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Bible & Phoenicia Code - Mourane

Je dédie ce livre aux artisans de la Bible, nos ancêtres les Phéniciens ; ils sont les pères du peuple maronite fondateur du Liban actuel mais aussi son martyr. Tous droits réservés pour tous pays © Copyright MOURANE

L'apport de la mythologie Mésopotamienne est indéniable dans la phase initiale de la Bible par ses contes, légendes et épopées. Ceci demeure du domaine de l'adaptation et d'une participation minime à l'élaboration du monothéisme, en deçà de notre espérance.
C'est le PHOENICIA CODE qui alimenta l'inspiration de l'écriture sainte. Mis à part l'alphabet, la Phénicie investit la Bible de ses dogmes : la Trinité, la résurrection et l'eucharistie dans le sacrifice humain. Cet impact est même perceptible dans le Coran, troisième testament de la Bible. Le Christ Emmanuel est l'aboutissement du culte d'EL, le Dieu Suprême.

Bible & Parole

Au commencement Dieu était le verbe, la parole.

Jean 1 / 1 Entête, lui, le logos et le logos, lui, pour Elohîms, et le logos, lui, Elohîms.

Il dote Adam du pouvoir de la parole et lui demande de nommer les choses par leur nom. Contrairement aux dieux païens à jamais muets, c'est la force des mots et des convictions qui s'exprime. C'est la parole de vie et le mot qui tue.

La réalité que nous subissons depuis des décennies est grandement liée au message biblique et coranique. Toute philosophie n'ayant pas l'assise spirituelle ni la force de la parole s'est effritée avec le temps à l'image de l'effondrement des systèmes totalitaires.

Dieu nous a tout créé y compris l'oubli, il ne faudrait pourtant pas l'oublier ; ceci suscite tout l'intérêt du sujet.

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Prêtre en célébration Carthage

Le monde

L'humanité victime de violence, de racisme, de terrorisme, de guerre, de ségrégation envers les minorités et les femmes, nous invite à reconsidérer l'ordre établi. Partant de ce principe, nous scrutons un monde héritier de traditions qu'il faut bousculer pour clarifier et comprendre. Mieux vaut s'agiter dans le doute que de se berner dans l'erreur !

La gouvernance des hommes diverge à l'heure actuelle entre démocratie et totalitarisme, laïcité et religiosité; la religion serait-elle la solution du monde ou l'origine de son
déchirement ?

Surpeuplée, la terre fléchie sous des milliards d'hommes, une démographie galopante jusqu'où? C'est une inconnue tangible et cruellement angoissante au vu de la pollution, de la famine, des épidémies et des ressources limitées de la planète qui régulent l'humanité. Le progrès rédempteur n'est pas pour autant régulateur, ce paramètre ne relève de la conscience de l'homme que par ses entreprises de guerre. Cette variante démographique explosive peut potentiellement prendre les convictions religieuses comme prétexte.
Beaucoup d'analystes attribuent les conflits à la défaillance des systèmes économiques, pourtant il est simpliste de lui imputer l'hégémonie du facteur déclenchant bien que les retombées économiques soient une conséquence régulière de ces confrontations.

Les religions du Livre

L'universalité de l'appartenance religieuse prévaut sur la fibre patriotique. Tout comme l'expansion islamique, les croisades en sont des preuves irréfutables réunissant ainsi des nations disparates au service d'un idéal religieux.

Il nous est devenu familier de vivre des événements violents et inattendus qui puisent leur origine dans des concepts fanatiques de tous bords, ce ne sont pas les exemples qui manquent, hélas !

En plein XVe siècle de son existence et selon les critères de l'évolution, la recrudescence du fanatisme islamique est interprétée comme passage obligé que la chrétienté a connu. C'est une hypothèse complètement erronée qui prêche un utopique espoir d'apaisement par l'évolution et par l'interprétation amadouée de la Bible et du Coran.

La création de l'état d'Israël en 1948, sur les mêmes territoires qu'il y a quelques millénaires, fournit la démonstration éloquente de cette hypothèse: rien n'y changera quoi que ce soit avec le temps. Le moyen âge de la Tora remonte à 45 siècles révolus qui n'ont nullement entamé la détermination du retour à la terre promise.

La révélation coranique est de même nature que l'Ancien Testament, la parole divine y est adressée directement à l'homme à travers les prophètes. Toute interprétation fantaisiste ou révisionniste serait apostasie et profanation. L'idée d'une prescription ou d'une évolution rédemptrice devient caduque. D'ailleurs, l'intégrisme est l'apanage d'universitaires intégrés de longue date au monde libre. La vocation universelle de l'islam et sa conception déterministe font de lui une fatalité incontournable qui pèsera inéluctablement sur l'humanité.

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Prêtre donnant la communion du pain et du vin louvre

Les origines

Pères de l'alphabet, les Phéniciens nous laissent perplexes par le manque d’un patrimoine écrit comparé à l’œuvre philosophique grecque. Si le principe grec est basé sur l'homme, la philosophie phénicienne est fondée sur le dieu EL. En fait, la nécessité de matérialiser la doctrine d’EL n'était pas absolue. Par la recherche, on la trouve jalousement gardée par les conservateurs de la Tora dont ils sont les dépositaires depuis la nuit des temps. Les origines et les dogmes des trois religions déistes ont largement puisé leur fondement dans les pratiques « Elistes » phéniciennes au point de pouvoir appeler l'Ancien Testament par le culte phénicien d’EL.

Tout au long de ce traité, on tentera d'étayer cette thèse dans le but de réconcilier les religions bibliques. Le retour à l'esprit phénicien peut créer un milieu favorable à la communion des principes déistes; à défaut l'homme devrait chercher sa solution ailleurs que dans ce monde.

Paroles de Dieu

Dieu est expert en langues sémitiques, renonçant définitivement à l'anglais ! Au début, Il s’adressa au peuple élu en hébreu, toutefois Il avait du mal à l'écrire. Il a dû attendre l'invention de l'alphabet phénicien pour rédiger ses dix commandements. Entre-temps, le Christ parle couramment l'araméen et n'éprouve aucune difficulté au cours de ses excursions en Phénicie à Tyr et à Sidon.

Plus tard, on apprendra par postulat coranique que la langue officielle du paradis est l'arabe littéraire. En pratique, toutes les langues ont évolué selon la nécessité de l'usage mis à part l’arabe qui doit se conformer au parler divin jusqu'à la fin des temps.

Voici un aperçu du cheminement de la parole de Dieu dans le répertoire sémitique qui illustre bien le style d'interrogations nécessitant des réponses conséquentes. A travers « Bible et Dieu » nous partons à sa rencontre pour mieux faire sa connaissance.

Si la sainte écriture fut partiellement inspirée, imprégnée ou influencée par son environnement de l'Égypte à la Mésopotamie, rien n'empêche de relativiser sa dogmatique rigide et d’enclencher la permissivité entre les religions sans spolier leur identité respective. Le jour où les doctrines opposeront la morale au littéral, tout fanatisme deviendra ridicule.

Bible et Dieu

DIEU

Dieu n'existe pas ! Nous avons parcouru la Bible à sa recherche sans jamais le rencontrer, pas plus que GOD ou ALLAH. Une pure invention dans les billions de bibles qui circulent depuis des siècles. Un leurre déroutant de la Septante l'ayant substitué, à bon ou mauvais escient, par Theos et de la Vulgate ce faisant par Deus. Il n'est jamais question de Dieu dans la bible, de quoi perdre son latin !

Fort heureusement, la méthodologie moderne nous offre une traduction rigoureuse (La Bible Chouraqui) qui permet d'assainir cette anomalie au prix d'une brute fidélité à la grammaire sémitique. Par souci d'intégrité, nous adopterons cette version au détriment des autres.

Bien que les désignations bibliques correspondent souvent aux qualificatifs du divin, les vrais noms de Dieu se résument à Elohim, EL, Yahvé et Adonaï.

Elohim
XXXXe -- XVIIIe siècle av. J.-C.

Ge 1/ 1.ENTÊTE Elohîms créait les ciels et la terre,

Elohim, pluriel d’EL, est le créateur équitable et distant qui disparaît après la création. Il est le Dieu de la parole par excellence, il crée par la parole sans toutefois établir de dialogue avec l'homme. Elohim est le Dieu des patriarches d’Adam à Isaac. Étant lui-même un nom pluriel d'origine phénicienne, il a été victime de polythéisme au dam des anciens qui devaient le partager avec les peuples voisins.

EL
XVIIIe -- XIIIe siècle av. J.-.

Si l'on reproche à Elohim d'être le nom générique de la divinité, ce qui suit met bien en exergue le vrai nom du Dieu de la bible : EL. Le culte d’EL, Dieu unique, a été épuré et consacré par Jacob. EL est le Dieu du quotidien à visage humain, il a été le captif de Jacob durant le combat nocturne et a fini par pactiser avec lui en le baptisant Isra-EL.

Genèse : 32 / 29. Il dit: «Ton nom ne se dira plus Ia‘acob, mais Israël Lutteur d’Él : oui, tu as lutté avec Elohîms et avec les hommes, et tu as pu.»
Le premier autel dressé par Jacob était le (Beth-EL : maison d’EL), Le dernier autel était nommé : EL Dieu d’Israël.

Genèse : 33 /20. Il poste là un autel et le crie: « Él Elohîms d’Israël. » EL Dieu d’Israël.

On pouvait l'appeler directement en se l'appropriant: Eli, Eli (mon Dieu, mon Dieu), Adonaï & Eli (Monseigneur et Dieu). En suffixe, son nom entre en communion avec les personnes et les lieux

EL-ohim : pluriel de EL (hébreu)
EL-oim : pluriel de EL (Phénicien)
EL-SHADDAÏ : El le tout-puissant
EL-ROÏ : EL Dieu de vision
EL-ELYON : El Dieu Très-Haut
Gabri-EL : force de EL
Micha-EL : ressemblant à EL
Isma-EL : écoute de EL
Isaac-EL : sourire de EL
Israe-EL : captiver EL
Samu-EL : nom de EL
Rapha-EL : guérison de EL
Dani-EL : justice de EL
Beth-EL : maison de EL
Carm-EL : jardin de EL
Ezéchie-EL : renfort de EL
Emanu-EL : avec nous EL
EL-ie : EL mien
ELi-azar : EL mon secour

Yahvé
XIIIe siècle av. J.-C.

Yahvé se révéla à Moïse pendant l'exode. A posteriori, Il fut adapté à la genèse lors de la rédaction du Pentateuque.
Yahvé : le tétragramme sacré YHVH est une succession de quatre consonnes imprononçables. Par respect, le lecteur de la Tora s’incline devant son nom et lit « Adonaï : mon Adon » ou dit « barokh ha schem : béni soit le nom ». Cet usage séculaire, grevé de maintes déportations, a fait perdre à jamais les accents (les voyelles mineures) de la prononciation correcte du nom : IHVH, YHVH, YAHVE, YAHWEH, YEHOWEH, JEOVAH etc.

Yahvé adore parler, Adam parle aussi. Yahvé est la parole vivante par opposition au mutisme des divinités païennes. Yahvé est pragmatique et autoritaire, il ne cesse de faire des reproches aux hommes et de leur intimer des ordres. Il réunit les quatre éléments : l'eau et la terre (la glaise) pour moduler Adam, l'air (le souffle) pour lui donner vie et le feu (l’esprit) pour le doter de la conscience. Pour créer Eve il lui fallut la côte d'Adam.
Yahvé est l’exclusivité de la Tora : Dieu des armées, jaloux, vengeur, punitif, apocalyptique. Yahvé règne de force sur l'homme et ce dernier l'adore par peur. Il arrive même à Yahvé de se repentir des torts qu’il inflige par ses violences physiques, chimiques, soniques (Jéricho) et ioniques (Sodome & Gomorrhe). On le surprend en flagrant délit de guerre bactériologique qui lui donne d'autres remords.

2 Samuel Chapitre 24 / 15. IHVH-Adonaï donne la peste en Israël, Dès le matin et jusqu’au temps du rendez-vous. Il meurt parmi le peuple, de Dân à Beér Shèba‘, soixante-dix mille hommes.

16. Le messager lance sa main contre Ieroushalaîm pour la détruire. IHVH-Adonaï réconforte dans le malheur. Il dit au messager, destructeur du peuple: «Assez ! Maintenant, relâche ta main.»

De crainte, on ne prononce pas son nom et on l'appelle Adonaï : Monseigneur. Ainsi, Adonaï est le surnom proprement dit de Yahvé, on ne formule jamais Adonaï Elohim. Logiquement, on aurait dû l’invoquer directement par Elohim, par EL, par Adon, par Yahvé, par la Trinité ou par Allah comme on dirait par Zeus ou Jupiter.
Chez les Phéniciens, il était d'usage de prêter à Dieu un surnom générique, le nom spécifique étant réservé aux initiés afin de ne pas le déranger à tout moment et l'assujettir à volonté. Pour cela on signe la prière par le nom de Dieu :
Au nom du Père, du Fils, et du Saint Esprit,
Au nom de Allah, le Clément et le Miséricordieux,
Que ton nom soit sanctifié
Béni soit le nom du Seigneur : barokh ha schem
Son nom est tout simplement EL.

Baal & Adon

Osé 2:18 …tu ne me crieras plus: « Mon Ba‘al, mon maître. »
19. J’écarterai les noms des Ba‘al de ta bouche; ils ne seront plus rappelés par leurs noms.

La Bible rappelle en Israël la pérennité du culte de Baal contre lequel le prophète Eli s'est soulevé au Mont Carmel et qui a perduré en Arabie jusqu'au VIIe siècle après J.-C..

Sourate 37 : SAFFAT (Les RANGéES)
125. Invoquerez-vous Baal et délaisserez-vous le Meilleur des créateurs,

Par Athalie de Sidon, reine de Judée, le culte d’Adon atteint Jérusalem et réunit dans sa province la confrérie des vierges et la congrégation des pleureuses. Adon, dieu de la beauté et de la résurrection, prêta à Yahvé son pseudonyme Adonaï : mon seigneur, Adon en Phénicien et Adonis en grec.
Il est d'usage dans les langues sémitiques de conjuguer la divinité dans la composition des noms propres des personnes ou des lieux afin de les mettre sous la protection divine. Jusqu'à nos jours nous trouvons une multitude de villes qui portent le nom d’EL, Baal et Adon.

EL / Baal
Carm-EL / Baal-bek
Joub-EL / Baal-Echmoun
Haqu-EL / Baal-shemai
Majd-EL / Baal-mey
Jebë-EL / Hanni-Baal
Sebë-EL
Herm-EL / ADON
Hraj-EL
Jerna-EL / Adon-is
Kerna-EL / Adon-aî
Teena'EL / Adon-ias
Saadna-EL / Adon-im
Aïndraf-EL / Bd-Adon

Cette même conjugaison est courante en arabe : Abd-Allah, Choucr-Allah, Hezb-Allah, et en grec : Théodore ou Théophile.

Avec Emmanu-EL Jésus-Christ, Dieu devient le paternel : Dieu le père. Il nous invite à s'adresser directement à lui dans le Pater Noster : Notre Père. La dernière supplication d’Emmanuel sur la croix était à l'adresse de son père EL.

Mt 27 / 46 «Éli, Éli lama sabaqtani?» EL mien, EL mien, pourquoi m'as-tu abandonné ?

Elohim, EL, Yahvé surnommé Adonaï, sont les quatre appellations divines, Yahvé n'étant jamais prononcé, force est de constater que les trois noms d'invocation de Dieu viennent exclusivement de la Phénicie : du PHŒNICIA CODE. A défaut d'une supputation savante ou d'une maîtrise de l'hébreu, on passe facilement à côté de la vérité, les traductions l'ayant habilement occulté sous la désignation générique de Dieu.

L'invocation du nom divin se fait donc sous deux déclinaisons principales : EL et Yahvé dont l’approche du genre humain est totalement distincte. Yahvé est exclusivement juif. Plus universel, EL est commun aux croyances du berceau du déisme : il part de Byblos avec l'alphabet qui lui permet de transmettre sa bonne parole aux peuples ayant épousé sa foi et adopté sa doctrine d'amitié et de tolérance. Avec l’amour et le pardon, Emmanuel incarne cette finalité par excellence.

EL est éternel, universel, simple, son amour et sa bonté le rendent à la portée des modestes et des humbles. Son bon sens le met à l'abri de théologies complexes targuées d’interdits pour mieux assujettir les fidèles.

La foi en Emmanuel est un choix responsable et délibéré sans contrainte de guerre des dieux, du Jihad. EL est liberté, son appel est limpide accessible et universel, pas de peuple élu ni exclu.

Ayant clairement distingué EL de Yahvé par le nom et la personnalité, il nous est nécessaire d'évaluer leur impact respectif dans le processus de la création dans «Bible et Genèse».

