Rodolphe Chamoun

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Rodolphe Chamoun, Sculptures et finesse dans un monde de brutes.

L'hebdo Magazine 16 Septembre 2005

"Rodolphe Chamoun a le don de transformer la matière inerte (Bois ou Pierre) en créature vivante. Avec ses mains d'artiste, il façonne de véritables oeuvres d'art. Ses sculptures sont réel bonheur pour les yeux et expriment tous les sentiments du sculpteur. Son travail est impressionnant au niveau de la finesse. Rodolphe Chamoun est né au Liban, plus précisément à Hasroun. Pendant deux ans, de 1985 à 1987, il fréquente l'atelier de Nicole Malhamé Harfouche. Depuis 1986, il a à son active plusieurs expositions collectives et individuelles au Liban. Il a par ailleurs, participé au Symposium de Rachana pour la sculpture (1996), à la Foire internationale des arts décoratifs (1999) et au Symposium de sculpture d'Aley (1999)."

Rodolphe Chamoun - Les Pouvoirs expressifs du materiau. Revue du Liban, 17 - 24 Septembre 2005

Les sculptures de Rodolphe Chamoun, exposées à la galerie Surface Libre, sont issues de l’imaginaire de l’artiste, générateur d’un art de jeu qui ne laisse point de répit, se traduisant par une plurivalence de procédés et une alternance de sujets, rompant le son monotone de l’uniformité.

Cet artiste concentre son esprit sur la poétique, sur une sorte de poésie expressionniste, tout en dirigeant ses recherches vers la forme. Ses mains savent donner vie à la matière.

Figuration et transposition d’un réalisme nouveau. Rodolphe Chamoun a étudié avec rigueur la matière, le matériau, les mécanismes de la sculpture et appliqué des techniques diverses, des procédés qui vont du brisement de la forme pleine à la décantation des volumes, de la mise en valeur des signes à la sévérité des constructions épurées, de la figuration à la transposition d’un réalisme nouveau.

Ses sculptures sont déterminées autant par la régularité, je dirais même l’ascétisme des volumes, que par la sobriété de l’expression. L’artiste se concentre sur un détail qui représente le point de départ de l’œuvre et à partir de là tout part, tout se construit: la naissance et le jeu des courbes et volumes, l’approfondissement des détails. La référence à une certaine figuration, prend une grande importance dans le langage plastique de ce sculpteur, lui permet d’aller toujours plus loin et d’élargir sa connaissance des formes. Elle nourrit son inspiration et le protège contre les formules toutes faites.

Peaufinant chaque liaison, chaque affaissement, le moindre renflement, il sait que chaque geste sera décisif et en assume la conséquence, en concentrant au maximum la précision et le calibrage de son attaque du matériau pour ne détacher que l’essentiel. Il ne se contente pas de travailler le matériau en surface; il le travaille en profondeur et agit de toutes les forces de son intuition sur le sens des formes dans le but d’en profiler l’exacte densité, de doser la circulation des flux, d’organiser une respiration ou d’accélérer un rythme, de creuser une brèche ou d’accuser un détail, en demeurant attaché à ce qu’il éprouve à l’intérieur de lui-même. Les masses acquièrent un rythme musical qui rompt la staticité de l’architecture.

Les sculptures, compactes et stables, respectent le sens de l’esthétique. Elles retiennent l’attention par l’équilibre des proportions, l’élégance de la forme, la sensualité de l’épiderme à travers le matériau.

Dans une certaine mesure, l’observateur cerne bien l’intention de l’artiste. Il ne s’agit pas pour ce dernier de dépasser simplement le réel, mais d’aboutir à une équivalence où n’entre plus en jeu que l’idée devenant l’âme de l’œuvre, qui lie immédiatement l’observateur à une situation poétique.

Moderne dans sa vision et ses conceptions, Rodolphe Chamoun a pénétré le langage du matériau, le marbre, la pierre... et lui a donné une vie nouvelle, en le transformant en objet d’art, une vie sous une nouvelle forme.