poets-writers

Ibrahim Al-Haqilani

poet and writer

Abraham Ecchellensis (1605 - 1664)

I- Biography:

Une personnalité remarquable celle d'Ibrahim AL-HAQILANI dit Abraham ECCHELLENSIS. Formé au Collège de Rome, il s'est rendu célèbre en Italie en France par sa vaste érudition et par sa maîtrise des langues orientales, syriaque et arabe, langues qu'il professa en plusieurs endroits d'Europe.

Abraham ECCHELLENSIS est né en 1605 à Hakel, dans la région de Byblos, au Liban. En 1620, il se rend au Collège de Rome à l'âge de quinze ans, il se fit remarquer par sa forte personnalité et amena les responsables jésuites du Collège à modifier quelques habitudes désagréables qui accablaient les jeunes élèves.

En 1628, concluant le cycle de ses études, il élabore une grammaire de langue syriaque à l'usage des jeunes maronites désireux d'apprendre cette langue.

De retour au pays, la «Propaganda Fide» le recommande au patriarche comme étant la personne la plus indiquée pour diriger le Collège de Hawqa, récemment institué. Ce n'était pas du tout son aspiration et il n'était pas disposé à embrasser la carrière ecclésiastique. C'est la carrière diplomatique qui l'attire. Il entre au service de Fakhr-ed-Dine et s'engage auprès de lui dans sa politique de rébellion contre la domination ottomane. C'est lui qui sera son agent, l'interprète et le défenseur de ses intérêts auprès du grand Duc de Toscane.

Sa carrière politique prit fin avec la disparition de Fakhr –ed- Dine.

Pendant cette période passée entre Rome et la Toscane, Ecchellensis est surtout connu pour être l'homme de Fakhr-ed-Dine, le professeur des langues arabe et syriaque et comme copiste et traducteur. Il copia à Rome en 1633 l'Introduction à la logique d'Avicenne, traduite de l'arabe par Grégoire Ibn al – IBRI. C'est son premier ouvrage traduit qui sera imprimé en 1641 à Paris.
Il était déjà à Paris, homme très estimé pour sa science, surtout dans les langues orientales.

Quand Ecchellensis reprend le chemin de Paris, pour un second séjour, la Polyglotte vient d'être imprimée. Une série d'ouvrages importants, religieux et profanes, se succèdent: le concile de Nicée, les règles et les Sermons de Saint Antoine, le triple traité de ABDEL RAHMAN IBN ABU BAKR AL SUYUTI.

Ces traductions étaient sollicitées par les savants français désireux de s'ouvrir à la civilisation orientale.

Reprenant le chemin de Rome, en 1653, pour la dernière fois, Ecchellensis est engage pour enseigner les langues orientales. Son activité de traduction ne tarit pas cependant, mais comparée à celle de Paris, elle est sensiblement moins intense, Ecchellensis entend à présent se consacrer à ses ouvrages personnels. Outre le catalogue de tous les livres de l'Ecriture Sainte, il y a aussi un assez grand nombre d'ouvrages composés par Saint Ephrem dont un livre concernant la langue syriaque, il soutient que le chrétiens d'Orient comptent 50 liturgies dont il en reste trente et une chez les Maronites, écrites en syriaque dont une bonne partie constitue le Missel Chaldéen, imprimé à Rome en 1592-1594 à l'usage des Maronites.

Vers la fin de sa vie, Ecchellensis se consacre donc beaucoup plus à élaborer ses propres ouvrages surtout à la campagne menée contre les Protestants. L'auteur refute les thèses protestantes. La réfutation par Ecchellensis des thèses protestantes n'a d'égal que sa défense de l'Eglise Maronite.

Ecchellensis retrace les Constitutions de l'Eglise Maronite telles qu'elles apparaissent dans ce qui a été appelé «Kitab al-Huda» ou «Livre de la direction». Dans une autre lettre, il s'évertue à montrer l'origine monastique de l'Eglise Maronite, sa perpétuelle orthodoxie et à exposer la biographie de Jean-Marun, premier patriarche, et l'histoire du monastère de Marum situé à proximité du fleuve Al Asi l'Oronte.

