quotidien et nous renvoie plusieurs semaines en arrière. Les premiers jours des attaques, il était difficile de concevoir le retournement de situation, pis encore la suite. Femmes et enfants investissent les lieux, plus de 60 personnes. Alors, elle s'active, et en collaboration avec l'association Al Jana, elle tente d'épargner aux enfants présents au théâtre et dans le quartier qui l'environne, le réel sordide qui s'y installait. Et au 5ème jour des offensives, les projecteurs se sont mis en marche, les bobines ont tourné. Deux projections par jour. Les enfants prennent goût aux films proposés. Le chemin initiatique vers la culture et l'art est ainsi assuré par les hôtes, c'est-à-dire Hania Mroué et ses collaborateurs. L'esprit de ces apprentis cinéphiles s'ouvre et leur sens critique s'aiguise, ce qui pousse Hania à poursuivre ce défi et à l'entreprendre en profondeur. Au nième jour des raids aériens, elle décide d'organiser un débat autour d'un film libanais, en présence de la réalisatrice, ainsi que le visionnement des films qui étaient prévus pour "la semaine internationales de la critique", tous les soirs, à 18h.

En parallèle a cet engagement au Metropolis, l'association Beirut DC, dont elle est membre, et co-fondatrice tournait un court métrage "De Beyrouth à... ceux qui nous aiment" qui a été diffusé à l'Institut du Monde Arabe, à Paris. C'est ainsi que se sont déroulées les quatre semaines de siège de Hania, ou faudrait-il s'habituer à les appeler les quatre semaines de guerre. Le pays s'en est sorti défiguré, anéanti... en deuil.

Ce deuil, Hania se refuse à le porter, et une fois encore, par défi ou par survie, elle maintient le festival "Ayam Beyrouth Al Cinema'iya" aux dates prévues. Mais elle précise surtout que l'avenir du cinéma libanais et celui de la salle Metropolis, en particulier, dépend essentiellement des investissements dans le domaine culturel. Nous quittons les lieux, ébranlés par son discours, impuissants.

La guerre a laissé des traces dans ces locaux. Sur les murs, des écrits sur l'hygiène, les horaires des séances. La présence des enfants traîne encore. Ils nous manquent déjà sans les avoir vus, sans les avoir entendus. Nous sortons, tout est à refaire...

Né à Beyrouth
La résistance par l'image

Deux piliers d'une même organisation… né a Beyrouth. L'un, Pierre Sarraf, s'est retrouvé bloqué à Paris, l'autre, Wadih Safieddine, à Beyrouth. Les mêmes projets en tête: promouvoir le cinéma libanais par la production de films, par l'organisation de festivals, par l'importation de films étrangers. Ces deux noms bien connus du cinéma libanais renouvellent leur appartenance à ce pays, ils ne le fuient pas, au contraire, ils le bousculent.

En tant que jeunes entrepreneurs, ils se trouvent lésés dans leur métier, gelés dans leurs efforts. Mais, l'aventure ne s'est pas mise en pause, au sens de Pierre Sarraf, elle "continue", elle s'est accélérée. A l'heure actuelle, "plus de 6 longs métrages libanais sont en cours de finition, 2 longs métrages dur le point d'être tournes, et 10 autres en développement". Le Liban se verra représenté dans nombres de festivals qui lui ont consacré, en dernière minute, une partie spéciale. Quant aux activités propres à ... né à Beyrouth, quatre projets de films sont en élaboration (1 long métrage, deux documentaires et un court métrage), ainsi que la production d'un film vidéo réalisé par Ziad Antar en partenariat avec de Balie (Amsterdam) qui a été projeté à Amsterdam le 9 Septembre.

Wadih Safieddine qui a vécu cette guerre de près s'est senti "otage, prisonnièr, victime d'une guerre qui s'est jouée a nos dépends". Il entreprend un projet d'un nouveau genre, celui de collecter des textes, des sons, des vidéos qui donneraient naissance à une oeuvre illustrée combinant CD, livre et DVD.

Le travail de ... né à Beyrouth n'est donc pas tout a fait suspendu, mais réorienté. Le festival qui était prévu de 18 au 22 Août est repoussé à une date ultérieure. L'aspect logistique semble être la seule contrainte.