Bible & Genèse

La genèse selon Elohim

Il est stupéfiant de constater l’intérêt que suscite la genèse depuis six millénaires. Il est aisé de dépasser ce chapitre dans une recherche de la vérité, néanmoins la science s'en trouverait toujours embarrassée. Ce récit, provenant d'une tradition orale ayant trouvé l'adhésion de quelques tribus nomades, nous laisse perplexe par sa clarté et sa concision. Cette version n'a pas d'équivalent dans les mythes du Levant ayant laissé des empreintes sur la Bible.

Défiant ainsi la loi de l'évolution, on se demande où ces nomades ont-ils puisé un tel savoir : dans la révélation, dans une science disparue ou une intelligence étrangère au monde connu ? Cette simplification quasi caricaturale n'est pas le fruit d'un hasard mais d'un processus élaboré qui constitue le fondement des croyances monothéistes dans une abstraction puriste leur assurant ainsi la traversée du temps.

Étonnamment compatible avec nos connaissances actuelles, cette genèse déconcerte le plus réfractaire des scientifiques. Sachant pertinemment que ce texte remonte à une période antérieure à la création d'Adam, on se demande par quel mystère cette fable transmet un patrimoine capital avec autant de sobriété et de méthodologie pseudo scientifique. Dans le même temps, ce message engageant, laisse à l'homme les mains libres pour fouiller dans les mots et entre les lignes.

Ge1 / 1.ENTÊTE Elohîms créait les ciels et la terre»

D'emblée on remonte au temps « zéro » où seul ELOHIM (pluriel d’EL) existait bien avant la matière, les cieux et la terre.

2. la terre était tohu-et-bohu, une ténèbre sur les faces de l’abîme, mais le souffle d’Elohîms planait sur les faces des eaux.

Certes, on aurait pu dire : c’était un trou noir avec un magma primitif mais le message s'en trouverait perdu à jamais, à se demander si cette simplification était fortuite.

3.Elohîms dit: « Une lumière sera.
4.Elohîms voit la lumière: quel bien !

La lumière est la particule la plus légère et la plus rapide à s'échapper dans la première phase de la création. On sent l'intervention précoce de l'homme qui attribua à Dieu la parole, la vue, l'enchantement et l'appellation en hébreu de la lumière, du ciel, du jour et de la nuit. Dieu poursuivit l'organisation des éléments et l'élévation de la voûte céleste sans pilier :

6.Elohîms dit: « Un plafond sera au milieu des eaux: il est pour séparer entre les eaux et entre les eaux. »

Selon les connaissances géographiques de l'époque qui avaient marqué la science jusqu'au moyen âge, la conception du monde était sous forme d’un disque terrestre flottant, surmonté d'une voûte céleste suspendue. Les architectes inspirés en ont fait un défi dans les dômes des monuments de culte.

11. Elohîms dit: « La terre gazonnera du gazon, herbe semant semence... » Le troisième jour.

En bon terrien, l'homme planta le décor végétal en se gardant d'user du mot « vie » à ce propos, parlant seulement de verdure pour l'élaboration d'une alchimie autour de la chlorophylle comme passage obligé à l'hémoglobine.

14. Elohîms dit: « Des lustres seront au plafond des ciels, pour séparer le jour de la nuit. Ils sont pour les signes, les rendez-vous, les jours et les ans...
19. Et c’est un soir et c’est un matin: jour quatrième.

Après les trois premiers jours de la genèse, il nous a introduit une autre notion du jour et de la nuit dans une dimension temporelle qui est de l'ordre de la relativité. Tout ceci pour établir un calendrier et définir des rendez-vous avant qu'il n'y ait d'hommes pour les honorer !

La vie accident ou miracle?

20 Elohîms dit: « Les eaux foisonneront d’une foison d’êtres vivants, le volatile volera sur la terre, sur les faces du plafond des ciels. »

L’aventure de la vie commence dans l'eau. On passe sans transition du poisson au volatile dans un anachronisme choquant : le règne des ovipares à écailles puis à plumes. Nos sciences fondamentales n'avaient vraisemblablement pas de secret pour le nomade primitif de la Préhistoire qui se serait logiquement concentré sur son troupeau. A l’image de la loi de l'évolution, Elohim créa les mammifères en dernier pour aboutir à l'homme placé au sommet de la pyramide.

26. Elohîms dit: « Nous ferons Adâm le Glébeux à notre réplique, selon notre ressemblance. Ils assujettiront le poisson de la mer, le volatile des ciels, la bête, toute la terre.

Sous une lexique sémitique courante d'un singulier collectif, le texte originel signifie par Adam le genre humain, d’ailleurs les verbes qui suivent sont au pluriel pour le confirmer.

27.Elohîms crée le glébeux à sa réplique, à la réplique d’Elohîms, il le crée, mâle et femelle, il les crée.
28. Elohîms les bénit. Elohîms leur dit: « Fructifiez, multipliez, emplissez la terre, conquérez-la.

Il est clair qu'hommes et femmes furent créés au même titre et au même moment. L'on constate à ce stade qu'il n'est nullement mention du péché originel, tout au contraire, le commandement d’Elohim est d'être féconds et de se multiplier. Il est réitéré plus loin :

Ge 5 / 1. Voici l’acte des enfantements d’Adâm: au jour où Elohîms crée Adâm, à la ressemblance d’Elohîms, il les fait.
2. Mâle et femelle, il les crée et les bénit. Il crie leur nom. Adâm au jour de leur création.

Le repos de Dieu : Le Sabbat

Ge 2 / 2.Elohîms achève au jour septième son ouvrage qu’il avait fait. Il chôme, le jour septième, de tout son ouvrage qu’il avait fait.

La fatigue aurait-elle gagné le tout-puissant après une création si épuisante ? Dans l'absolu, ceci le rendrait fragile aux yeux des humains. L'instauration de ce repos hebdomadaire est encore en vigueur. La notion de la journée remise en question au quatrième jour nous laisse très dubitatifs au sujet du sabbat, pour preuve :
Psaume 90 / 2. Avant que les monts n’aient été enfantés, engendrés la terre et le monde, de pérennité en pérennité, toi, tu es Él.. 4 Oui, mille ans à tes yeux sont comme le jour d’hier qui passe; une garde dans la nuit.

Le jour n'est plus égal au jour : cette notion est relayée par le Coran au VIIe siècle.

Sourate 70:AL-MAARIJ (Les voies d'ascension)
4. Les Anges ainsi que l'Esprit montent vers Lui en un jour dont la durée est de cinquante mille ans.
Sourate 22 : AL-HAJJ (LE PèLERINAGE)
47…Cependant, un jour auprès de ton Seigneur, équivaut à mille ans de ce que vous comptez.

Ceci remet fondamentalement en question l'institution du sabbat et du jour du seigneur (24h) dans toutes les religions déistes.

La genèse selon Yahvé

La notion du temps disparaît dans cette version radicalement différente et humanisée.

Ge 2 / 5.Tout buisson du champ n’était pas encore en terre, toute herbe du champ n’avait pas encore germé: oui, IHVH-Adonaï Elohîms n’avait pas fait pleuvoir sur la terre, et de glébeux, point, pour servir la glèbe.

Le narrateur est déjà prévenu de la création imminente de l'homme et d'une manière pragmatique il développe son sens de l'utilitaire.

Ge 2 / 9. IHVH-Adonaï Elohîms fait germer de la glèbe tout arbre convoitable pour la vue et bien à manger, l’arbre de la vie, au milieu du jardin et l’arbre de la connaissance du bien et du mal.
10. Un fleuve sort de l’‘Édèn pour abreuver le jardin. De là, il se sépare: il est en quatre têtes.
11. Nom de l’un, Pishôn, qui contourne toute la terre de Havila, là où est l’or.
12. L’or de cette terre est bien et là se trouvent le bdellium et la pierre d’onyx.
13. Nom du deuxième fleuve: Guihôn, qui contourne toute la terre de Koush.
14. Nom du troisième fleuve: Hidèqèl, qui va au levant d’Ashour.
Le quatrième fleuve est le Perat.

Cette version se réfère à une période historique précise et se déroule dans un espace géographique défini : nous sommes à Assur, il existait déjà des villes, des mines d'or et des carrières d'onyx. Somme toute, il existait des humains mais Dieu voulait son homme à Lui, une consolation pour sa solitude. Yahvé ne façonne pas l'homme à son image, aucune trace de cette notion, à se demander si ce n'est l'homme qui avait conçu Yahvé à son image ?
Dieu concéda à Adam la conscience de la parole pour donner un nom à toute chose, ceci est également transcrit dans le Coran. Les « gens du livre » est une locution récurrente dans l'écriture sainte ; et avant les livres, que pouvait espérer l'homme de l'appel de son créateur ?

Ge 2 / 15. IHVH-Adonaï Elohîms prend le glébeux et le pose au jardin d’‘Édèn, pour le servir et pour le garder.
Ge 2 / 23. IHVH-Adonaï Elohîms le renvoie du jardin d’‘Édèn, pour servir la glèbe dont il fut pris.

Créé ailleurs, Adam n’est pas de la glaise de l'Eden, c'est un nomade vivant de la cueillette puis de la chasse. Naturellement, il décrit les bêtes avant les oiseaux et ne se hasarde pas encore dans l'eau pour parler de poissons ; l’ordre de la création est radicalement inversé.

Ge 2 / 16.IHVH-Adonaï Elohîms ordonne au glébeux pour dire: « De tout arbre du jardin, tu mangeras,
17. mais de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, tu ne mangeras pas, oui, du jour où tu en mangeras, tu mourras, tu mourras. »

Dès lors, Yahvé décréta ses conditions : son premier commandement fut de défendre à l'homme l'arbre de la connaissance du bien et du mal mais pas l'arbre de vie qui était au milieu du jardin.

Ge 2 / 18. IHVH-Adonaï Elohîms dit: « Il n’est pas bien pour le glébeux d’être seul !

Manifestement, cet homme s'ennuyait à son tour et sa relation avec Yahvé ne le contentait pas pleinement. Sensible à sa complainte, Dieu lui créa la femme dans un deuxième temps.

Ge 2 / 21. IHVH-Adonaï Elohîms fait tomber une torpeur sur le glébeux. Il sommeille. Il prend une de ses côtes, et ferme la chair dessous.
22 IHVH-Adonaï Elohîms bâtit la côte, qu’il avait prise du glébeux, en femme. Il la fait venir vers le glébeux.

La femme fut créée d'une émanation de l'homme comme remède à sa solitude et précieux subalterne dans le travail des champs. C'est la première opération chirurgicale décrite de l'histoire, indolore sous hypnose. Yahvé n'oublia pas de refermer la chair après l'exérèse de la côte.

Ge 2 / 24 Sur quoi l’homme abandonne son père et sa mère: il colle à sa femme et ils sont une seule chair.

A ce stade, il était prématuré de parler de père et de mère, ce qui présumait d'ores et déjà de l'existence d'une terre peuplée.

La tentation

Ge 3 / 2. La femme dit au serpent: « Nous mangerons les fruits des arbres du jardin,
3. mais du fruit de l’arbre au milieu du jardin, Elohîms a dit: ‹ Vous n’en mangerez pas, vous n’y toucherez pas, afin de ne pas mourir. »

La confusion s'installe au sujet des deux arbres décrits à moins que le jardin n'ait deux milieux !
Par la tentation de la femme sont arrivés le mal et la mort. Par elle advint la culpabilité et le péché originel dont on ne s'affranchit que par certains rituels.
On entendit la voix de Yahvé qui, ne voyant pas l'homme, le chercha en l'appelant, il s’adressa même à la femme ce qui fait exception à travers toute l'écriture. Dieu s'épancha sur la dureté de la vie et sur les peines infligées distinctement à l'homme et à la femme.

Ge 3 /19.À la sueur de tes narines, tu mangeras du pain jusqu’à ton retour à la glèbe dont tu as été pris.

Le pain : aliment élaboré qui n'existait pas au début des temps.

Ge 3 / 21. IHVH-Adonaï Elohîms fait au glébeux et à sa femme des aubes de peau et les en vêt.

Alors qu'ils étaient déjà vêtus de feuilles de figues.

Ge 3 / 22 IHVH-Adonaï Elohîms dit: « Voici, le glébeux est comme l’un de nous pour connaître le bien et le mal. Maintenant, qu’il ne lance pas sa main, ne prenne aussi de l’arbre de vie, ne mange et vive en pérennité ! »

Ce qui signifie que l'homme n'était pas éternel, qu'il était bien mortel et ce n'est point le péché de la femme qui infligea la mortalité au genre humain !

Ge 3 / 24. Il expulse le glébeux et fait demeurer au levant du jardin d’‘Édèn les Keroubîm et la flamme de l’épée tournoyante pour garder la route de l’arbre de vie.

Cela désigne implicitement l'arbre qui n'est pas défendu, pourquoi le garder et de qui ? De quoi avait-on si peur à ce stade pour posséder une armée de Dieu et des gardiens du paradis?

Controverse

Sans recourir à des artifices extérieurs ou à des interprétations personnelles, une simple synthèse des deux récits de la création nous permet d’identifier distinctement Elohim de Yahvé.

Tout en restant distant, EL est l’Elohim de la création, généreux, cohérent et équitable avec la femme. Il est antérieur à Yahvé, son message transmis est entièrement compatible avec la science des origines. EL est puriste par excellence, créateur par le verbe sans support matériel. Il nous crée à son image par amour. EL est la grâce qui ne cherche nullement à piéger l'homme ni à le pénaliser.

La version Yahviste de la création est largement contaminée par la conscience humaine soumise aux contraintes régnant à Assur environ 4000 ans av. J.-C.. Le concept de la genèse biblique en six jours est à rapprocher du « poème de la création » et de la figuration de l'arbre de vie babylonien.

La cosmogonie selon Yahvé repose sur les quatre éléments à partir de supports matériels et dans un désordre incompatible avec celui d'EL ou de la science. Il est curieux de sa création, il a besoin de communiquer en permanence avec le seul être capable de dialoguer, il cherche à savoir comment il appellera les choses et les animaux. Il le suit dans sa cachette au paradis. Il intrigue l'homme et piège la femme qui sera davantage fustigée et asservie à la domination du mâle.

Ge 2 / 16. À la femme, il a dit: « Je multiplierai ta peine et ta grossesse, dans la peine tu enfanteras des fils. À ton homme, ta passion: lui, il te gouvernera. »

Depuis nous traînons ce sentiment de culpabilité et de péché originel. Yahvé connaît la solitude, l'ennui, la guerre, l'intrigue, la jalousie, la vengeance et la sanction et nous les fait subir.

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Achtarouth & sa colombe Louvre

Procès du péché originel

Étant omniscient, dès le départ Yahvé créa le péché au même moment que la femme. Sa préférence pour l'homme lui donna le scrupule de le purifier plus tard par la circoncision : son pacte avec Abraham excluant catégoriquement les femmes. Yahvé règne sur l'homme et écrase la femme.

Deux autres faits objectifs accréditent l'innocence d'Adam et d’Eve :
*la confusion dans le texte entre l'arbre de vie et l'arbre de la connaissance qui seraient tous les deux au milieu du jardin à moins que l'un ne soit greffé sur l'autre.

Ge 2 / 9. IHVH-Adonaï Elohîms fait germer de la glèbe tout arbre convoitable pour la vue et bien à manger, l’arbre de la vie, au milieu du jardin et l’arbre de la connaissance du bien et du mal.

17. mais de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, tu ne mangeras pas, oui, du jour où tu en mangeras, tu mourras, tu mourras. »

Ge 3 / 3. mais du fruit de l’arbre au milieu du jardin, Elohîms a dit: ‹ Vous n’en mangerez pas, vous n’y toucherez pas, afin de ne pas mourir. »

*après l'expulsion du paradis, Yahvé fait garder l'arbre de vie de peur qu’Adam ne revienne pour en consommer et devenir ainsi immortel.

Ge 2 / 24. Il expulse le glébeux et fait demeurer au levant du jardin d’‘Édèn les Keroubîm et la flamme de l’épée tournoyante pour garder la route de l’arbre de vie.

Voilà la preuve formelle que Yahvé créa l'homme mortel par définition, Eve n'y est pour rien dans cette sanction.

Ge 6 / 2. Les fils des Elohîms voient les filles du glébeux: oui, elles sont bien. Ils se prennent des femmes parmi toutes celles qu’ils ont choisies.
3. IHVH-Adonaï dit: « Mon souffle ne durera pas dans le glébeux en pérennité. Dans leur égarement, il est chair: ses jours sont de cent vingt ans. »

Juste avant le déluge, Yahvé revint sur cette notion pour limiter le règne du mal, du temps où les fils de Dieu sévissaient parmi les filles des hommes ! Alors que la vie de l'être humain dépassait 900 ans en moyenne, Il l’a réduite à 120 ans.

Le péché originel ressemble fortement à une crise d'adolescence d'un être pur devenant maculé par la simple maturité sexuelle succombant à la solitude et l'ennui. Ce passage de l'enfance à l'âge adulte constitue un délit de puberté. La conséquence séculaire de ce péché originel est la sublimation du célibat du clergé et à fortiori la consécration de la sainteté par l'abstinence.

