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Art in the press

Le Liban à la biennale de Venise... De la guerre, du souvenir et de l'art

Fondée en 1895, la biennale de Venise est considérée comme la plus prestigieuse des institutions culturelles au monde. La biennale fête cette année son 52ème anniversaire dans la catégorie exposition d’art international, et pour la première fois le Liban y participe a l’initiative de Saleh Barakat et de Sandra Dagher.

L’exposition d’art international est le rendez-vous le plus important de l’art contemporain, auquel participe plus d’une cinquantaine de pays dont l’Egypte, la Syrie et le Liban pour le monde arabe. Cinq artistes libanais confirmés présentent donc, du 7 juin au 30 septembre 2007, leurs oeuvres photographiques, installations et vidéos sous le thème de “ Foreword”. Leur travail tourne autour de “l’idée que dans un pays où on ne s’entend pas sur une histoire commune, nous avons voulu nous interroger sur la manière de raconter l’histoire”, selon les organisateurs du Pavillon libanais.

Fouad El-Khoury expose une série de 33 photos sous le thème “On War and Love”. Né en 1952, Fouad est le co-fondateur de la Fondation arabe pour l’image. Il débute sa carrière photographique durant la guerre civile. Il présente ici “son journal” des 33 jours de guerre de l’été 2006.

Akram Zaatari présente une projection vidéo intitulée “vidéo in Five movements”. Né en 1966, Akram est l’auteur de plus de 30 vidéos et installations dans lesquelles il a tenté de relever des questions relatives à l’après-guerre, notamment, en explorant le thème de la méditation du conflit territorial et des guerres à travers la télévision, la logique religieuse et la résistance nationale. Dans cette vidéo, il repart sur les traces du photographe Hashem el-Madani, filmant ainsi des sites libanais tells que Beiteddine, Kfarhonah, Dahr el-Ramleh et Jezzine.

Walid Sadek expose une installation murale intitulée “mourning in the presence of the Corpse”. Né en 1966, Walid est artiste et écrivain. Il a travaillé sur le violent héritage laissé par la guerre civile. Il a conçu une installation murale accompagnée de texte portant sur les traces et objets laissés ou légués par les souvenirs d’un passé présent.

Lamia Joreige intitule son installation vidéo interactive “Je d’Histoires”. Née en 1972, Lamia est une artiste vidéo et peintre. Son travail se base sur les documents d’archives et éléments de fiction mettant en évidence l’Histoire. “Je d’Histoires” se place dans le prolongement de cette quête et du travail de mémoire, mais cette fois avec la participation du spectateur.

Mounira al-Solh présente une installation vidéo du nom de “As If I Don’t Fit There”. Née en 1978, Mounira est une artiste peintre et photographe qui a abordé les sujets d’immigration, de conflits religieux, de façon non réaliste ou fictive, voire fantastique. L’installation vidéo qu’elle expose ici traite de la vie de 4 artistes fictifs qui ont décidé d’arrêter de l’être! Critiquant de façon subtile et cynique les questions relatives à la vie d’artiste.

Nous emprunterons pour conclure une citation à Stendhal, extraite de son oeuvre “Le rouge et le noir”: “Un roman est un miroir qui se promène sur une grande route”. La peinture, la photographie, la vidéo le sont également.

Des cinq artistes qui nous représentent, 4 d’entre eux reviennent sur les souvenirs, le travail de mémoire, question de montrer une digestion lente de plus de 30 ans non encore dépassés, et tout le temps explorés. Seule Mounira el-Solh tente une approche “de l’art pour l’art”…

Agenda culturel numéro 300 du 30 Mai au 12 Juin 2007