Pourrait-on donc affirmer que la guerre a permis à la réalisation libanaise d'être présente en masse et en premier lieu dans les festivals qui se déroulent à l'étranger? Pourrait-on préciser que, sans la guerre, certains de nos réalisateurs auraient été relégués à se contenter de mendier des productions, et à attendre? Alors que maintenant la tragédie qui a frappé ce pays attire, émeut et intéresse. La réponse est ailleurs.

Sarraf et Safieddine nous précisent: «les films que nous produisons nous ressemblent, nous ne pouvons pas y échapper.» C’est donc parce qu'ils sont devenus notre marque de fabrique. En attendant notre métamorphose, contentons-nous de souffrir.

Philippe Aractingi
Au revoir ou Adieu?

Une rencontre avec Philippe Aractingi s'impose. L'auteur, réalisateur, producteur du film a 100 % libanais, "Bosta", sorti en salle en 2005, nous confirme que "notre cinéma parle de notre présent". "Bosta" est un hymne à la "réconciliation avec le passé", qui se traduit par l'histoire d'un retour. Il se devait d'être une étape charnière entre la violence et l'euphorie qui ont secoué le pays. Or, sans aucun avertissement, nous basculons à nouveau dans la dysphorie...

Au lendemain des offensives, Philippe Aractingi à l'idée d'un film. Il part en France pour y installer sa famille et récolter les fonds nécessaires à sa réalisation, Pari(s) gagné. S'il a préféré emporter sa famille, c'est que la question s'est posée au niveau de ses enfants. Fallait-il qu'ils connaissent la haine ou qu'il reste dans la naïveté et l'ignorance des sentiments que ces événements développent en chacun de nous? Face à ce questionnement, il a préféré s'abandonner à la deuxième alternative. Par ailleurs, il affirme que ce que cette guerre a de différent avec toutes celles qui ont précédé, c'est que le peuple libanais est uni face à l'adversité. La vision optimiste affichée par "Bosta" tient la route. L'année 2005, n'aurait donc pas été, dans sa globalité, un leurre. Il nous confie que son film interpelle maintenant l'occident et qu'il sera projeté dans de nombreuses salles en Europe, prochainement. Il nous confie enfin que la guerre provoque en lui un sentiment de "réaction". Aujourd'hui, à 40 ans, il se sent amené à y "réfléchir sérieusement". C'est en ces termes qu'il nous annonce son nouveau projet de film. Il n'en dit pas plus, il se veut discret. Nous voulons savoir, sans aucun moyen de transgresser le silence, nous nous mettons alors à imaginer des scénarios. Serait-il sujet de "Bateau" qui nous arrache à notre terre, tel qu'on les a vus défiler pendant ces quatre semaines, l'un après l'autre, de jour en jour, des navires qui exportent nos artistes, nos étudiants, nos entrepreneurs...? S'inscrira-t-il dans la continuité de "Bosta", un deuxième épisode, ou le bus serait peint en noir, couleur du deuil, en hommage aux morts des villages du Sud, de la Bekaa, de Dahiyeh, et j'en passe...

Deux mois après les faits, les tensions se sont adoucies, les humeurs se sont amadouées ou du moins refoulées. Le processus d'oubli s'est mis instinctivement en marche. Le 12 Juillet est loin, le 14 Août, un poignant souvenir. Seuls les quelques images et propos nous hantent encore. Nous laisserons à l'histoire le soin de délimiter les dates, de nommer les acteurs, de rédiger les faits. Tandis que nous nous suffirons à notre plume, nous défendrons notre culture, nous seconderons nos artistes et ferons confiance aveugle à nos réalisateurs. Notre histoire à nous est dans ces films qui se placent comme un appel au secours, un appel aux consciences...

Myriam Ryzk, Agenda Culturel, no 283 du 4 au 17 Octobre 2006, p.16

Petites Chroniques du Cinéma Libanais (Par Valerie Nehmé - agenda culturel du 15 au 28 avril 2009) et autres...

«Le temps de l'image est venu! Expliquer? Commenter? A quoi bon? Nous marchons à quelques-uns sur des chevaux de nuages et quand nous nous battons, c'est avec une réalité pour la contraindre à devenir du rêve» Abel Gance, 1926.