Le verdict

Sincèrement, nous pensons que Yahvé est victime de la transcription d'un message qui reflète en permanence la psychologie inquiétante de l'humain.

EL n'a jamais litigé avec l'homme ni avec la femme.

Ge 1 / 28. Elohîms les bénit. Elohîms leur dit: « Fructifiez, multipliez, emplissez la terre, conquérez-la.

Les exégètes connaissent parfaitement les deux traditions Yahviste et Élohiste mais n’arrivent jamais à consommer la rupture entre les deux. Il faut réaliser qu'il s'agit de deux êtres distincts dont chacun porte un nom et assume son propre comportement. Sans aucun doute, notre préférence penche pour EL : Il nous crée à son image par amour.

Devant la relation conflictuelle entre Yahvé et le genre humain, il est indispensable d'apprécier ses rapports avec la femme ayant elle-même pris l'initiative de la désobéissance.

Bible et Femme

L'Ancien Testament aurait-il porté préjudice à la femme? Son statut en pâtit jusqu'à nos jours. Les civilisations contemporaines de l'Ancien Testament étaient largement à dominante patriarcale, néanmoins il n'était pas rare de rencontrer des femmes célèbres aux règnes illustres de la Mésopotamie a l’Égypte : Néfertiti, la reine de Saba, Sémiramis, Europa, Elissa-Didon, Cléopâtre, Zénobie etc.. Dans d'autres contrées de l'Australie au Pérou les traditions partageaient une idée forte de la femme tout comme le bassin méditerranéen : plusieurs déesses majeures étaient féminines, le sacerdoce des femmes en Phénicie, l'île des femmes en Grèce et la polygamie des femmes de l’Arabie pré-islamique jusqu'en Chine.
La version de la genèse selon Elohim ne comporte aucune discrimination d’ordre sexuel. Il en est autrement dans la version Yahviste laquelle définit à jamais le statut de la femme dans la pratique religieuse et sociale. En effet, elle serait créée après Adam, à partir de lui et pour lui. C'était une manière d'agrémenter sa solitude et une subalterne dans le travail des champs. Yahvé lui reprochant son péché, Adam rejette naturellement la faute sur Eve qui fut interpellée et réprimandée:

Ge 3 / 13 IHVH-Adonaï Elohîms dit à la femme: « Qu’est-ce que tu as fait ? »
16. À la femme, il a dit: « Je multiplierai ta peine et ta grossesse, dans la peine tu enfanteras des fils. À ton homme, ta passion: lui, il te gouvernera. »

Après l'avoir châtiée, Il l'inféoda à l'homme à jamais ! C'est par elle que le malheur arrive et dès lors ce malheur s'abat sur elle. Depuis ce péché originel, l'humanité naît dans la douleur et connaît la mort. Eve commet l'irréparable, se compromet avec le diable et devient impure. Un des stigmates de son impureté se matérialise concrètement par le sang.

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Jouet phenicien

Eve et le sang

Historiquement, le plus ancien concept de « l'esprit » revient à la Mésopotamie, il stipulait que l'âme est le souffle de vie : quand on cesse de respirer, on est mort. Née de l'observation, cette religion naturaliste fait aussi le constat de la mort par hémorragie d'où la conclusion éloquente que l'habitat de l'âme est le sang. La mortalité est la conséquence des pertes de sang, en d’autre terme des pertes de vie !

La relation du genre humain au sang a toujours été difficile. Par sa couleur rouge vive, la vue du sang demeure impressionnante et souvent associée à la mort. Le fratricide de Caïn en fut la première démonstration. Les accouchements difficiles finissaient dans l'hémorragie par le décès de la mère ou de l'enfant. Les accidents de la vie et les plaies de guerre étaient souvent mortelles. Les maladies congénitales sévissant dans ce bassin (hémophilie, thalassémie) et diverses infections ou parasitoses (peste, malaria) donnaient lieu à des hémorragies foudroyantes. Or, à l’époque, qui disait maladie signifiait malédiction. Seule l'épilepsie faisait exception : source d'inspiration ou de possession par l’esprit du bien ou du mal ; un bel exemple de crise est simulé dans les cérémonies vaudou.
Le cycle de la femme étant lunaire, il était associé dans les cultes à la prostitution sacrée, à la débauche ou aux rites sataniques. La menstruation était le signe patent de cette impureté.

Lévitique 15 / 20. Tout ce sur quoi elle couche en sa menstrue est contaminé. Tout ce sur quoi elle s’assied est contaminé.
21. Tout toucheur de sa couche lave ses habits et se baigne dans les eaux; il est contaminé jusqu’au soir.
22. Qui touche tout objet sur lequel elle s’assied lave ses habits et se baigne dans les eaux: il est contaminé jusqu’au soir.

La stérilité n'est pas en reste de lui infliger d’autres déconsidérations. Ainsi plusieurs exemples de femmes stériles imploraient Dieu pour avoir une descendance d'où une réhabilitation : Sara épouse d‘Abraham et mère d'Isaac, les mères de Samuel, de Samson et de Jean-Baptiste.
La femme se trouve victime de sa nature. Le sang était lié à des événements sinistres quelque part à la damnation, l'impureté et la mort. Cette marque l’a fragilisée dès le départ et a établi définitivement son infériorité à l'homme.

Genèse 6 /1. Et c’est quand le glébeux commence à se multiplier sur les faces de la glèbe, des filles leur sont enfantées.
2. Les fils des Elohîms voient les filles du glébeux: oui, elles sont bien. Ils se prennent des femmes parmi toutes celles qu’ils ont choisies.

Au temps où les fils de Dieu sévissaient parmi les filles des hommes, il n'est aucune trace des filles de Dieu !
Les offrandes étaient sacrifiées à l'extérieur des temples pour éviter de les souiller, on recueillait le sang pour des raisons de propreté ou d'hygiène et on le brûlait pour purifier l'offrande. Ces coutumes ont été étendues à la nourriture qui devait être cascher pour devenir propre à la consommation.
Autre facteur capital qui pèse sur la femme est le déshonneur par la gravidité extra conjugale. Contrairement à l'homme, l'acte de chair laisse sur elle des signes visibles.

Nombres 5 / 21 … IHVH-Adonaï donnant à ta cuisse de tomber, à ton ventre de gonfler.
22. Ces eaux qui rendent maudit viennent dans tes boyaux pour gonfler le ventre, pour faire tomber la cuisse !

Les femmes n'ont pas accès au sacerdoce ni à la purification par la circoncision. Elles sont tenues en marge des célébrations et du temple. En revanche, les prêtresses phéniciennes se purifiaient à l'eau à l'entrée des temples et en Arabie pré islamique, elles se frottaient contre la pierre noire : la Kaaba.

La révolution féminine

En magnifiant Marie au plus haut degré, l'évangile a outrepassé cette conception étroite et va plus loin en sanctifiant Marie-Madeleine. Il institua l'égalité par le baptême : dorénavant la femme est purifiée au même titre que l'homme. Au Ier siècle, quelques apôtres conservateurs, de tradition hébraïque, continuaient cette discrimination et perpétuaient le rituel de la circoncision.
Les évangiles apocryphes nous donnent une idée de la mentalité régnant au IVe siècle avec l'impossibilité pour les femmes d'accéder au paradis : Évangile de Thomas

118. Simon Pierre leur dit : que Marie sorte de parmi nous, car les femmes ne sont pas dignes de la vie !
-- Jésus dit : voici ; moi, je l'attirerai pour que je la rende mâle afin qu'elle aussi devienne un esprit vivant pareil à vous, les mâles ! Car toute femme qui sera faite mâle entrera dans le royaume des cieux.

Ceci est complètement contredit par l'Assomption de la Vierge, corps et âme comme le Christ, sans que cela ne constitue une profanation céleste. Si le dogme de l'immaculée conception a été récemment institué, il trouve son substrat même dans le Coran.

AL-IMRAN / 42: (Rappelle-toi) quand les Anges dirent : “ô Marie, certes Allah (t'a élue et t’a purifiée) t'a élue au dessus des femmes des mondes.

Conciles et joutes byzantines se sont déchaînés pour déterminer le sexe des anges. Il était inconcevable que les corps constitués de l'armée divine soient féminins. Cette tradition restera figée dans la mentalité ecclésiastique reléguant la femme à un statut inférieur sans fondement substantiel dans le nouveau testament.

La polygamie

Dans la Tora, on relève des pratiques polygames chez les prophètes d’Abraham à David ; le summum est atteint par Salomon qui adulait les femmes, son harem était pourvu de 300 concubines et de 700 épouses dont plusieurs princesses Sidoniennes.

1 ROIS 11 / 1.Le roi Shelomo aimait les femmes étrangères, en multitude, et la fille de Pharaon… des Sidonites, des Hittites;
3.Sept cents femmes sont à lui, des princesses et trois cents concubines.

Selon la tradition, la femme était impure la moitié du temps : 14 jours par mois lunaire. A défaut de pécher, il était interdit de l'approcher pendant cette période.

Lévitique 15 / 19 Quand femme est fluente de sang, son flux est dans sa chair; elle est sept jours en sa menstrue. Qui la touche est contaminé jusqu’au soir.
28. Si elle est purifiée de son flux, elle compte pour elle sept jours, et ensuite se purifie.

La polygamie était là pour pallier cet inconvénient, ainsi l'homme bénéficiait en permanence d'une femme pure à disposition !
Emmanuel abolit la polygamie et sublime le mariage. À l'origine, Elohim « homme et femme il les créa » il n'a pas créé plusieurs femmes pour un homme. Yahvé créa une seule Eve à partir de la côte d'Adam pour qu'il soit monogame sinon, il lui aurait manqué plusieurs côtes!

La femme dans le Coran

Le Coran a le mérite de nous donner une scénographie de la pensée partagée des juifs et des chrétiens du VIIe siècle. Il rétablit la version Yahviste de la genèse et prône la polygamie 2, 3, 4 et plus.

Sourate 4 : AN-NISA' (LES FEMMES)
3. ...Il est permis d'épouser deux, trois ou quatre, parmi les femmes qui vous plaisent, mais, si vous craignez de n'être pas justes avec celles-ci, alors une seule, ou des esclaves que vous possédez.
34. Les hommes ont autorité sur les femmes, en raison des faveurs qu'Allah accorde à ceux-là sur celles-ci, et aussi à cause des dépenses qu'ils font de leurs bien.

Il quantifie, avec précision, la part d'une femme à la moitié d'un homme dans l’héritage et le témoignage.

Sourate 4 : AN-NISA' (LES FEMMES)
11. Voici ce qu'Allah vous enjoint au sujet de vos enfants : au fils, une part équivalente à celle de deux filles.
Sourate 2 : Al-BAQARAH (LA VACHE)
282. … Faites-en témoigner par deux témoins d'entre vos hommes; et à défaut de deux hommes, un homme et deux femmes d'entre ceux que vous agréez comme témoins, en sorte que si l'une d'elles s'égare, l'autre puisse lui rappeler.

Il assimile l'acte de chair à une pollution qui empêche l'homme d'approcher la prière. Il ne précise pas si l'acte rend la femme impure ou si c'est son état permanent.

Sourate 4 : AN-NISA' (LES FEMMES)
43. ô les croyants ! N'approchez pas de la Salat alors que vous êtes ivres, jusqu'à ce que vous compreniez ce que vous dites, et aussi quand vous êtes en état d'impureté [pollués] - à moins que vous ne soyez en voyage - jusqu'à ce que vous ayez pris un bain rituel. Si vous êtes malades ou en voyage, ou si l'un de vous revient du lieu où il a fait ses besoins, ou si vous avez touché à des femmes et vous ne trouviez pas d'eau, alors recourez à une terre pure, et passez-vous-en sur vos visages et sur vos mains. Allah, en vérité est Indulgent et Pardonneur.

Il est interdit de toucher le Coran sans être circoncis, ce privilège étant réservé à l'homme, la femme peut le lire sans le toucher.

Sourate 56 : AL-WAQI'A (L'éVéNEMENT)
78. dans un Livre bien gardé
79. que seuls les purifiés (circoncis) touchent;

Le paradis des hommes est illustré dans plusieurs sourates comme un lieu de bien-être absolu, agrémenté sans restriction des plaisirs d'ici-bas : ainsi, ils bénéficient de quantité de femmes dont la virginité se renouvelle tous les jours etc.… Il n'est nullement question du paradis des femmes et des récompenses escomptées.
Le Coran reprend le sujet du sexe des anges s'indignant de leur attribuer la féminité. La seule femme qu'il distingue est Marie, mère de Jésus. Il lui consacre singulièrement une sourate, il approuve sa virginité et son état d'immaculée conception : c'est l'unique femme à laquelle Allah s'adresse directement à travers tout le Coran.
Vers le dixième siècle, on assiste à l'émanation de plusieurs sectes ésotériques issues du chiisme dont l'enseignement est strictement réservé aux hommes.
Au terme des différents opposant Yahvé et la femme, on est en mesure de se demander si l'homme s'en sort indemne.

Bible et Homme

L'homme est au centre du dispositif biblique et la continuité de Dieu sur terre. D'après Elohim, le genre humain est fait à sa ressemblance, à l'image d'EL. Cette notion est complètement omise par Yahvé, il modela Adam de la glaise puis créa Eve à l'image d'Adam. Tous les pactes divins sont exclusivement établis avec des hommes.

Le pacte de la parole XXXXe siècles av. J.-C.

Le soliloque d'Elohim dans le vide se convertit en un dialogue entre Yahvé et Adam. C'est avec un certain suspense qu'Il lui amena les créatures du ciel et de la terre pour voir comment il les appellerait. Cette version distingue parmi le genre humain un homme en particulier conscient et dépositaire du message de la création. Ainsi, on marque le passage de l'anonymat des humains à Adam, l'homme historique de la bible.
Très rapidement, le drame arriva par le fratricide. La mort d’Abel est le triomphe du mal : l'homme est mauvais par nature, il est ramené dans le droit chemin par la parole Divine.
Yahvé viendrait presque à se repentir de la création d'Adam qui ne lui convenait point, il l'accabla d'interdits et l'autre n'en finissait pas d'enfreindre les règles.

Ge 6 / 6 IHVH-Adonaï regrette d’avoir fait le glébeux sur la terre: il se peine en son cœur.

Le pacte de l'arc-en-ciel XXXIIIe siècle av. J.-C.

Et le mal régna du temps des géants quand les fils de Dieu sévissaient parmi les filles des hommes. À savoir que Dieu n'avait pas de fille. Le courroux de Yahvé sévit dans une purification collective ‘’à l'étouffée’’ n'épargnant que le bon Noé et nous cheminons derrière lui dans le creux de la vague. Pour limiter les dégâts, Yahvé fixa la vie de l'homme à 120 ans. Cette expiation de la terre par l'eau consolide le règne du bien. Et Dieu établit avec Noé le pacte de l'arc-en-ciel.

Genèse 9 / 13 Mon arc à la nuée je l’ai donné, il est le signe du pacte entre moi et entre la terre,

Le pacte de la circoncision XIXe siècles av. J.-C.

Une page s'ouvrit avec Abraham qui mena à un nouveau pacte d'alliance.

Ge 17 / 10. Voici: mon pacte que vous garderez entre moi, entre vous et entre ta semence après toi: circoncire pour vous tout mâle.
11. Circoncisez la chair de vos prépuces.

Le choix de la circoncision est autant obscur que surprenant, Abraham l'eut empruntée à une tradition africaine pendant son séjour égyptien, elle signait le passage des adolescents à l'âge adulte. On peut la considérer comme mesure d'hygiène raisonnable à cette époque pour lutter contre les maladies transmissibles par cette voie.
Il est tout de même embarrassant que Yahvé soit concentré dans ses sanctions et ses alliances sur cette région honteuse. Ceci consacre le don de la procréation dans le sens le plus noble mais, dans le même temps, ce membre peut illustrer la décadence de l'être humain. N'est-ce pas Yahvé qui, depuis la création, introduisit la notion du péché originel, de la connaissance du bien et du mal, du mal en l'occurrence. N'est-ce pas Yahvé qui a habillé Adam et Eve de peau de bêtes par-dessus les feuilles de figuiers pour cultiver la honte de la nudité.

Quelques 20 siècles plus tard, il revint pour purifier l'homme par là où il a péché. Faudrait-il noter que la circoncision n'a pas éradiqué la sensation de honte ni de nudité, même le circoncis revêt son organe par pudeur!

La portée de la circoncision a engendré des conséquences graves et immuables sur l'humanité : l'élitisme dogmatique du circoncis sur les non circoncis et sur les femmes par extension.