Vers la fin de sa vie, Ibrahim al Haqilani eut le privilège d'être nommé Scriptor à la Bibliothèque Vaticane, poste auquel ont aspiré plusieurs maronites, anciens du Collège de Rome, mais qui leur a toujours été refusé.

Ecchellensis est mort d'une gangrène à la jambe le 15 Juillet 1664, à Rome. Il s'était marié deux fois. Sa première femme Constance, fille de Miha'il al Bani, sœur de Fauste et de Jean Matthieu, sera la mère de trois garçons et d'une fille. Du second mariage, il n'a pas eu d'enfants quoiqu'il n'ait pas été ordonné prêtre, Ecchellensis était appelé communément «al-Shammas» ce qui veut dire «le diacre».
 
Sur la tombe d'ECchellensis on pouvait lire cette épitaphe:

"ABRAHAM ECCHELLENSIS
Lié par son père aux princes des Ecchellensis,
Par sa mère à la famille princière des Schipan (SAYBAN)
Qui possédait le royaume de Byblos en 1540.
Il suppléa la fortune de ses aïeuls perdue par la guerre turque, par ses talents d'intelligence.
A Rome, alors qu'il étudiait les premiers rudiments des lettres, il était déjà mûr pour la renommée.
Il publia un ouvrage, tout adolescent qu'il était.
De retour en son pays, il troqua la toge (soutane) contre l'habit militaire.
Et il se mit au service de l'Emir Fakhr-ed-Dine.
Il sema la peur dans l'Empire Turc.
Il atteint précisément le sommet, appelé par les Pontifes
Et les Rois Chrétiens: Louis XIII et XIV, aux lettres.
Après la renommée en armes et en lettres, abondamment accumulée,
Il est mort à Rome le 15 juillet 1664.
A sa 60ème année"

La majeure partie de l'œuvre d'Ecchellensis est destine à l'usage des Orientaux, elle ne se limite point au monde maronite. Tout le monde oriental, Chrétien et musulman arabe, l'intéressait: Depuis l'Egypte de Saint Antoine le Grand jusqu'à Nisible. « Ecchellensis, écrit Daniel, préférait illustrer la philosophie arabe (dans un sens large) plutôt que l'Islam. Tous deux (Ecchellensis et Sionite) se sentaient près de la culture arabe qu’ils distinguaient d’une religion détestée ».

In English:

ECCHELLENSIS, ABRAHAM

(d. 1664), a learned Maranite, whose surname is derived from Eckel in Syria, where he was born towards the close of the 16th century. He was educated at the Maronite college in Rome, and, after taking his doctors degree in theology and philosophy, returned for a time to his native land. He then became professor of Arabk and Syriac in the college of the Propaganda at Rome. Called to Paris in 1640 to assist Le Jay in the preparation of his polyglot Bible, he contributed to that work the Arabic and Latin versions of the book of Ruth and the Arabic version of the third book of Maccabees. In 1646 he was appointed professor of Syriac and Arabic at the College de France. Being invited by the Congregation of the Propaganda to take part in the preparation of an Arabic version of the Bible, Ecchellensis went again in 1652 or 1653 to Rome. He published several Latin translations of Arabic works, of which the most important was the Chronicon Orientale of Ibnar-Rahib (Paris, 1653), a history of the patriarchs of. Alexandria. He was engaged in an interesting controversy with John Selden as to the historical grounds of episcopacy, in the course of which he published his Eutychius vindicatus, sive Responsio ad Seldeni Origines (Rome, 166 I). Conjointly with Giovanni Borelli he wrote a Latin translation of the 5th, 6th and 7th books of the Conics of Apoilonius of Perga (1661). He died at Rome in 1664.