Des voix… des ombres… des cris… des langages de corps… des mots… des gestes… des regards… des chants… des mouvements… des élans… des pleurs… des danses… Le cinéma libanais d'aujourd'hui doit sa reconnaissance aux auteurs des deux temps (passé présent) « en création permanente ». A l'affiche ce mois-ci, Jocelyne Saab, Hady Zaccak, Hany Tamba, Ghassan Salhab…

Apres le diptyque «Echos chiites et échos sunnites du Liban», Hady Zaccak – jeune scénariste et réalisateur indépendant chargé de cours sur le cinéma à l'Institut d'études scéniques et audiovisuelles de l'USJ depuis 1998 et auteur du premier ouvrage sur le cinéma libanais («Cinéma libanais: Itinéraire d'un cinéma vers l'inconnu, 1929-1996») – est de retour avec un nouveau docu-fiction dont l'idée date de mars 2008, au titre et au contenu encore confidentiel. En tournage depuis novembre 2008, le clap de fin aura lieu fin 2009. Il est essentiel de noter qu'en raison d'un budget restreint, l'équipe technique a tenu à être partenaire dans la réalisation et la production (Dark Side) de l'œuvre.

Auteure de l'inoubliable œuvre musicale, sensuelle et poétique « Dunia », Jocelyne Saab – qui avait exposée simultanément en novembre dernier à la galerie Agial et la Planète de la Découverte, « Sense, Icons and Sensitivity » – revient sur le devant de la scène à l'occasion de Beyrouth capitale mondiale du livre, avec un moyen métrage coécrit avec la poétesse libanaise Joumana Haddad. En tournage le 21 mai, le film au titre encore provisoire, sera interprété par Nasri Sayegh, Raia Haidar, Jalal el-Khoury et Khouloud Yassine. Jocelyne, pour qui le « cinéma est un véritable oxygène », réserve des surprises dans le futur. Parmi elles, deux longs, un documentaire et une exposition.

Après un long silence, Jean-Claude Codsi, qui avait réalisé en 1994 « Histoire d'un retour », prépare son deuxième film qui sera produit par une maison de production française et co-produit par Michel Ghosn de Totem Productions.

Ne dit-on pas toujours le meilleur pour la fin?

Dima el-Horr a finalisé à Paris le montage de « Chaque jour est une fête ». Cynthia Raphael, nouvellement diplômée de l'ALBA, a remporté le premier prix de la catégorie « Films d'animation » au Festival international du film de l'étudiant de Casablanca pour son animation en 3D « Fragile ». Hany Tamba verra enfin son œuvre « Une chanson dans la tète » projetée dans les salles Empire vers la fin du mois d'avril. Et pour finir, une nouveauté dans le paysage cinématographique: Fouad Khoury présente son premier long métrage « Shola Cohen, The Pearl », en salles depuis le 9 avril dans les circuits Planète, Empire et Grand Cinémas.

Que du plaisir… Que du plaisir… Pour les yeux…

Petites Chroniques du Cinéma Libanais (Par Valerie Nehmé - agenda culturel du 13 au 26 mai 2009)

Mai. Mois des gourmandises cinématographiques…
Chadi Zeneddine, Marc Abirached, Dima El Horr, Carlos Chahine… sont les « nouvelles gueules du cinema libanais d'aujourd'hui ».

En cours d'écriture, en tournage, en post-production ou sur le point d'être projetées, leurs créations sont au centre de toutes les attentions entre Beyrouth, Paris, Los Angeles et l'Utah.

Los Angeles, Beyrouth. La trentaine épanouie, Chadi Zeneddine, scénariste, réalisateur et producteur talentueux, avait transcendé la scène étrangère avec son premier film intimiste, réalisé entre 2005 et 2007, « Falling From Earth ». Après deux longues années d'attente, son œuvre, saluée par la critique internationale, verra enfin le jour les premiers jours d'été. L'histoire, qui rend hommage au grand peintre Magritte, parle d'une ville que tout le monde attend inexorablement et dans laquelle un ange apparaît. Boulimique de l'image, il s'est lancé entre temps dans deux grands projets cinématographiques, « Barbershop Trinity » et « The Last of the Storytellers ». Le premier est une comédie dramatique. Le second, un conte de fée moderne, sera produit par Walt Disney International Pictures. Le tournage aura lieu au Maroc mi 2010.