Du temps de la création et du péché originel, Yahvé promulgua une condamnation dans son premier verdict soumettant la femme à la domination de l'homme avec tout ce qui en découle depuis. On spécifie dans la Bible qu'il avait des fils et non des filles. Il revient par cette entreprise à marginaliser la femme de toute purification ou rachat possible et à pactiser exclusivement avec les mâles. La femme restera définitivement impure jusqu'à la fin des temps ! Par ses menstruations, elle souille l'homme dans son membre de procréation et le remède de la circoncision doit passer par-là.

Circoncis, les hommes deviennent les élus de Yahvé au détriment des déchus, à partir de ce moment toutes les interprétations ont été permises et des revanches mémorables entreprises jusqu'au milieu du XXe siècle. Peut-on présumer que l'homme naît impur ? Si Yahvé avait voulu y remédier, il aurait pu le créer sans prépuce !
Du temps de Lot le neveu d'Abraham, Yahvé embrase dans la fournaise Sodome et Gomorrhe sur la tête de leurs habitants. Voilà un autre mode crématoire d'aseptisation par le feu de l'enfer. Yahvé était excédé par l'homme, il le prenait toujours par défaut et le préjugeait de son vivant sans attendre le jugement dernier. Il déchaînait les fléaux de la nature contre les déchus, il commandait les guerres des élus et y prenait part.

L'arche de l'alliance XIIIe siècle av. J.-C.

Il est tout de même désolant de devoir s'accommoder de ces massacres et punitions collectives par l'eau ou le feu. Malgré ses colères itératives et arbitraires, Yahvé finit par instaurer avec Moïse une loi et une justice. L'arche de l'alliance contient la loi divine résumée en dix commandements.

Il lui était nécessaire avec David et Salomon de revêtir son harnachement de guerre céleste pour régner sur un petit territoire balayé à maintes reprises par les dévastations d'armées bien terrestres.

Yahvé change d'avis sur l'homme d'une manière récurrente et évolutive, il diversifie ses pactes et ses alliances avec le temps sans préciser s'ils sont cumulatifs ou substitutifs. Néanmoins, son insatisfaction semble évidente.

Emmanuel

Après le règne de Yahvé, EL revint se concilier avec le genre humain. Les conditions de naissance d'Emmanuel symbolisent idéalement un nouveau départ pour l'humanité. La femme est rétablie dans l'équité par le baptême et la monogamie. Plus de peuple élu ni déchu. Les anciennes lois sont désuètes devant l'amour d’El. La loi du talion laisse la place au pardon. La pureté ne tient plus à un prépuce et la circoncision fait les frais de ce nouvel ordre. Le nouveau pacte se résume au baptême dans un sens purement symbolique.

L'islam

ALLAH, le clément et le miséricordieux répond en tout point à l'Ancien Testament dont il revendique la tradition depuis Abraham. Il établit sa relation préférentielle avec les hommes, son appel étant universel, la circoncision touche toutes les nations. Il commande à l'homme de garder le droit chemin et le somme de convertir à l'islam par la parole ou l'épée, d'où la notion de guerre sainte : le Jihad.

Dans cette société, l'homme a une hégémonie absolue, il concentre tous les pouvoirs religieux, moraux, politiques, économiques et militaires. C'est une théocratie par excellence où l'imam est le prolongement de Dieu sur terre.
Étant donné l'abîme qui sépare l'humain du divin, il est intéressant d'explorer cet espace où vivent les êtres intermédiaires.

Bible et Anges

Les anges peuplent l'Ancien Testament et disparaissent après l'Annonciation. La genèse ne spécifie pas le moment de leur création:

Genèse 2 / 1 Ils sont achevés, les ciels, la terre et toute leur milice.
Genèse 3 / 24 Il expulse le glébeux et fait demeurer au levant du jardin d’‘Édèn les Keroubîm et la flamme de l’épée tournoyante pour garder la route de l’arbre de vie.

Dans les deux versions la notion de l'armée du ciel et des chérubins advient après la création de l'homme.

Il y avait un besoin de personnel pour actionner la machinerie de la voûte céleste, déplacer les nuages, ouvrir les outres de la pluie, les mâchicoulis pour embraser Sodome, donner une signalétique par les étoiles filantes, régler les mouvements des astres, dresser l'échelle de Jacob, garer les chars d’Élie et d’Ezéchiel sans compter les travaux des champs dans le jardin de l'Eden. Tout ceci s'effectuait en temps de paix, faudrait-il voir l'agitation en temps de guerre, sainte guerre !

Bien entendu, l’homme a imaginé un fonctionnement du royaume céleste à l’image de l'administration terrestre et, sans transition, il a hiérarchisé les anges d'après les tâches auxquelles ils étaient affectés : anges gardiens, Sabaot des armées, anges messagers, archanges, chérubins et séraphins représentent les différentes castes. Ils avaient leurs signes distinctifs par le nombre d’ailes ou de faces.

Ezéchiel 1 / 6. Quatre faces à l’un, quatre ailes à l’un, pour eux…
Sourate 35 : FATIR (LE CREATEUR)
1 Louange à Allah, Créateur des cieux et de la terre, qui a fait des Anges des messagers dotés de deux, trois, ou quatre ailes….

On doit au théologien phénicien, Sanchoniathon, la description des chérubins « quatre yeux, dont deux placés à la face et deux à la partie postérieure, deux de ces yeux étaient à demi fermés; aux épaules quatre ailes dont deux levées comme pour le vol, et deux abaissées ». La signification de cette allégorie pour ce qui concerne les yeux est qu’il voit quoique endormi, et qu'il dort quoique éveillé ; les ailes avaient le même sens symbolique : le dieu prend son essor quoiqu'en repos, et se repose bien qu'il vole.
Le grand architecte Hiram de Tyr s'inspira de cette mythologie pour réaliser les dix bassins de bronze qui servaient à l'ablution devant le temple de Salomon.

1 Rois 7 / 29. Sur les bordures, entre les imbrications, des lions, des bovins, des keroubîm; et sur les échelons, une assise, en haut. Sous les lions et les bovins, des guirlandes oeuvrées en revêtements.
30. Quatre roues de bronze par assise, avec des essieux de bronze….
33. L’ouvrage des roues est comme l’ouvrage de la roue d’un chariot. Leurs tenons, leurs saillies, leurs tringles et leurs essieux sont tous coulés.

Ce créateur futuriste a conçu ces bassins en soucoupes reposant sur quatre roues alors qu’aucun char n'était métallique, de forme sphérique, sans attelage et nul bassin n’était muni de roues pour être mobile ; ceci inspirait simplement une dynamique. Cette conception fut d'un grand secours pour Ezéchiel dont la vision était particulièrement analogue.

Ézéchiel 1 / 10. Leurs faces ressemblent à des faces d’humain; des faces de lion vers la droite pour les quatre; des faces de bœuf à gauche pour les quatre; et des faces de vautour pour les quatre.

19. Quand les Vivants vont, les rouages vont avec eux. Quand les Vivants se soulèvent au-dessus de la terre, les rouages se soulèvent.

Quatre siècles plus tard, Ezéchiel vit donc le bassin de Hiram en mouvement, mû par la puissance de Yahvé. L'analogie est stupéfiante de précision : de forme hémisphérique en métal, conçu à la manière d'un char reposant sur quatre roues imposantes surmontées de la même décoration.
Par scrupule, on doit préciser que Hiram ayant fait deux chérubins diamétralement opposés, du premier vu de face, on distinguait le visage humain ; vu de dos, le deuxième présentait ses ailes à l'image d'un aigle. À se demander lequel des deux était le plus inspiré. L'apogée de cette parade est magnifié par la présence de Yahvé Sabaot, la dynamique vivante. Il est tout de même étonnant que le tout-puissant ait besoin d'une telle escorte rapprochée pour sa protection.
Le christianisme retient l'attribution des quatre faces du chérubin aux évangélistes canons : l'ange pour Mathieu, le lion pour Marc, le taureau pour Luc et l'aigle pour Jean qui reprend ces allégories dans l'apocalypse.
Dans la mentalité mésopotamienne, ces êtres immaculés, insaisissables bravant le temps et l'espace, auraient été facilement confondus avec les demi-dieux et les géants légendaires : les Néphilim.
La disparition insidieuse des anges est concomitante à celle du diable. De nos jours, rares sont les personnes possédées et sur la plupart des manifestations étranges, il est mis des étiquettes de maladies, de phénomènes physiques ou de procédés chimiques.

Le sexe des anges

Ces êtres intemporels ont intrigué les grands doctes par leur nature hermaphrodite et leur statut intermédiaire entre l’humain et le divin. La question a pris une telle ampleur qu'un concile à Byzance leur a été consacré dont les diatribes stériles sont restées célèbres. Les corps constitués de l'armée de Dieu, ces guerriers de l'excellence ne pouvaient être que mâles, c'était l’argument principal de ces joutes. Le problème est tranché dans les évangiles apocryphes, les femmes ne pouvant accéder au paradis, par conséquent les anges étaient masculins.

Évangile de Thomas
118. Simon Pierre leur dit : que Marie sorte de parmi nous, car les femmes ne sont pas dignes de la vie !
-- Jésus dit : voici ; moi, je l'attirerai pour que je la rende mâle afin qu'elle aussi devienne un esprit vivant pareil à vous, les mâles ! Car toute femme qui sera faite mâle entrera dans le royaume des cieux.

Le Coran n'est pas en demeure à leur sujet, il s'offusque d'attribuer à Dieu la paternité d'anges féminins.

Sourate 37 : SAFFAT
149. Pose-leur donc la question : “Ton Seigneur aurait-Il des filles et eux des fils?
150. Ou bien avons-Nous créé des Anges de sexe féminin, et en sont-ils témoins? ”.
153. Aurait-Il choisi des filles de préférence à des fils ?
Sourate 43 : AZZUKHRUF (L'ORNEMENT)
19. Et ils firent des Anges qui sont les serviteurs du Tout Miséricordieux des [êtres] féminins! Etaient-ils témoins de leur création ? Leur témoignage sera alors inscrit; et ils seront interrogés.

Langues de feu

Les anges, ces créatures ailées se déplacent par la voie des airs et hantent toutes les mythologies. Les Psaumes proposent leur création à partir du feu flamboyant.

PSAUMES 104 / 4 Il fait des souffles ses messagers; ses officiants, d’un feu flamboyant.

L'idée est partagée par le Coran qui y ajoute une catégorie d'esprits : les djinns ou génies qui sont également créés à partir du feu, ils vont sous terre et même sous l'eau. Cette dernière espèce est asservie à la construction du Temple de Jérusalem.

Sourate 55 :AR-RAHMAN (Le Miséricordieux)
15. et Il a créé les djinns de la flamme d'un feu sans fumée;
Sourate 38 : SAD
37. De même que les diables, bâtisseurs et plongeurs de toutes sortes.

On peut classer dans cette catégorie la Sagesse comme être créé depuis l'éternité avant toute création. On doit sa personnification à Salomon, elle fait foi avec le livre de la sagesse comme principe religieux de factions ésotériques issues de l'islam tels que les Druses.

Proverbes 8 (La sagesse crie) 22 IHVH-Adonaï m’a acquise en tête de sa route, avant ses oeuvres, dès lors.
23. En pérennité, j’ai été ointe, en tête, aux antériorités de la terre.

Pour illustrer les différentes fonctions des anges il est intéressant de se pencher sur cet extrait lyrique du Livre de JOB

Premier discours : fonctionnement de la voûte céleste !

Chapitre 38

La réponse de IHVH-Adonaï

1. IHVH-Adonaï répond à Iob, de la tempête, et dit:
2. Quel est celui qui enténèbre le conseil, aux mots sans pénétration ?
3. Ceins donc tes lombes, comme un homme. Je te questionne: fais-moi pénétrer.
4. Où étais-tu quand j’ai fondé la terre ?
Rapporte-le, si tu pénètres le discernement !
5. Qui a fixé ses mesures ? Le pénètres-tu ? Qui a tendu sur elle le cordeau ?
6. Dans quoi ses socles furent-ils enfoncés ? Qui a tiré sa pierre d’angle,
7. quand les étoiles du matin jubilaient ensemble, aux ovations de tous les fils d’Elohîms ?
8. Qui clôtura la mer à deux portails, quand, en son déferlement, elle sortit de la matrice;
9. quand je lui impartis la nuée pour vêtement, et pour lange le brouillard ?
10. Je la brisai par ma loi et lui mis un verrou, des portails.
11. Je dis: « Viens jusqu’ici, ne continue pas !
Ici s’arrête le génie de tes vagues ! »
12. As-tu, en tes jours, donné des ordres au matin ? As-tu fait connaître son lieu à l’aube,
13. pour saisir les ailes de la terre et y berner les criminels ?
14. Elle se transforme comme l’argile sous un sceau, et ils surgissent comme dans un vêtement.
15. Mais leur lumière est interdite aux criminels; le bras levé est brisé.
16. Es-tu venu jusqu’aux enfonçures de la mer ? As-tu cheminé dans les arcanes de l’abîme ?
17. Se sont-elles découvertes à toi, les portes de la mort ? Vois-tu les portes de l’ombremort ?
18. Discernes-tu jusqu’aux immensités de la terre ? Rapporte, si tu la pénètres toute.
19. Sur quelle route demeure la lumière ? La ténèbre, où est son lieu,
20. pour que tu les prennes à leur frontière, et discernes les chemins de leur maison ?
21. Tu le sais; oui, tu étais né alors ! Il est grand, le nombre de tes jours ! Qui souffle le simoun ?

22. As-tu accédé aux réserves de neige ? Vois-tu les réserves de grêle
23. que j’épargne pour les temps de détresse,
pour le jour de la mêlée et de la guerre ?
24. Où est la route qui distribue la lumière, qui souffle le simoun sur la terre ?
25. Qui fend le canal des inondations, la routes des voies de l’éclair,
26. pour faire pleuvoir sur une terre sans homme, sur un désert sans humain;
27. pour rassasier l’anéantissement, le néant,
et faire germer la sortie du gazon ?
28. A-t-elle un père, la pluie ? Ou qui enfante les gouttelettes de la rosée ?
29. Du ventre de qui sort la glace ? Le givre des ciels, qui l’enfante ?
30. Les eaux se dissimulent sous l’apparence de la pierre, prises sur les faces de l’abîme.

La provende du corbeau

31. As-tu lié les banderoles de la Pléiade ? Ou dénoué les drisses d’Orion ?
32. Fais-tu sortir à temps les constellations ? Réconfortes-tu l’Ourse avec ses fils ?
33. Pénètres-tu les lois des ciels ? Mets-tu leur influence sur terre ?
34. Élèves-tu ta voix dans la nébulosité, pour que le déferlement des eaux te couvre ?
35. Lances-tu les éclairs et vont-ils ? Te disent-ils: « Nous voici » ?
36. Qui impartit la sagesse aux ibis ? Ou qui donne le discernement au coq ?
37. Qui raconte l’éther avec sagesse ? Qui incline les outres des ciels,
38. et coule la poussière en solide, quand les mottes se collent ?
39. Chasses-tu la proie pour le lion ? Assouvis-tu l’animalité des lionceaux,
40. quand ils s’accroupissent dans les repaires, se tapissent dans le fourré, aux aguets ?
41. Qui prépare la provende du corbeau, quand ses petits appellent Él et vaguent sans nourriture ?

Bible & Christ

La théogamie ou l'union d’un être céleste à une personne humaine était très admise en Orient où elle engendrait les demi-dieux. Cette notion est clairement esquissée par la Bible à la veille du déluge,

Genèse 6 / 6 … quand les fils des Elohîms viennent vers les filles du glébeux, elles enfantent pour eux.

Ceci préparait sans encombre la naissance d’Emmanuel, fils d’EL, dans la mentalité régnante à l’époque.
Le Christ fut une grande déception pour les juifs, cette image de modestie, de dépouillement et de désolation était loin d’une venue en éclat et en majesté face à César.
Avec ce rabbin dissident, on revint à l'image première d'Abraham, le père fondateur et le berger par excellence. Après les fastes de Joseph grand Ministre de Pharaon, de Moïse prince royal d'Égypte et la splendeur légendaire de Salomon gendre de pharaon, on opère un retour aux sources humbles et modestes. En fait, la mission de Moïse ne s'est accomplie qu'en redevenant le berger de son peuple à travers le désert figurant ainsi le destin d'Abraham. De cette manière, Emmanuel se présente à l'opposé de Yahvé Sabaot, Dieu des armées, Dieu guerrier, coléreux, jaloux et vengeur, il substitue le pardon à la loi du talion. Certes, l'Évangile lui attribue des pouvoirs surnaturels mais son visage demeure humain loin des descriptions glorieuses de Yahvé.
Avec le Christ, on atteint le summum de la sublimation et de la transfiguration, c'est la rupture totale avec le culte matériel. Il a affranchi la Bible des contraintes du culte, du temple, du sabbat, de Jérusalem, de la circoncision, de la discrimination envers les pêcheurs, les femmes et les esclaves. Il abolit les préceptes de la polygamie, du racisme, du peuple élu, de l'histoire, de la géographie, du pouvoir et de l'argent. Il a réduit la loi ancienne à un seul commandement : l'amour, Dieu est amour. Il a spolié son judaïsme par l’ouverture de sa vocation à l'humanité entière sans ségrégation.

