Georges Guv

Les expositions de Georges Guv et Prix

Les expositions de Guv

Première exposition: 1958 (Beyrouth)
Trente toiles surréalistes, représentant un thème nouveau et original: les algues sous-marines. Esquissant dans ses œuvres l'histoire de l'eau et son effet curieux sur un monde invisible, Guv dégage deux vérités évidentes: Dieu est maitre suprême de la création; l'eau, créée par Dieu, est infiniment puissante. Plus une troisième dont nous nous venons de prendre conscience, avec les toiles de l'artiste: La culture artistique va en se séparant de la vie. Or une culture devient malade et dépérit en se détachant de la vie Donc pour que la peinture de Guv demeure vivante, elle devrait se figer au sein des océans et des lacs ou la présence divine rayonne éternellement comme partout ailleurs.

Dans ces toiles réalistes et expressives, l'artiste joue merveilleusement bien du bleu, du vert et du gris. Enfin, on peut dire que la vision sous-marine, irréelle et imagée, est fidèlement reproduite par le pinceau magique de Georges Guv.

A Paris (Galerie de l'Odéon)
Quarante toiles furent exposées à Paris en 1963. Le thème principal est toujours le même (L'eau et le rocher).

Sur les quarante tableaux exposés, trente-deux furent vendus le jour du vernissage. Ce fut, certes, l'événement le plus sensationnel de la vie de l'artiste. Cette exposition constitue néanmoins un exemple remarquable de collaboration artistique internationale. Quoi qu'il en soit, cet éminent artiste se contenta de reprendre avec enthousiasme une nouvelle série de toiles, dont la nouveautés est plus que fascinante et expressive.

Après 1958
A partir de 1958, Guv exposa quinze fois. Ses toiles prirent de l'éclat. Quand il ne peint pas dans son atelier, il court la ville, installe ici ou là son chevalet, à Raouche, prés de l'hôtel Saint Georges, ou bien à Maameltien. Souvent il continue dans la solitude, à l'écart du vrai tapage de Beyrouth, ses recherches picturales et ses visions sous-marines.

Prix du Cinquantenaire du Génocide Arménien

1965

Une magnifique toile, simple et originale, représentant toute une masse d'hommes qui s'entretuent et meurent. Cette toile, a touché directement le cœur des visiteurs et remporta le premier prix. Guv a voulu prouver au grand public libanais que les guerres et les massacres avaient toujours existé et que la haine est le ver rongeur des sociétés.

Médaille de la ville de Rome

1972

Cette fascinante toile de Guv représente l'être humain torturé par l'angoisse. Considéré dans ses rapports avec le monde réel et dans sa vie d'artiste, ce merveilleux tableau de Georges Guv, est un univers à divers motifs qui s'enchevêtrent et forment un ensemble harmonieux et équilibré avec une coloration unique. On sent, en admirant cette jolie toile, que l'art de Guv, chargé de symbole, a atteint la perfection décorative. Les mouvements des bras, comme les branches des arbres montent en des attitudes d'invocations vers l'illusion heureuse et libératrice du ciel azuré.

Incendie

Cette toile a bénéficié d'un succès éclatant. Elle a été exposée à Alexandrie en 1963 (Musée d'Art). Elle représente la lutte ardente des hommes, contre la force dévastatrice du feu. L'artiste produit un ensemble confus d'éléments ou les couleurs vives agonisent lentement, tandis que le rouge foncé est bien à sa place. Le tout est une véritable harmonie de couleurs. L'artiste a crée cet "incendie", pour perpétuer le souvenir d'un incendie monstre qui ravage Smyrne en 1923.

Hiroshima

Guv se bat pour la conception qu'il se fait de la vérité. Par conviction et tempérament, il tient le rôle de l'humaniste exposé à tous les coups. Dans "Hirochima", l'artiste ne se contente pas de chanter les grands sentiments humains vis-à-vis de la force du mal, il sollicite la compréhension, éveille la conscience des hommes de bonne volonté et la pitié pour l'humanité qui court vers l'abime et l'anéantissement. Certains détails objectifs s'imposent au regard. Les cadavres abandonnés sur le sol sont peints à la perfection avec une couleur épaisse brillante et précieuse. Une vieille femme figure dans la toile et représente d'une maniéré philosophique, l'image du désespoir. Le fond de la toile assez lointain, immobile, reflète le passage de la mort. Quoi qu'il en soit, la réaction morale de Guv devant une terrible et fantastique catastrophe humaine contemporaine, réussît à inspirer sincèrement, l'angoisse et le désespoir.

L'an 2000

Le monde pictural de Georges Guv est marqué par un cachet original et typiquement philosophique. C'est pourquoi, il n'est pas aisé à tout le monde d'y pénétrer. L'infini, selon Guv c'est l'inconcevable. Dans cette dernière création de l'éminent artiste, "L'an 2000", des centaines de formes vaguement humaines, deviennent des êtres pensants, aimants et souffrants. Que deviendra l'humanité en l'an 2000? Telle est la question que se pose l'artiste? Saura-t-elle résister à la famine? aux maladies? aux désastres, à une éventuelle guerre atomique? Tout est possible. La couleur dominante de sa toile est le bleu foncé ainsi que le vert vif et uni de l'eau. On remarque en outre, que cette couleur se marie toujours avec le gris, le bleu-foncé, le noir et le brun. Le tableau est peint d'une façon très réussie, qui ne laisse pas voir de formes humaines, réelles et authentiques.

Conclusion

Guv est, sans conteste, un artiste doué, moderne et créateur. Malgré certains éléments abstraits qui figurent dans ses toiles, on remarque, toutefois, quelques accents nouveaux dans ses tableaux. Il est réaliste et positif quand il analyse le monde sous-marin et le jeu de l'eau et du rocher. L'amour de la nature et celui de l'humanité se manifestent objectivement dans presque tous ses tableaux. Ses algues humaines et ses motifs constituent un style inconnu jusqu'à présent dans l'histoire de l'art. Les amateurs et les critiques contemporains ont tendance à encourager ce nouveau souffle créateur. Quoi qu'il soit, on explique cette diversité dans les toiles de Georges Guv, par les rapides changements politiques et sociaux qui marquent notre société de la deuxième moitié du XXe siècle.

Joseph Sokhn