Beyrouth. Marc Abirached, realisateur du film, « Help », controversé et interdit jusqu'à ce jour au Liban pour avoir montré des images « non conformes », continue sa bataille tout en travaillant sur son deuxième long métrage dont le titre sera dévoilé prochainement. Ayant déjà obtenu 20 % du budget initial, Marc, en fin d'écriture du scénario, débutera le casting en juin prochain en espérant tourner durant l'automne. L'histoire est celle de quatre destins qui se rencontrent, se croisent et se lient au fil du temps dans la capitale libanaise. A noter que Help sera projeté en juillet prochain au Festival du film de Sydney.

Paris. Au grand dam de tous, « Chaque jour est une fête », le premier long métrage, pourtant prometteur de Dima el-Horr, n'a pas été sélectionné au Festival de Cannes.

De retour à Beyrouth, Hadi Zaccak, scénariste et réalisateur indépendant, suspend son docu-fiction du moment pour en tourner un nouveau de 52 minutes sur l'enseignement de l'histoire du Liban dans les écoles, pour le compte d'Al Jazeera Documentary. En tournage depuis le 28 avril dernier, le documentaire, « Une leçon d'histoire », sera sur les écrans d'ici fin juillet.

Utah, Etats-Unis. Carlos Chahine, acteur dans les films de Ghassan Salhab en 2002 et 2006 («Terra Incognita» et «Le dernier homme») et dans celui de Hiam Abbas en 2003 («La danse éternelle»), remporte le prix du meilleur court métrage au Festival de Sundance. «La route du Nord» est sa première réalisation.

Initialement prévu pour fin avril, « Une chanson dans la tète » de Hany Tamba sera sur les écrans libanais le 11 juin prochain. En espérant qu'il ne sera pas repoussé encore et encore…

Par ailleurs et dans le cadre du Festival de Cannes, l'Office de tourisme du Liban à Paris lance deux actions visant à promouvoir l'image du pays comme destination cinéma auprès des professionnels: « A 35 mm de Beyrouth - Location Guide », répertoire « digital » des infrastructures et ressources humaines du pays, ainsi qu'un voyage de familiarisation avec le Liban, à l'automne 2009, permettant à des professionnels du cinéma de découvrir le pays et de rencontrer leurs homologues libanais.

Petites Chroniques du Cinéma Libanais (Par Valerie Nehmé - agenda culturel du 10 au 28 juin 2009)

A défaut de pouvoir produire et réaliser au Liban sans l'ombre de soucis financiers, certains réalisateurs font appel à l'Occident pour mettre sur pellicule leur monde. Danielle Arbid, Wissam Charaf, Sylvio Sharif Tabet et un nouveau venu, Fouad Mikati, sont ce mois-ci, au cœur de l'actualité cinématographique beyrouthine…

Paris. Ville du cinéma par excellence, où vit la réalisatrices libanaise, Danielle Arbid, sélectionnée à la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes en 2004 et 2007, pour ses deux longs métrages, « Dans les champs de bataille » et « Un homme perdu ». Auteure également de plusieurs documentaires et vidéos, son nom circule désormais dans la cour des grands. Plébiscitée par le public et la critique, et récompensée dans plusieurs grands festivals, Danielle travaille aujourd'hui sur trois projets: deux longs métrages et une vidéo. Le premier, « Chambre d'hôtel », dont le scénario est en cours de finalisation et en cours de financement, a été sélectionné à l'Atelier de la Ciné fondation à Cannes en 2009.

Le film, une histoire d'amour, sera produit par Gilles Sandoz (producteur de « Lady Chatterley », « Etre et Avoir », « Marius et Jeannette »), et sera tourné en hiver 2010. « Salt Water », deuxième projet de Danielle dont le tournage est prévu pour la fin de l'été 2010, est une adaptation du roman américain de Charles Simmons. Coécrit avec Gilles Taurand (scénariste de Téchiné), le film, produit par Lazennec, est le premier d’Arbid à être entièrement tourné, en France avec un casting français et un budget conséquent. Troisième et dernier projet du moment, « Conversations de Salon 4-5-6 ». Actuellement en postproduction, les conversations sont une série de vidéos « assez drôles sur les femmes libanaises » selon ses dires. Elle a initié ce projet depuis six ans. Elle avait d'ailleurs remporté le Léopard d'Or au Festival de Locarno pour le premier volet, « Conversations de salons 1-2-3 ».