Emmanuel Jésus-Christ

ISAIE 7 / 14. Aussi Adonaï, lui, vous donnera un signe. Voici, la nubile sera grosse; elle enfantera un fils. Elle criera son nom: ‘Imanou-Él, « Él-avec-nous ».
Matthieu 1 / 23. « Voici, la nubile aura dans son ventre et enfantera un fils. Ils crieront son nom: ‘Imanou Él », qui s’interprète: « Él avec nous ».

Le Christ libère l'homme de l'attente du bonheur dans l'au-delà ; le bien-être est en nous : fais à ton proche ce que tu fais à toi-même.
L'eucharistie tient à séparer le corps du sang à la manière du sacrifice cascher, mais le Christ exorcise cette tradition par la consommation du sang. Il est la pierre d'angle du PHŒNICIA CODE, par lui s'accomplit le culte d'EL. Il est annoncé dans l'Ancien Testament sous le nom d’Emmanu-EL : avec nous EL, parmi nous EL. C'est la troisième personne de la Trinité qui complète la triade du PHŒNICIA CODE :
*De par son nom phénicien Emmanuel, EL avec nous.
* De par sa naissance, il est fils d’EL, Dieu le père dans la triade phénicienne.
*Il est le Messie, le « oint » à l'huile, rituel du culte d’Echmoun à Sidon.
* Il abolit la circoncision qui n'était pas une pratique phénicienne.
*Il instaure le baptême pour tous. Purifiant ainsi la femme, il lui ouvre la voie du sacerdoce et du paradis. En Phénicie, hommes et femmes se purifiaient à l'eau avant la prière.
*Par son sacrifice, il incarne le destin d'Isaac qui devait être immoler à la phénicienne. Parmi toutes les religions de l'époque, la Phénicie se singularisait par le sacrifice humain. Cette mémoire est perpétuée dans le sacrement eucharistique.
* Pour offrande, il consacre le pain et le vin à la phénicienne.
*Sur la croix il interpelle son père EL : ELi, Eli lama sabaqtani ? Mon EL, mon EL, pourquoi m'as-tu abandonné ?
*Par sa résurrection au troisième jour, il retrace le parcours d'Adonis.
Le Christ est indéniablement le personnage central des religions déistes. Il est le cœur de la révélation. L'Ancien Testament parle de lui au futur et le Coran au passé. Emmanuel est l'être le plus étrange de l'aventure divine parmi les hommes. Emmanuel est avec nous, parmi nous et en nous. C'est la charnière entre la promesse de Dieu et le salut de l'homme et le passage de la Jérusalem terrestre à la Jérusalem céleste.
L'Ancien Testament a prêché son événement, l'Évangile a témoigné de son avènement ce qui semble boucler la boucle. A sa mort, il dit clairement que l'écriture s'est accomplie, ce détail devient encombrant pour la suite de l'histoire.

Du littéral à la morale

Le génie de l'Évangile est d'être un rapporteur de la parole divine et non pas la parole elle-même. C’est principalement la biographie d'Emmanuel durant les trois dernières années de sa vie. Il nous a affranchis de la loi ancienne ; en voulant la compléter, il consomme la rupture et comble les lacunes par l'amour. Nous devons le lourd héritage de l'Ancien Testament aux disciples conservateurs de la tradition judaïque pour se distinguer des Gentils (les païens convertis au christianisme). Il nous a invités à un minimum de rituels : le baptême et les Pâques.
Il nous a appris une seule prière le Pater Noster qui n'est cité que par deux des quatre évangélistes: Mathieu et Luc.

MAT 6 / 7. Quand vous priez, ne palabrez pas comme les goîm, qui croient: ‹ À force de paroles nous serons entendus ! ›
8. Vous donc, ne leur ressemblez pas. Oui, votre père pénètre vos besoins avant même que vous le sollicitiez.
9. Vous donc, priez ainsi:
‹ Notre père des ciels, ton nom se consacre,
10. ton royaume vient, ton vouloir se fait, comme aux ciels sur la terre aussi.
11. Donne-nous aujourd’hui notre part de pain.
12. Remets-nous nos dettes, puisque nous les remettons à nos débiteurs.
13. Ne nous fais pas pénétrer dans l’épreuve,
mais délivre-nous du criminel. ›

LUC 11 / 2 Il leur dit: « Quand vous priez, dites:
Père, ton nom se consacre; ton règne vient.
3. Donne-nous chaque jour notre part de pain !
4. Remets-nous nos fautes, puisque nous aussi nous les avons remises à tous nos débiteurs. Et ne nous fais pas pénétrer dans l’épreuve ! »

Rédigée plus tardivement, la version de Luc est amputée en partie, preuve que les premiers chrétiens ne retenaient pas cette prière par cœur et ne la pratiquaient pas aussi souvent que nous le pensons. Les deux autres évangélistes l'ont tout simplement occultée. L'imploration ultime d'Emmanuel sur la croix subit le même sort.

Mt 27 / 46 « Éli, Éli lama sabaqtani ? »

Les évangélistes avaient bien reçu le message du Christ qui ne voulait nullement aliéner l'homme par le littéral mais l'imprégner de morale ; alors que l'on compte par milliard les missels et bréviaires pour progresser dans la foi.
L'enseignement d'Emmanuel est substantiellement parabolique loin des dictats divins. Il indique la voie et non la loi. Rien n'est figé, la foi est un équilibre dynamique qui se renouvelle dans l'homme sans décret

ISSA

Le Coran se trouve encombré par la classification du Christ : Issa. En fait, il ne fait que suivre les Évangiles. Son application méthodique à récuser la divinité du Christ ne fait que la confirmer. Il consacre la pureté de Marie dès sa conception pour porter Issa, le fruit du Saint Esprit et de la parole d’Allah. Les dogmes de l'Immaculée Conception, de la Trinité et de l'Incarnation sont ainsi confirmés. Sa nature humaine est compromise par sa naissance, il n'est pas homme comme les autres.
Par la permission d’Allah, il attribue au Christ toutes les qualités divines : l'omniscience, le pardon des péchés, les guérisons miraculeuses, la résurrection des morts, la création d'êtres vivants à partir de la glaise.
En insistant pour ramener le Christ à une dimension strictement humaine, le Coran avance l’argument qu’il se nourrissait comme sa mère de nourriture vraie. Il s'interloque de nouveau au sujet de sa mort et de son élévation vers Dieu.

Mystères

Les polémiques se sont engouées autour de sa paternité, son enfance, sa disparition entre 13 et 30 ans, son célibat et sa fratrie. Sa résurrection, ses fréquentations et ses pouvoirs miraculeux ne sont pas moins énigmatiques. Lors de son baptême, il était étranger à Jean-Baptiste, son cousin du deuxième degré dont l’enseignement essénien ne fait pas de doute.

Jean 1 / 31 Et moi, je ne pénétrais (connaissais) pas qui il était. Mais pour qu’il soit manifesté à Israël, pour cela je suis venu, moi, immerger dans l’eau. »
33 Et moi, je ne pénétrais (connaissais) pas qui il était. Mais celui qui m’a envoyé immerger dans l’eau, celui-là m’a dit: ‹ Celui sur qui tu verras le souffle descendre et demeurer sur lui, c’est lui, il immergera dans le souffle sacré. ›
34 Et moi, je l’ai vu, j’en témoigne, oui, c’est lui Bèn Elohîms.

Une autre observation est à relever chez trois évangélistes au sujet de la crucifixion : serait-ce le Christ qui l'annonce par anticipation ou un anachronisme des narrateurs par posticipation?

Matthieu 10 / 38. Et qui ne prend pas sa croix et me suit ne vaut pas pour moi.
16 / 24 … « Si quelqu’un veut venir derrière moi, qu’il se renie lui-même, saisisse sa croix et me suive.
Marc 8 / 34… « Si quelqu’un veut me suivre, qu’il se renie lui-même, porte sa croix et me suive.
Luc 9 / 23 « Si quelqu’un veut aller derrière moi, qu’il se nie lui-même, porte chaque jour sa croix et me suive !
Luc 14 / 27 Qui ne se charge pas de sa croix et ne vient pas derrière moi ne peut être mon adepte.

Dans les Évangiles canoniques, on lui attribue des frères et sœurs, dans les épîtres on parle du frère du seigneur comme patriarche de Jérusalem. Il aurait été aisé à ses détracteurs, aux Romains, aux juifs de l’époque de laisser un écrit explicite sur ces interrogations pour lever le doute et estomper la légende, il n'en fut rien ! Dans les Évangiles apocryphes on ne trouve que des réponses partielles. Les sarcasmes de ces sociétés orientales étaient perpétués des siècles durant et les rumeurs faisaient la réputation à vie de personnes de cette importance. Pendant son enfance, il ne jouait qu'avec les enfants des voisins et au pied de la croix aucun de ses frères ou sœurs n’était présent etc.
Il aurait été confortable pour le Coran de rapporter une preuve du mariage de Marie ou de la fratrie du Christ afin de l'humaniser sans complexe. Son mystère reste entier.
Il demeure célibataire et meurt en martyr de l'injustice humaine et du fanatisme religieux. Il nous laisse sa croix comme symbole suprême du sacrifice, du don de soi par l'amour absolu. Il s’est tenu à l’écart de la politique et du pouvoir, il a vécu en marginal à la tête d'un petit clan sans intérêt, d'où tout l'intérêt !

Bible & Phénicie

La mythologie phénicienne a réuni les ingrédients de la religion biblique telle qu'elle a été conçue, élaborée et appliquée progressivement dans le temps. Pour cette aventure de l'abstrait, les juifs n’ont trouvé de meilleur allié que les Phéniciens et vice versa.
L'essor des affaires et de la navigation a fait du peuple phénicien un pôle de connaissances et d’idées diverses qui les divisaient par ailleurs. Ils n'ont jamais formé une grande nation, ils évoluaient en petits noyaux équidistants sur la côte libanaise, libres et indépendants. Ils étaient pacifistes par nécessité, bien qu’il y eut des querelles pour la domination. Il leur arrivait même de laisser passer les envahisseurs, préférant se sauvegarder par un brassage constructif plutôt que se démolir par une résistance destructrice.

La navigation supposait un savoir d’armement maritime facilité par le trésor des forêts de cèdres. Dès le IVe millénaire av. J.-C., ils fournissaient la flotte de plusieurs nations notamment celle de l'Égypte. La connaissance astrologique leur était indispensable pour repérer les voies maritimes et rejoindre les comptoirs à travers la Méditerranée, voire au-delà. Le but n'était pas de conquérir ou de coloniser mais simplement de comptoiriser la Mare Nostrum.

Leur esprit de marché, conféré par les échanges, était à la base de leur appréciation des contre-valeurs des choses. A cette fin, ils ont miniaturisé une industrie à la chaîne, l’ont simplifiée pour favoriser le troc et se livrer à des procédés nouveaux plus attrayants. Le commerce exigeait une grande habileté de communication dans les langues étrangères et généra l'alphabet le plus simple, une pure invention d'une immense recherche dans l'absolu. Ce véhicule privilégié diffusait inéluctablement leur patrimoine idéologique, conceptuel et religieux. Cette réussite leur permettait de liquider une myriade de ridicules ex-voto, en terre cuite ou en bronze, chargés de grandes idées et d'espoirs de prospérité ou de guérison. Byblos, où est vraisemblablement né l'alphabet révolutionnaire, est parvenu le mieux à répandre le culte d’EL et l'expansion d’Astarté (Aphrodite) d'Adon (Adonis) ou de Baal, etc.

Dieu Eloim, EL & Adon

Durant 30 siècles, les juifs sont restés à l'état de tribus nomades sillonnant le Proche-Orient de la Mésopotamie à l'Égypte où ils séjournèrent quelques 6 siècles. Ce n'est qu'à l'exode que la tradition orale s'est convertie à l'écrit supposant une marge d'approximations et d'influences.
La genèse phénicienne rejoint le schéma de la création en six jours et débute par la libération de la lumière. Son particularisme réside dans l'abîme initial d’EL où régnaient le vent et le désir autrement dit le souffle de vie et l'amour. A l'origine un œuf (Mot) contenait la semence de toute créature à l'état inerte, il a été animé par le désir d’EL. Par action de grâce, EL ouvre l'œuf et libère la lumière : le soleil, la lune et les étoiles. Ce concept de l’œuf solide a survécu dans le christianisme avec l’œuf de Pâques symbole de résurrection. Au VIIe siècle de notre ère, le Coran y fait allusion.

Sourate 23 : AL-MUMINUNE (Les croyants)
12. Nous avons certes créé l'homme d'un extrait d'argile,
13. puis Nous en fîmes une goutte de sperme dans un reposoir solide.

Sourate 77 : AL-MURSALATE (LES ENVOYéS)
20. Ne vous avons-Nous pas créés d'une eau vile
21. que Nous avons placée dans un reposoir sûr,

De l'Égypte à la Mésopotamie, les barrières religieuses n'étaient pas étanches. Cependant, il ne serait pas présomptueux d'attribuer aux Phéniciens la transmission des croyances de par la proximité, la familialité, l'alphabet et la mobilité du commerce. Vraisemblablement, ils ont exporté autant de dieux qu'ils n’en ont importés, mais la Bible ne rapporte que les noms de leurs Eloim, Baal, Adonaï et surtout EL.
La lucidité, prévalant dans cette civilisation pragmatique, leur a fait l'économie de diviniser les personnes et les animaux. Cependant, on trouve sculptées au pied des dieux, des représentations de Minotaure : visage humain et corps composites d’espèces animales qui devaient symboliser l'unité de la vie au sein de la création.
L'adoration des dieux égyptiens, babyloniens ou perses portait en elle le joug de l’esclavage et la soumission politique aux forces dominantes et arrogantes. A différentes périodes d'occupation, les grandes puissances régionales ont imposé le culte de leurs idoles au sein même du temple de Jérusalem.

2 Chroniques 33 / 15 Il écarte les Elohîms de l’étranger

Dans cette région où les nations se reconnaissent jusqu'à nos jours par leur contexte éthno-politique, la force des Phéniciens était leur faiblesse. Sans réticence, leurs voisins adoptèrent le culte d’EL qui les pénétrait insidieusement comme le sommeil et portait en lui un espoir de libération.
Le peuple juif est allé spontanément adorer d'une manière récurrente Baal et Aschtarté et leur a édifié des temples. Il observait le jeûne d'Adonis, déplorait sa mort et se réjouissait de sa résurrection.
Le culte d’Elohim régna 22 siècles d’Adam à Isaac, Jacob le dépouilla de son pluriel pour éviter toute amalgame polythéiste. C'est bien lui qui a vécu le corps à corps nocturne avec EL et finit par recevoir Sa bénédiction et son nom d'Israël. C'est lui qui éleva un autel au nom de EL-Elohim-IsraËL : EL Dieu d'Israël. Il fonda le pur culte d’EL durant 5 siècles ; soit en tout, 27 siècles d'obédience au Dieu de la Phénicie.
Pendant l’exode, au XIIIe siècle av. J.-C., Moïse révéla à son peuple le nom de Yahvé et, paradoxalement il leur défendit de le prononcer! Alors, on fit appel aux dieux de la Phénicie et on le baptisa du nom d’Adon : Adonaï.
Dans la théologie phénicienne, si on appelle quelqu'un par son nom et qu'il répond, cela signifie qu'il obéit; par conséquent si vous invoquez Dieu et qu'il vous exauce, Il s'assujettit. Dès lors, il était d'usage de donner au divin, en plus d'une appellation générique un nom secret réservé aux initiés qui n'était prononcé que par le grand prêtre à l’occasion de fêtes ou de calamités. Sans réticence, Israël emprunta ce raisonnement puisé dans le répertoire phénicien.
Par excès de zèle, les Phéniciens ont prêté Baal à leurs voisins permissifs, ce qui révolta le prophète Elie qui le combattit sur le mont CarmEL : Baal devait s'éclipser devant EL. Pour éviter toute confusion au sujet d'Aschtarté, chaque fois qu'elle est citée dans la Bible, il est bien précisé: la divinité de Sidon.

Juges 10 / 6 Les Benéi Israël ajoutent à faire le mal aux yeux de IHVH-Adonaï. Ils servent les Ba‘alîm et les ‘Ashterot, les Elohîms d’Arâm, les Elohîms de Sidôn,
1 Rois 11 / 33 puisqu’ils m’ont abandonné et qu’ils se sont prosternés devant ‘Ashtorèt, l’Elohîms des Sidonîm,...
1 Rois 16 / 31 … Il prend une femme, Izèbèl, la fille d’Ètba‘al, le roi des Sidonîm. Il va, sert Ba‘al et se prosterne devant lui.

Une pléthore de références prouve la provenance strictement phénicienne de l'idolâtrie judaïque, la plus éloquente est celle de Salomon vers la fin de sa vie quand il se consacra au culte d’Aschtarté au détriment de Yahvé.

1 Rois 11 / 5 Shelomo va derrière ‘Ashtorèt, l’Elohîms des Sidonîm, etc.

Paradoxalement, la Tora amène des preuves tangibles et écrites de la dévotion du roi Hiram de Tyr à Yahvé; drôle d'échange ou transition naturelle du même culte ?

1 Rois 5 / 21 Et c’est quand Hirâm entend les paroles de Shelomo, il se réjouit fort et dit: « IHVH-Adonaï est béni aujourd’hui, qui a donné à David un fils sage sur ce peuple multiple. »
2 Chroniques 2 / 10. Hourâm, roi de Sor, le dit par écrit et l’envoie à Shelomo: « Dans l’amour de IHVH-Adonaï pour ton peuple, il t’a donné à eux pour roi. »
11 Hourâm dit: « Il est béni IHVH-Adonaï, l’Elohîms d’Israël, qui a fait les ciels et la terre, qui a donné au roi David un fils sage, pénétrant de perspicacité et de discernement,

L'Ancien Testament est jalonné de dénonciations de l'idolâtrie dans la bouche de tous les prophètes et par la plume des différents auteurs jusqu'au livre des Maccabées à l'aube de notre ère. D'une manière chronique, l'écriture condamne nommément les cultes de Baal et d’Aschtarté; Ezéchiel écorche le culte d’Adonis (Thammouz) pendant l'exil. Jamais un soupçon n'est émis à l'encontre d’Eloim, EL est déjà dans la Bible et constitue l'essence divine.

Historique d’une alliance millénaire

Bien avant la fondation du royaume d'Israël, l'organisation de la cité était d'inspiration phénicienne, ainsi le règne des juges (les Shophets) était calqué sur l'administration des suffètes de Tyr.

1 Rois 5 / 26. Et c’est la paix entre Hirâm et Shelomo. Les deux tranchent un pacte.

Réputés pour leur commerce et leur pacifisme, les Phéniciens ont établi les relations les plus amicales avec les juifs d'Israël malgré de rares conflits. Les territoires de la Samarie et de la Galilée ont été alternativement sous l'influence de Sidon, de Tyr ou du royaume d’Israël.

1 Rois 9 / 11… Alors le roi Shelomo donne à Hirâm vingt villes en terre de Galil.
2 Chroniques 8 / 2. Les villes que Hourâm avait données à Shelomo, Shelomo les bâtit et y installe les Benéi Israël.

Les princesses royales de Phénicie ont été reines de Judée et des villes frontalières figuraient dans leur dot. À cette image, les alliances étaient courantes parmi les deux peuples et leurs dialectes étaient très rapprochés. Ces fluctuations ont perduré jusqu'au temps du Christ qui a séjourné, prêché et accompli des miracles au cœur de la Phénicie, de Cana à Sidon.
Les Phéniciens ont été les bâtisseurs de Salomon, durant plus de quarante ans, ils édifièrent le temple, le palais, diverses cités fortifiées ainsi que les propriétés de Salomon au Liban.

2 Chroniques 8 / 1. Et c’est à la fin de vingt ans que Shelomo bâtit la maison de IHVH-Adonaï et sa maison.
2. Les villes que Hourâm avait données à Shelomo, Shelomo les bâtit et y installe les Benéi Israël.
6. Ba‘alat, toutes les villes de gestion qui étaient à Shelomo, toutes les villes de chars, les villes de cavaliers. À toute affection de Shelomo qui affectionnait de bâtir à Ieroushalaîm, au Lebanôn et sur toute la terre de son gouvernement.
8 / 18. Hourâm lui envoie par la main de ses serviteurs des navires et des serviteurs connaissant la mer. Ils viennent avec les serviteurs de Shelomo à Ophir; ils prennent de là quatre cent cinquante talents d’or. Ils les font venir au roi Shelomo.

Évidemment, le commerce passait par l'intermédiaire des Tyriens, un lien supplémentaire d'une importance stratégique capitale pour les hébreux. C'est l'étape où les Phéniciens apprirent aux juifs à compter : ils ont vite appris !
1 Rois 9 / 27. Hirâm envoie, avec la flotte, ses serviteurs, hommes de navires, connaissant la mer, avec les serviteurs de Shelomo.
2Chroniques 9 / 10. Les serviteurs de Hourâm, et aussi les serviteurs de Shelomo, qui avaient fait venir l’or d’Ophir, font venir des bois de santal et des pierres précieuses.

Les échanges maritimes amenèrent aux nomades d'autrefois une ouverture d'esprit et une culture prématurée du luxe : le goût pour l'or, les diamants, les pierres précieuses, le pourpre, l'ivoire etc.
Sous les règnes de David et Salomon et pendant la phase tourmentée de la fondation du royaume d'Israël, l'amitié baignait ces deux peuples grâce au soutien du roi Hiram de Tyr.
1 Rois 5 / 15. Hirâm, roi de Sor, envoie ses serviteurs à Shelomo. Oui, il a entendu qu’ils l’ont messié roi à la place de son père, car Hirâm avait aimé David, tous les jours.
On ne parle jamais en ces termes d'un autre souverain. Pour illustrer la pérennité de cette relation, quelques siècles plus tard lors de la reconstruction du deuxième Temple, la Phénicie était là comme toujours.

Esdras 3 / 7 Ils donnent de l’argent aux carriers et aux artisans, de la nourriture, de la boisson, de l’huile aux Sidonîm, aux Sorîm, pour faire venir des bois de cèdre du Lebanôn en mer de Iapho, selon l’autorisation de Korèsh, roi de Paras, pour eux.

L'alphabet

L'alphabet a été l'invention majeure des Phéniciens. Dès l’instant où ils ont désacralisé l'écriture pour les besoins du commerce, elle est devenue l'outil d'instruction, de démocratisation et de lien entre les peuples jusqu'à nos jours. Les Phéniciens étant très avancés, de Thalès à Pythagore la philosophie grecque fut appelée phénicienne puis égyptienne avec Platon. Le modèle politique de la cité et de l'économie vient directement de la Phénicie. L'alphabet phénicien, si nécessaire pour la transcription de la philosophie grecque, l'a été tout autant pour la Tora.
L'attribution de la rédaction de la Bible est sujette à de multiples controverses dans lesquelles on s'abstiendra d’entrer. Néanmoins, les trois premiers millénaires de l'histoire biblique d’Adam à Moïse représentent peu de volume en proportion, la tradition orale n'ayant permis de transmettre que l'essentiel. Sous les règnes de David et Salomon, la profusion de l'écriture atteint son apogée avec des récits repris quatre fois : deux livres de Samuel, deux livres des Chroniques et deux livres des Rois. Pendant cette période caractérisée par l'omniprésence des Phéniciens dans la Jérusalem fortifiée, on ressent l'effet de l'alphabétisation sur les juifs et l'effort de rédaction est retentissant.

2 Chroniques 2 / 10. Hourâm, roi de Sor, le dit par écrit et l’envoie à Shelomo: « Dans l’amour de IHVH-Adonaï pour ton peuple, il t’a donné à eux pour roi. »

Il est spécifié que cette correspondance est dite par écrit pour être lue, sachant qu'à cette époque l'alphabet hébreu était du phénicien typique.
Il est tout de même édifiant de noter le mouvement littéraire et poétique concomitant difficilement attribuable à un peuple nomade à peine fixé après de longs épisodes tumultueux. Ceci est raisonnablement le fruit de la translation et de l'enseignement dispensé par les maîtres phéniciens à leurs élèves assidus puisant simplement dans leur patrimoine classique. Le Cantique des Cantiques d'inspiration strictement laïque ne serait que les aubades d'Adonis, les Lamentations seraient celles d'Aschtarté dont le roi Salomon était un féru connaisseur et adepte. Le roi David nous fournit la preuve irréfutable de cet enseignement, en spécifiant que les fils d'Israël imitèrent les Phéniciens en tout et apprirent leurs oeuvres.
Psaumes 106 / 35. Ils se mêlèrent aux nations; ils apprirent leurs oeuvres.
36. Ils servirent leurs fétiches; ils furent pour eux un piège.
38. Ils répandirent le sang innocent, le sang de leurs fils et de leurs filles, qu’ils sacrifièrent aux fétiches de Kena‘ân…

La liturgie

L'art sacré était riche en cantiques et poèmes sans compter la musique, les chants et la danse. Comme héritage liturgique, on continue à déclamer la célèbre incantation « mon Seigneur et Dieu : Adonaï et Eli ».. Il ne serait pas étonnant que les Psaumes, la Sagesse et Les Proverbes ne soient qu’une traduction au deuxième degré de la littérature phénicienne. Paradoxalement, le berger roi David s'improvisa poète, chanteur et danseur devant l'arche de l'alliance alors que son peuple venait à peine de se sédentariser.

Les dogmes

Notre thèse se dégage d'une analyse discriminative et pénétrante des concepts, il eût été simpliste de l'étayer uniquement sur la nomenklatura divine. S'il est un fait que les légendes adaptées à la Bible, de la genèse au déluge, étaient communes aux peuplades du croissant fertile, notre recherche doit aller au-delà. Il faut investir l'intimité des dogmes et accompagner la transition naturelle du culte d'Eloim à celui d’Elohim.

La Trinité : culte d’EL

La triade phénicienne composée du père, de la mère et du fils engendre le concept de la Trinité qui fut intégré implicitement à la dogmatique sans soulever de questions. Le seul problème était d'écarter insidieusement la présence de la femme, symbole de fertilité, considérée par les juifs comme éternellement impure et prohibée de paradis. Elle a été substituée par un principe féminin: le Saint Esprit qui cristallise la fécondité par l'incarnation du Christ. La colombe, symbole du Saint Esprit, n'est autre que le fétiche d’Aschtarté. Le christianisme consacre bien une image de la Sainte-Famille qui serait à rapprocher de la famille divine composée d’EL, d’Aschtarté et d’Adonis.
Si le blé et la bière représentaient les ingrédients des offrandes en Égypte, en Phénicie c'était tout simplement l’eucharistie du pain et du vin.

Ge 14 / 18. Malki-Sèdèq, roi de Shalém, a fait sortir le pain et le vin, lui, le desservant d’Él‘Éliôn l’Él suprême.

L'holocauste humain : culte de Baal

Quant à l'holocauste humain, une exclusivité phénicienne, il était d’une pratique parcimonieuse réservée aux grandes circonstances de fléaux cataclysmiques, épidémiques ou guerriers. Isaac promu à cette immolation fut substitué par l'agneau : l'agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ; tradition commune aux trois religions bibliques. L'eucharistie reprend le même thème symbolique par le sacrifice humain d'Emmanuel : le corps et le sang du Christ sont matérialisés par le pain et le vin.
Jérémie 19 / 5 Ils ont bâti les tertres de Ba‘al pour incinérer leurs fils au feu, en montées pour Ba‘al; ce que je n’ai pas ordonné ni dit,...
Juges 3 / 5. Les Benéi Israël habitaient au sein du Kena‘ani, du Hiti, de l’Emori, du Perizi, du Hivi, du Ieboussi.
6. Ils prennent leurs filles à eux pour femmes, ils donnent leurs filles à leurs fils, ils servent leurs Elohîms.
Psaumes 106 / 38 Ils répandirent le sang innocent, le sang de leurs fils et de leurs filles, qu’ils sacrifièrent aux fétiches de Kena‘ân…

Si Isaac a échappé à cette mésaventure, la fille de Jephté en fut bel et bien la victime, hélas !

Le juge Jephté sacrifie sa fille à Yahvé.
Juges 11 / 30. Iphtah voue un vœu à IHVH-Adonaï et dit: « Si tu donnes, tu donnes, les Benéi ‘Amôn en ma main,
31. celui qui sortira, sortira, des portails de ma maison, à mon abord, à mon retour en paix de chez les Benéi ‘Amôn, il sera pour IHVH-Adonaï et je le ferai monter en montée. » (immoler)
34. Iphtah vient à Mispa vers sa maison. Et voici, sa fille sort à son abord, avec des tambours et des rondes. Hormis elle, l’unique, il n’avait rien, ni fils ni fille !
35. Et c’est quand il la voit, il déchire ses habits et dit: « Ah, ma fille ! tu me fais ployer, ployer ! Toi, être parmi mes perturbateurs ! Moi-même j’ai fendu ma bouche pour IHVH-Adonaï ! Je ne pourrai pas en retourner ! »
36. Elle lui dit: « Mon père ! Tu as fendu ta bouche pour IHVH-Adonaï ? Fais-moi selon ce qui est sorti de ta bouche, après ce que IHVH-Adonaï a fait pour toi,
les vengeances contre tes ennemis, les Benéi ‘Amôn. »
37. Elle dit à son père: « Il me sera fait cette parole, mais relâche-moi deux lunaisons. J’irai, je descendrai sur les montagnes; je pleurerai sur mes virginités, moi-même avec mes compagnes. »

Ceci est une allusion franche à la congrégation des prêtresses d’Aschtarté qui allaient en pèlerinage dans la montagne pour célébrer les Adonies, fêtes qui se terminaient par des accouplements rituels avec des vierges immaculées.
Juges 11 / 38. Il lui dit: « Va. » Il l’envoie deux lunaisons. Elle va avec ses compagnes et pleure ses virginités sur les montagnes.
39. Et c’est au bout de deux lunaisons, elle retourne vers son père. Il fait d’elle son vœu qu’il avait voué. Elle n’avait pas pénétré d’homme. Et c’est une loi en Israël,
40. d’année en année, les filles d’Israël vont déplorer la fille d’Iphtah le Guil‘adi, quatre jours par an.

Le roi Achaz sacrifie son fils à Yahvé.

2 Rois 16 / 3 Il va sur la route des rois d’Israël. Et son fils aussi, il l’a fait passer au feu, selon les abominations des nations que IHVH-Adonaï a déshéritées face aux Benéi Israël..

La pénétration du culte phénicien en Arabie fut plus durable que celle des religions mésopotamiennes comme en témoigne le Coran au VIIe siècle.

Sourate 37 : SAFFAT (Les RANGéES)
125. Invoquerez-vous Baal et délaisserez-vous le Meilleur des créateurs,

Il ne se contente pas d'invoquer le culte de Baal mais décrie le sacrifice humain lui incombant. La tradition en Arabie pré islamique consistait à enterrer des jeunes filles vivantes dans le sable du désert.

Sourate 6 : AL-ANAM (LES BESTIAUX)
137. Et c'est ainsi que leurs divinités ont enjolivé à beaucoup d'associateurs le meurtre de leurs enfants,
Sourate 81 : AT-TAKWIR (L'obscurcissement)
8. et qu'on demandera à la fillette enterrée vivante
9. pour quel péché elle a été tuée.

La Résurrection: culte d’Adonis

La résurrection consacre l'éternité de Dieu et la régénération du genre humain dans la nouvelle vie. Tout se passe à Byblos, la sainte métropole de la résurrection d'Adonis. Osiris et Gilgamesh y étaient venus puiser ce précepte pour le salut de l'humanité.
Les fêtes d'Adonis étaient connues sous le nom «d’Adonies ». Quelques semaines plus tôt, on faisait germer des fleurs et des céréales dans de petits godets qu'on appelait les jardins d'Adonis, on les promenait en procession jusqu'au temple pour être disposés autour de l'autel.
Précédées par une période de jeûne, les Adonies duraient trois jours consacrés successivement à la mort, à l'enterrement puis à la résurrection d'Adonis. La semaine sainte de Pâques s'achève aujourd'hui sur le même mode.
Ces rituels étaient l'apanage des prêtresses d'Aschtarté dont le culte était étroitement lié à la passion d'Adonis. Elles organisaient le deuil, les lamentations et les banquets qui finissaient par des accouplements à caractère sacré début juillet. L'écoulement de neuf mois correspondait à une grossesse qui portait une nativité au printemps suivant : ainsi Adonis donnait le jour à une nouvelle vie.

Les temples

Sans s'épancher sur l'architecture des temples à enceintes et la conception des tabernacles; nous relevons que les Phéniciens avaient construit le Temple de Salomon. N'est-il pas surprenant de voir le seul temple érigé à la gloire de Yahvé conçu et exécuté par ces mêmes Phéniciens à l'image de celui de Melkart à Tyr ou d’EL à Byblos ? Matériaux et bois de cèdre, architectes et maçons provenaient de Phénicie. Avec leur savoir-faire métallurgique, ils réalisèrent à l'entrée les deux colonnes en bronze torsadées : Boaz et Jakin.
Il est étonnant que la seule religion déiste si jalouse et conservatrice, permette à ces profanes de violer son intimité dans ce qu'il y a de plus sacré, le Saint des Saints. Le grand architecte Hiram de Tyr fut assassiné après l'achèvement du temple, sa légende est à la base de la tradition maçonnique aussi, il ressuscite dans chaque maître maçon initié. Les Phéniciens auraient-ils l'apanage de créer les religions et de structurer les confréries pour l’éternité ?
L'emplacement des temples était choisi sur un haut lieu au bord d'un cours d'eau. L'intérieur était paré de tentures en pourpre et les objets de culte coulés en métaux précieux finement ciselés. Leur esprit mercantile étant souvent à l'économie, ils ont symbolisé le saint des saints par un tabernacle en pierre : le Naos, abritant dans une géode la statuette d’EL. Une autre expression simplifiée du temple est une stèle, le Bétyle (beth-EL= maison de EL).
On retrouva souvent, sous les fondations des monuments religieux, des ossements humains qui évoquent fortement le culte des reliques chez les premiers chrétiens.