Paris encore et toujours. Qui ne se souvient pas de L'armée des fourmis ou de « Hizz Ya Wizz » de Wissam Charaf vu dans les festivals de « Né à Beyrouth? » Aujourd'hui… Wissam finalise l'écriture de son premier long métrage, « Tombé du Ciel, en Normandie où il bénéficie d'une résidence d'auteur au Moulin d'Andé.

Los Angeles. Fouad Mikati, réalisateur de films publicitaires au Liban et d'un court-métrage « Zead », produit en France par Merci! Production, réalise son premier long métrage de l'autre côté du continent. Intitulé « Rogue's Gallery », le film dont le tournage a déjà débuté, s'inspire du scenario de Brian Watanabe et Abe Levy et il est interprété par Ellen Barkin, Joe Anderson, Odette Yustman, Adam Scott, Emilie de Ravin…

Beyrouth. Sylvio Sharif Tabet, scénariste et réalisateur, récompensé pour la plupart de ses œuvres aux Etats-Unis, travaille actuellement sur un long métrage qui aurait dû être tourné en 2007. Le tournage aura finalement lieu au Liban d'ici la fin de l'année.

Rendez-vous en juillet pour de nouvelles friandises cinématographiques…

Petites Chroniques du Cinéma Libanais (Par Valerie Nehmé - agenda culturel du 22 Juillet au 08 septembre 2009)

De l'encre et du papier, des images et des sons, des vois et des corps... le cinéma donne à la fois tout ou rien à voir. Reflet de l'inconscient et du conscient, il s'invite dans un monde qui ne cesse d'évoluer. Ou peut-être régresse-t-il? Une chose demeure certaine, faire du cinéma au Liban relève du défi. Les cinéastes se battent, à travers chacune de leurs histoires, à faire perdurer leurs images.

Ce mois-ci, c'est Wael Noureddine, Katia Jarjoura, Joana Hadjithomas, Khalil Joreige, et Philippe Aractingi que nous remercions de nous laisser pénétrer leur monde fascinant.

Paris. Wael Noureddine, auteur du fameux "July Trip" sur la guerre de Juillet 2006, a été récompensé au Festival du court-métrage de Clermont-Ferrand. Il y reçoit la Mention spéciale du jury pour le documentaire expérimental "Ce sera beau - From Beirut with Love". En ce moment, Wael achève un documentaire/essai intitulé "L'histoire de la drogue: Eloge de la raison", tout en travaillant sur l'adaptation d'une œuvre de Dosteievski, "Les Possédés" Egalement producteur, Noureddine a fondé dans le courant de l'année, sa maison de production Bird of Prey.

Joana Hadjithomas et Khalil Joreige présentent leurs derniers travaux au 63eme Festival d'Avignon, du 7 au 29 Juillet. "Je veux voir", la longue version de "Khiam", "Cendres" et "A Perfect Day" seront au rendez-vous. Actuellement, le couple écrit un documentaire de création et fiction, ainsi que sur "Traces et créations contemporaines" dont l'édition 2009 rend hommage au metteur en scène libano-canadien Wajdi Mouawad. Par ailleurs, Danielle Arbid, Ghassan Salhab, Rabih Mroué et Lina Saneh, ainsi que Zad Moultaka partageront leurs œuvres avec les spectateurs tout au long de ce Festival d'Avignon riche en rebondissements.

Paris-Beyrouth. Philippe Aractingi se concentre sur l'écriture d'une comédie en anglais dont le rôle principal est attribué à Georges Khabbaz. Philippe, qui a reçu le Prix du meilleur film de la catégorie fiction, pour "Sous les bombes" en Juin dernier, au One World Media Awards à Londres, travaille aussi sur une fiction, en anglais et arabe, se déroulant entre l'Irlande du Nord et le Liban.

Beyrouth. Après "Terminator, la dernière bataille" en 2006, la réalisatrice libano-canadienne Katia Jarjoura projettera, à Paris (à L'UGC Ciné-cité des Halles), "Dans le sang", une fiction de 31 min qui se déroule à Beyrouth, 19 ans après la guerre. Produit par Bizibi Productions (France), le film a été sélectionné dans plusieurs festivals dont celui du Moyen métrage de Brive et celui des Cinémas arabes à Marseille et sera présenté en décembre 2009 au Festival du Film de Dubai.