Les rituels

Les rituels de purification à l'eau et de l'onction à l'huile (rituel du Dieu Echmoun à Sidon) ne sont pas étrangers à notre héritage sous des déclinaisons nuancées : baptême, ablution et confirmation.
L'art funéraire consistait à installer le défunt en position fœtale dans une urne ovoïde afin de le rendre à EL son créateur en vue de le réintégrer à l’œuf primitif. L’urne, contenant la dépouille ou les cendres, était inhumée à l'abri des profanations dans des puits à labyrinthes déroutants qui ont inspiré les catacombes. Plus tard, la mode des sarcophages destinés aux notables finit par avoir un succès commercial au-delà de la Phénicie.
Ayant adopté la tradition Yahviste de la création à partir de la terre, les trois religions bibliques préconisent le retour à la terre, ce qui simplifie de loin les enterrements.

Conclusion

Cet ensemble conceptuel, commençant par le nom du Dieu EL, par la dogmatique, par l'architecture, les offrandes et autres rituels liturgiques, est intégré comme une unité cohérente et structurelle dans la religion biblique sans équivoque ; il n’a pas d’équivalent dans aucune religion de l'époque,
Sans complexe, on peut dire que les Phéniciens ont institué EL, Dieu de la Bible, avec les concepts cultuels lui incombant : la Trinité, la résurrection, le sacrifice humain (l'eucharistie sous le symbole du pain et du vin) en passant par la purification à l'eau et l’onction à l'huile.
Si le peuple d'Israël a bien été déporté pendant des siècles en Égypte et ailleurs, la trace qu'il y a laissée est dérisoire, se limitant à une seule citation hiéroglyphe. Les influences égyptiennes et mésopotamiennes perceptibles dans le récit biblique ne vont pas au-delà du déluge, leur incidence est générique, peu spécifique et non concluante. Ceci reste bien en deçà du patrimoine phénicien dressé par la Bible comme l'alphabet, les alliances et la construction du temple. Jamais le nom de Yahvé n’est mêlé à d'autres divinités qu’EL, Eloim ou Adonaï.
La portée de l'apport phénicien est finalisée par l'Évangile dans les dogmes de la Trinité, du sacrifice humain et de la résurrection. La religion biblique et tout ce qui en découle est l'aboutissement de la religion phénicienne et de l'ELISME : le culte d’EL

Bible et Coran

Le Coran est le troisième testament de la Bible. La Tora étant un coran du peuple élu, le Coran n’est que la Tora des nations. L'islam est le judaïsme des nations.
A l’exception du péché originel, le Coran reprend les concepts de l'Ancien Testament et perpétue sa tradition dans son intégrité. Allah, Dieu du Jihad, n'est autre que Yahvé, Dieu des armées.
À la différence des autres livres sacrés, l'ensemble de la révélation est l’œuvre de l'ange Gabriel dictée à la Mecque et à la Médine, il en résulte deux styles radicalement distincts par le fond et la forme. L'authenticité et l'intégrité du livre sont largement contestées. Ce qui nous est parvenu est une synthèse partielle faite sous le troisième calife Osman, ayant ordonné de brûler toutes les copies. Une seule version complète y a échappé et reste cachée, celle d'Ali. Malgré la controverse, il se dégage une vérité sur la parfaite maîtrise du canon judéo-chrétien par Gabriel. La première partie des sourates est spirituelle, prometteuse d'un paradis d'agrément ; la deuxième est plutôt temporelle et menaçante en cas d'égarement ou de renonciation.
Durant un millénaire, la Tora s'est constituée progressivement présumant ainsi de la foi du début qui n'est pas exactement celle de la fin. Cette méthodologie divine nous mène dans une voie initiatique évolutive et la révélation coranique suit le même cheminement. Le mérite du Coran est d'être écrit d'une manière claire et directe ce qui l'expose en même temps aux déconvenues de ses propres contradictions, ainsi une sourate peut en annuler une autre.

Sourate 17 : AL-ISRA (LE Voyage Nocturne)
106. Nous avons fait descendre un Coran que Nous avons fragmenté, pour que tu le lises lentement aux gens. Et Nous l'avons fait descendre graduellement.

Allah

À travers le Coran, Allah bénéficie de 99 qualificatifs connus sous les Noms Magnifiques. L'invocation de Dieu est toujours sous forme de triade « au nom de Dieu, le clément, le miséricordieux » beaucoup y verraient une allusion à la Trinité. Quant au Saint Esprit, il est cité distinctement à quatre reprises.

Sourate 2 : Al-BAQARAH (LA VACHE)
87. ... Et Nous avons donné des preuves à Jésus fils de Marie, et Nous l'avons renforcé du Saint-Esprit.
253. … A Jésus fils de Marie Nous avons apporté les preuves, et l'avons fortifié par le Saint-Esprit.
Sourate 5 : AL-MA-IDAH (LA TABLE SERVIE)
110. Et quand Allah dira : “ô Jésus, fils de Marie, rappelle-toi Mon bienfait sur toi et sur ta mère quand Je te fortifiais du Saint-Esprit.
Sourate 16 : AN-NAHL (LES ABEILLES)
102. Dis : “C'est le Saint Esprit qui l'a fait descendre de la part de ton Seigneur en toute vérité, afin de raffermir [la foi] de ceux qui croient, ainsi qu'un guide et une bonne annonce pour les Musulmans.

Sourate 19 : MARYAM (MARIE)
17. Elle mit entre elle et eux un voile. Nous lui envoyâmes Notre Esprit, qui se présenta à elle sous la forme d'un homme parfait.
Sourate 66 : AT-TAHRIM (L'INTERDICTION)
12. De même, Marie, la fille d'Imran qui avait préservé sa virginité; Nous y insufflâmes alors de Notre Esprit.

Il est clair que le Saint Esprit est systématiquement associé au Christ et à Marie comme pour confirmer le concept de la Trinité.
En dehors des récitations coraniques, la manière traditionnelle d'implorer Allah se fait sous le nom d’ Allahoum à rapprocher d'Elohim.

La genèse

La genèse reprend la tradition Yahviste de la Bible. D'une part Allah crée du néant par la parole, et d'autre part il module à partir de plusieurs supports : toute forme de terres (poussière, boue, argile, terre-cuite…) d'eau, de sperme, de caillot de sang et de sangsues.
Le Coran se singularise par la création des djinns ou génies ; une espèce sans équivalent dans les autres écritures. Ils sont créés de langues de feu.

Sourate55 : AR-RAHMAN (Le Miséricordieux)
14. Il a créé l'homme d'argile sonnante comme la poterie;
15. et Il a créé les djinns de la flamme d'un feu sans fumée;
PSAUMES 104 / 4. Il fait des souffles ses messagers; ses officiants, d’un feu flamboyant.

La création est rappelée au croyant tout au long de l’écriture pour susciter un sentiment de redevance et de dépendance absolue.

Abraham

Abraham est le père fondateur du monothéisme auquel se réfère l'Islam d'une manière absolutiste. Il aurait vécu dans les environs de la Mecque, il abolit l'idolâtrie du temple païen et faillit sacrifier son fils sur le Mont Arafat à la manière phénicienne quand, au dernier moment, Allah l'épargna en le substituant par un mouton. C'est le même épisode de la Bible à un détail près : la permutation d'Isaac, père du peuple juif par Ismaël, père de la nation arabe. En contrepartie, il bénéficie de dons miraculeux et d'une relation privilégiée avec Allah.

Sourate 2 : Al-BAQARAH (LA VACHE)
260. Et quand Abraham dit : “Seigneur ! Montre-moi comment Tu ressuscites les morts”, Allah dit : “Ne crois-tu pas encore ? ” “Si ! dit Abraham; mais que mon cœur soit rassuré”. “Prends donc, dit Allah, quatre oiseaux, apprivoise-les(et coupe-les) puis, sur des monts séparés, mets-en un fragment ensuite appelle-les: ils viendront à toi en toute hâte. Et sache qu'Allah est Puissant et Sage”
Les rituels

Il restaure le rituel de la circoncision. Seul Mohammed a bénéficié d'une purification singulière quand l'ange lui ouvre la poitrine et lui extirpe une tache noire sur le cœur :

Sourate 94 : AS-SARH (L'OUVERTURE)
1. N'avons-Nous pas ouvert pour toi ta poitrine ?
2. Et ne t'avons-Nous pas déchargé du fardeau

L'obsécration est l’autre obligation dont doit s'acquitter le croyant cinq fois par jour, très tôt à l'aube jusqu'à tard le soir. C'est une aliénation du fidèle par la loi divine qui est omniprésente au quotidien.
L'ablution à l'eau ou à défaut avec une terre pure, du visage, des extrémités et des parties intimes est obligatoire avant les prières.
Il rétablit les règles alimentaires halal qui n'est autre que le cascher biblique en y rajoutant la prohibition de l'alcool.

Le pèlerinage

De l'époque de l'idolâtrie, il ne retiendra que la pierre noire : La Kaaba, quoi de mieux qu'une pierre tombée du ciel. Ce météorite fait l'objet d'un pèlerinage : cinquième pilier de l'Islam. Ce corps céleste est la pierre sacrée sur laquelle Abraham eut fait ses oblations à Elohim.

Sourate 22 : AL-HAJJ (LE PèLERINAGE)
26. Et quand Nous indiquâmes pour Abraham le lieu de la Maison (La Kaaba) [en lui disant]: “Ne M'associe rien; et purifie Ma Maison pour ceux qui tournent autour, pour qui s'y tiennent debout et pour ceux qui s'y inclinent et se prosternent.
27. Et fais aux gens une annonce pour le Hajj. Ils viendront vers toi, à pied, et aussi sur toute monture, venant de tout chemin éloigné,

À l'instar du judaïsme, il n'existe qu'un seul lieu saint : La Kaaba à la Mecque, l'équivalent du Saint des Saints au temple de Jérusalem. A l'image des synagogues, les mosquées n'ont pas de reliques sacrées à part la parole d’Allah, on y dispense l'enseignement du Coran et de la loi

La société islamique

Il institue la domination des mâles purifiés par la circoncision, eux seuls peuvent toucher le Coran.

Sourate 56 : AL-WAQI'A (L'éVéNEMENT)
78. dans un Livre bien gardé
79. que seuls les purifiés (circoncis) touchent;

Il instaure un statut de la femme globalement voisin de celui de l'Ancien Testament comprenant la polygamie. Il quantifie la femme à une moitié d'homme.

Sourate 4 : AN-NISA' (LES FEMMES)
11. Voici ce qu'Allah vous enjoint au sujet de vos enfants : au fils, une part équivalente à celle de deux filles…
Sourate 2 : Al-BAQARAH (LA VACHE)
282...Faites-en témoigner par deux témoins d'entre vos hommes; et à défaut de deux hommes, un homme et deux femmes d'entre ceux que vous agréez comme témoins, en sorte que si l'une d'elles s'égare, l'autre puisse lui rappeler.

L'esclavage est à l'image de la pratique courante de son temps et fait naturellement partie des butins de guerre.
D'autres aménagements sont de nature à régler la vie de Mohammed avec ses épouses, ses cousins et ses adversaires. D'une façon circonstanciée, il ravit les joutes des juifs de Khaibar et des chrétiens de la Mecque et de Najrane. Mohammed s’est investi à la tête de son peuple dans la gouvernance, les alliances et les guerres.
Le Coran comporte toute une juridiction civile et pénale régissant le contrat social de la communauté musulmane. Face à tout problème, il décrète des solutions prophétisées qui font de l'Islam le système théocratique par excellence.

L'Evangile

Il acquiesce l'événement de Jésus fils de Marie fille d'Imran tel qu'il est relaté dans l'Evangile, lui attribuant toutes les marques divines du nouveau testament.

Sourate 3 AL-IMRAN LA FAMILLE D'IMRAN
49. et Il sera le messager aux enfants d'Israël, [et leur dira]: “En vérité, je viens à vous avec un signe de la part de votre Seigneur. Pour vous, je forme de la glaise comme la figure d'un oiseau, puis je souffle dedans : et, par la permission d'Allah, cela devient un oiseau. Et je guéris l'aveugle-né et le lépreux, et je ressuscite les morts, par la permission d'Allah. Et je vous apprends ce que vous mangez et ce que vous amassez dans vos maisons. Voilà bien là un signe, pour vous, si vous êtes croyants !

Le rédacteur du Coran nous dévoile sa parfaite connaissance des évangiles canons et apocryphes notamment celui de Jacques auquel il emprunte les récits de l'enfance de Marie et de Jésus. Ceci nous permet de faire des parallélismes substantiels.

Sourate 7 : AL-ARAF
40. Pour ceux qui traitent de mensonges Nos enseignements et qui s'en écartent par orgueil, les portes du ciel ne leur seront pas ouvertes, et ils n'entreront au Paradis que quand le chameau pénètre dans le chas de l'aiguille. Ainsi rétribuons-Nous les criminels.
Marc 10 / 25. Il est plus facile à un chameau de passer par le chas d’une aiguille qu’à un riche d’entrer au royaume d’Elohîms. »

À l'image du christianisme, l'appel du Coran est universel, il abolit l'élitisme. Il est la continuité du pacte d'Abraham jusqu'aux commandements de Moïse et le troisième testament de la Bible.
Il surpasse l'entrain de la conversion par la parole en une obligation de contraindre les peuples au culte d'Allah. Il se dote d'un mandat divin pour convertir le monde par la guerre sainte : le Jihad. Si le principe de guerre confessionnelle est très ancien, la promotion de la conquête au nom de la religion est le fruit institutionnel de la loi islamique.

Étrangement fabuleux

Au-delà des acquis de l'écriture sainte, le Coran relaye les fables chrétiennes et les croyances populaires en leur attribuant une interférence divine dans sourate AL-KAHF : la caverne. Etrangement, vante-t-il les exploits de Saint Georges et d’Alexandre Le Grand qu'il élève au rang d'un messager de Dieu.

Sourate 18 : AL-KAHF (LA CAVERNE)
83. Et ils t'interrogent sur Zul-Qarnayn (Alexandre Le Grand). Dis : “Je vais vous en citer quelque fait mémorable”.
84. Vraiment, Nous avons affermi sa puissance sur terre, et Nous lui avons donné libre voie à toute chose.
91. Il en fut ainsi et Nous embrassons de Notre Science ce qu'il détenait.

Si le judaïsme impose le déterminisme de l'obéissance, l'Islam décrète le fatalisme de la soumission.

Bible & Jérusalem

Jérusalem terrestre ou céleste ?

Après trois millénaires d'errance, le roi David fixe la capitale du royaume d'Israël à Jérusalem. Ce faisant, il abandonne la tente au profit d’une maison en dur avec le concours de son ami le roi Hiram de Tyr. Par ses conquêtes, il amasse une fortune qu'il lègue à son fils cadet pour la construction du temple. On doit à Salomon le choix de l'emplacement de cet édifice dont on parlera encore longtemps dans l'histoire moderne.

Le Temple

Le Temple, un lieu sacré unique où l'arche de l'alliance baigne dans la nébuleuse de Yahvé, on y célèbre le culte et y sacrifie les offrandes. Dépourvues de caractère sacré, les synagogues sont des lieux de réunion et d'enseignement des rouleaux de la Tora.
Les prophéties concernant l'élaboration du temple n'ont pas manqué, même le fils de la veuve, Maître Hiram, était pressenti pour prendre part à l’œuvre. Le plan fut révélé dans ses moindres détails selon un projet divin et transmis par des générations d'illuminés. Ces prophètes ont humanisé Yahvé et voulurent l'apprivoiser pour consulter son oracle à tout moment car sa présence était perpétuelle au Saint des Saints. À l'image de Jacob-Israël à l'issue de son combat avec EL, la vocation du temple est la capture de Dieu.

Temple et Maçonnerie

C'est l'époque fusionnelle par excellence entre la Phénicie et le royaume d’Israël. Le tout Tyr est mobilisé pour le grand chantier du millénaire qui dura sept ans et employa 150 000 artisans sur terre et en mer, forts de l'expérience du temple de Melkart.
La bible rapporte une technique de construction très sophistiquée et une organisation du chantier très élaborée pour l’époque.
1 ROIS 5 / 28. Il les envoie au Lebanôn, dix mille hommes par lunaison, en relèves. Une lunaison, ils sont au Lebanôn; deux lunaisons, dans sa maison. Adonirâm est sur la corvée.
29. Et c’est à Shelomo, soixante-dix mille porteurs de faix, quatre-vingt mille carriers dans la montagne;
1 Rois 6 / 7. La maison, en sa construction, est bâtie de pierres intactes au départ. Marteaux, pioches, tout outil de fer, rien ne s’entend dans la maison pendant sa construction.
1 Rois 6 / 18 Du cèdre sur la maison, à l’intérieur, bulbes ciselés et boutons éclos; le tout en cèdre; pas de pierre apparente.
1 Rois 7 / 9. Tout cela en pierres chères, à mesure de meulières, sciées à la scie, à l’intérieur et à l’extérieur, des fondements aux palmes et de l’extérieur jusqu’à la grande cour,
10. fondé de pierres chères, de grandes pierres, des pierres de dix coudées et des pierres de huit coudées.

Grand Maître Hiram

1 Rois 7 / 14 C’est le fils d’une femme veuve, de la branche de Naphtali. Son père est un homme de Sor, artisan du bronze. Il est plein de sagesse, de discernement et de pénétration pour faire tout ouvrage de bronze.
15 Il forme les deux colonnes de bronze; taille de la première colonne, dix-huit coudées. Un fil de douze coudées entoure la deuxième colonne.
2 Chroniques 2 / 12. Maintenant, j’ai envoyé un homme sage, pénétrant de discernement: Hourâm, mon père, (Hiram Abi)
13. fils d’une femme des filles de Dân; son père est un homme de Sor. Il sait oeuvrer dans l’or, l’argent, le bronze, le fer, les pierres, les arbres, la pourpre, l’indigo, le byssus, le carmin, et graver toute gravure, penser toute pensée qui lui sera donnée, avec tes sages et les sages de mon Adôn David, ton père.
17. Il élève les colonnes sur la façade du palais, une à droite et une à gauche. Il crie le nom de celle de droite Iakhîn, et le nom de celle de gauche Bo‘az.

Victime de son génie, le grand architecte Hiram de Tyr fut assassiné après l'achèvement de l'édifice pour emporter avec lui les secrets du Temple comme il était d'usage dans de telles circonstances à travers l'histoire. Sa légende est à la base de la tradition maçonnique, il ressuscite dans chaque maître maçon initié. Voilà une autre corporation de création phénicienne qui, de ce fait, a traversé le temps.
Dans la foulée, Salomon érigea son palais pendant treize ans, il l'appela tout simplement la forêt du Liban.
On doit au génie de Maître Hiram la renaissance de la foi judaïque. En effet, sous le règne de Josias au VIIe siècle av. J.-C., on retrouva le rouleau perdu de la Tora dans une des loges secrètes du temple, bien conservé à l'abri de toute profanation. Cette découverte engendra une réforme religieuse profonde, ceci présume de l'approximation de la tradition orale perpétuant entre-temps un culte peu orthodoxe ou le substituant par les cultes de Baal et d’Aschtarté. Par ailleurs, on doit à Hiram la conception du char de Yahvé dans la vision d’Ezéchiel.
Quelques siècles plus tard, on rappela les Phéniciens pour ériger le deuxième temple.

bassin_hiram
Bassin de HIRAM Italie

Esdras 3 / 7 Ils donnent de l’argent aux carriers et aux artisans, de la nourriture, de la boisson, de l’huile aux Sidonîm, aux Sorîm, pour faire venir des bois de cèdre du Lebanôn en mer de Iapho, selon l’autorisation de Korèsh, roi de Paras, pour eux.

La Jérusalem du Coran : Al-Quds

Le Coran ne se prive pas de s’épancher sur le savoir des Phéniciens et de les génifier à sa manière.

Sourate 34 : SABA
12. Et à Salomon (Nous avons assujetti) le vent, dont le parcours du matin équivaut à un mois (de marche) et le parcours du soir, un mois aussi. Et pour lui nous avons fait couler la source de cuivre. Et parmi les djinns il y en a qui travaillaient sous ses ordres, par permission de son Seigneur. Quiconque d'entre eux, cependant, déviait de Notre ordre, Nous lui faisions goûter le châtiment de la fournaise.
13. Ils exécutaient pour lui ce qu'il voulait : sanctuaires, statues, plateaux comme des bassins et marmites bien ancrées. “ô famille de David, oeuvrez par gratitude”, alors qu'il y a peu de Mes serviteurs qui sont reconnaissants.

Sourate 21 : AL-ANBIYA (LES Prophètes)
81. Et (Nous avons soumis) à Salomon le vent impétueux qui, par son ordre, se dirigea vers la terre que Nous avions bénie. Et Nous sommes à même de tout savoir,
82. et parmi les diables il en était qui plongeaient pour lui et faisaient d'autres travaux encore, et Nous les surveillions Nous-mêmes.
Sourate 38 : SAD
37. De même que les diables, bâtisseurs et plongeurs de toutes sortes.

Ceci démontre que ces génies ayant oeuvré pour Salomon n'étaient autres que les Phéniciens maîtres dans tout art et prodigieux sur terre et en mer : bâtisseurs et plongeurs. Il reprend ces descriptions fabuleuses à l'occasion du séjour de la reine de Saba au palais de Salomon.

Sourate 27: AN-NAML 44. On lui dit : “Entre dans le palais”. Puis, quand elle le vit, elle le prit pour de l'eau profonde et elle se découvrit les jambes. Alors, [Salomon] lui dit : “Ceci est un palais pavé de cristal”. - Elle dit : “Seigneur, je me suis fait du tort à moi-même : Je me soumets avec Salomon à Allah, Seigneur de l'univers”.

Jérusalem était la destination de Mahomet, caravanier de khédija, la riche veuve devenue sa première femme. Guidé par l'ange Gabriel dans l’ascension au ciel sur la monture des prophètes, son premier saut le mène de la Mecque à Jérusalem, passage obligé vers l'au-delà. Aussi, la prière fut dirigée vers Jérusalem jusqu'au seizième mois de l'hégire. Comme quoi, les chemins du terrestre croisent ceux du céleste au Proche-Orient !

Sourate 17 AL-ISRA (LE Voyage Nocturne)
1. Gloire et Pureté à Celui qui de nuit, fit voyager Son serviteur [Muhammad], de la Mosquée Al-Haram à la Mosquée Al-Aqsa dont Nous avons béni l'alentour, afin de lui faire voir certaines de Nos merveilles…

Cet itinéraire retraçant le voyage nocturne de Mahomet, devient une servitude pour le croyant et fait désormais partie intégrante du périple du pèlerin.

Lieu de concorde ou de discorde ?

La monture de Mahomet atterrit à Jérusalem sur l'esplanade du temple où sera érigée la mosquée Al-Aqsa sur les ruines de l'ancien testament. Nous voilà dans l'embarras des ordres contradictoires de Yahvé et d’Allah. Aujourd’hui reconstruire le Temple voudrait dire détruire la mosquée Al-Aqsa et, au-delà des lieux, déterminer la primauté du principe divin ?
Le temple de la concorde devient un lieu de discorde. Sachant qu'avec le temps tout bouge sur terre : les continents, le champ magnétique et les pôles : pourquoi ne pas déplacer ce temple de quelques mètres en l'appuyant symboliquement contre le mur des lamentations? Justement, ce sont ces quelques mètres qui matérialisent l'empiètement d’Allah sur le terrain de Yahvé et qui posent problème.

Le temple mobile

Ezéchiel 4 / 1 Toi, fils d’humain, prends pour toi une brique. Donne-la en face de toi et grave sur elle une ville, Ieroushalaîm.
Béni soit le temps où l'arche de l'alliance voyageait librement et suivait sans contrainte le périple du peuple de Yahvé dans le Sinaï. La vision d'Ezéchiel nous illustre l'omniprésence de Dieu dans l'univers, son char sillonnait toute la terre promise. Est-il nécessaire de cloîtrer Yahvé dans ces quelques mètres carrés pour que soit accompli, non sa volonté, mais le choix de Salomon qui se détourna finalement vers Aschtarté. Qui croire et qui suivre dans cette mésaventure ?
Emmanuel s'est contenté de la Jérusalem céleste au point que les successeurs de Saint-Pierre résidaient indifféremment à Rome ou à Constantinople. Le lieu fixe a perdu son importance au profit du symbole.
Revenons à la conception du temple mobile sous la tente de Moïse, de la vision d'Ezéchiel et du culte d’El. Par l'Eucharistie, Emmanuel fait de son corps le Temple, le sacrifice et le Saint des Saints.

Bible & Histoire

L'écriture sainte s'est construite par la compilation de légendes et d'épopées empruntées et adaptées par le peuple élu au gré de son nomadisme et de ses déportations à travers le croissant fertile. Cet amalgame disparate finit par encombrer la vie du croyant et ce cumul est de nature à l’enchaîner afin d'adhérer au tout à défaut d'en être exclu. Sans liberté de discernement, l'esprit de l'adepte devient stérile.
Les croyances, les rituels, les traditions, la pratique, les prophètes, les saints sont le décorum des religions qui donnent une direction morale et un exemple de vie dont la rigidité doit être brisée au profit de la foi en Dieu.

A travers l’histoire des religions

Toutes les religions cherchent à trouver la solution idéale pour l'homme depuis le début jusqu'à la fin des temps. De la genèse à l’Apocalypse, on a imaginé tous les scénarii possibles, il fallait trouver une origine commode pour assurer le devenir. On ne pouvait supporter que la merveilleuse aventure de la vie ne débouchât sur rien.
Les premières sociétés humaines se sont organisées autour d'un point d'eau ce qui les a partagées en deux catégories : les citadines aux bords des rivières et les nomades en quête d'oasis. Les dieux vivant avec eux, il était aisé pour les sédentaires d'en posséder plusieurs à domicile d'où leur polythéisme, tandis que les nomades se contentaient d’un dieu unique facile à transporter.
Plus tard, l'homme prit conscience de ces inepties et des réformes profondes de monolâtrie touchèrent la Perse avec Zarathoustra et l'Égypte avec Akhnaton.

Les Concepts

Le concept de la genèse biblique en six jours est à rapprocher du « poème de la création » babylonien et de la figuration de l'arbre de vie générant les lignées divines : dieux, demi-dieux, dyades et triades. La genèse bénéficie de différentes versions du plasma liquide à l’œuf solide.

Le déluge de Noé n'est autre que la légende de Gilgamesh. Les dix commandements et le Pater Noster ont largement leurs équivalents dans la loi de Hammourabi et le livre des morts pharaonien. Le jugement dernier proviendrait également des bords du Nil.

Toutes ces traditions étaient fournies en épopées, légendes, psaumes et cantiques avec un nombre de livres tel le livre des morts, de la sagesse ou des proverbes. La lutte de Caen et Abel entre le bien et le mal s’inspire de la légende de Seth et d’Osiris. La résurrection reste le monopole d’Adonis.

Dans les religions d'Extrême-Orient, vieilles de quelques millénaires, la pérennité de l'homme était assurée par la réincarnation. Ailleurs, la transmission d’un patrimoine génétique permet la continuité patrimoniale et assure le passage d'une famille à la postérité.

Au Proche-Orient, les dieux nous tombent du ciel alors qu'en Extrême-Orient l'homme effectue une démarche ascensionnelle en empruntant le chemin de la perfection par lévitation.
Chacune des religions répandues à l'époque de l'Ancien Testament avait son veau sacré, tradition à laquelle n'ont pas échappé les juifs pendant l'exode. Aussi, « La vache » est la première sourate du Coran. Dans le christianisme, l'agneau de Dieu est mis au devant de la scène, néanmoins le taureau représente l'évangéliste Luc.

Le répertoire symbolique comporte des monts sacrés, des rivières sacrées et des astres : l'étoile de David et le croissant.

L'eau est l’élément principal de purification dans l'ablution, le baptême voire le déluge. L'onction à l'huile est moins répandue. Le feu purifiait les offrandes, accessoirement il eut sublimé Sodome et Gomorrhe dans une crémation collective.
Les mutilations corporelles par scarification ou circoncision étaient d’usage. Exceptionnellement, on faisait recours au sacrifice humain couronné par la crucifixion du Christ.

Les Rituels

Les offices du quotidien deviennent plus élaborés les jours sacrés et plus solennels lors des fêtes du printemps. Une panoplie de cérémonials est consacrée aux étapes de la vie de la naissance à la mort. Chacune de ces religions pratique le jeûne et attend un sauveur. Un code de bonne conduite est à suivre pour atteindre le bonheur éternel.
Le plaisir des dieux réside dans l'art : le meilleur de l'homme. La littérature, la poésie, la musique, la danse, la peinture, la sculpture et l'architecture sont au service du culte dans ce qu'ils ont de plus génial. Les temples exaltent le bonheur des dieux à travers les différentes cultures et sur ce principe tous s'accordent.

L'histoire passe et la géographie reste

Les premiers livres de la Bible attribués à Moïse sont trois fois millénaire. Ces récits de tradition orale remontent à l’époque d’Adam dans les environs d’Assur, il y a 6000 ans. C'est le plus beau recueil de l'histoire de l'humanité qui nous est parvenu avec une actualisation jusqu'à l'avènement du Christ. Il est tout de même étonnant que le peuple juif demeure en manque de prophétie depuis. Il est vrai que le temple fut détruit et l'arche de l'alliance perdue cependant, d’Adam à Salomon ces révélations n'avaient pas manqué sans ces moyens oraculeux !
La Bible a survécu à plusieurs déportations et persécutions du peuple hébreu. Elle est la tradition fondatrice des trois obédiences déistes où, malgré les ruptures, on retrouve une certaine continuité de la formidable aventure de Dieu parmi les hommes. Elle est porteuse de messages nuancés et de déclinaisons qui ne permettent pas le mélange des genres entre les religions engendrées. Ce qui a sauvé ce patrimoine de l'humain et du divin n’est autre que sa dimension spirituelle lui permettant la traversée du temps. D'autres traditions dépourvues d'une telle spiritualité n’ont pu prétendre à cette ambition.
Il a fallu un immense effort d'abstraction pour fusionner les divers récits puisés chez les civilisations contiguës et les couler dans le moule d'une foi cohérente assurant la survie du judaïsme.
En dépit de cinq siècles passés en Égypte et malgré la situation de Joseph ministre, Moïse prince royal et Salomon gendre de pharaon, l'influence des hébreux se résume à une citation insignifiante sur la stèle de Méneptah. Leur trace est tout aussi dérisoire en Mésopotamie. Il a fallu attendre l'Évangile pour provoquer la révolution par l’ouverture au monde.
Il est certain que l'étude synoptique de la Bible et des civilisations environnantes ne manque pas de coïncidences éloquentes. Néanmoins, le connaisseur averti reste désappointé par le manque de cohérence et d'aboutissement. Seule la Phénicie arrive à affiner l'ensemble du message, le PHŒNICIA CODE est le ciment de la cohésion biblique.

Environnement géopolitique

L'intervention phénicienne est perceptible tout au long de l'Ancien Testament, touchant différents domaines du quotidien le plus humain à l'éternel le plus divin.
Bien entendu, la terre promise n’est autre que la terre de Canaan, une terre phénicienne. Le contexte politique du pays de Canaan était déterminé par l’enjeu stratégique qu'il représentait aux yeux des grandes puissances régionales. C'était déjà les Echelles du Levant et le site de l'industrie maritime pour l’armement des bâtiments de guerre ou de commerce. Ces grandes nations cherchaient à inclure cette bande côtière dans leur zone d'influence ne faisant aucun cas des tribus hébraïques de l'intérieur qui étaient déportés en masse au gré des besoins ; cela n'a pas été le cas des phéniciens. Sans distinction, ces petits royaumes étaient soumis aux dévastations périodiques de leurs voisins ; cette situation les rapprochait davantage.
En attendant la fixation du royaume de David, l’organisation des juifs à l'époque tribale s'est faite autour des « sophètes » ou juges d’après l'organisation intrinsèque des suffètes de Tyr.
Cette période fondatrice, à l'aube du premier millénaire avant notre ère, est largement commentée dans la Bible. Elle est contemporaine du règne du roi Hiram de Tyr qui soutint David et Salomon par une grande amitié. Le jeune royaume fut bâti en dur par les Phéniciens. Une osmose politique sans précédent fit que des régions entières transitaient de la régence de Jérusalem à Tyr et vice versa. Ces villes ont gardé leur appellation phénicienne jusqu'à nos jours. Les noms de localités commençant par Cafar (bourg) comme Capharnaüm ou Beth (maison) comme Bethléem, se comptent par centaines en Israël et au Liban. L’accès à la mer rouge, au point le plus éloigné de la Phénicie, n’est autre qu’Elat ( féminin d’EL).

1 Rois 9 / 11. Hirâm, roi de Sor, porte à Shelomo du bois de cèdre, du bois de cyprès, de l’or, selon tout son désir. Alors le roi Shelomo donne à Hirâm vingt villes en terre de Galil.
2 Chroniques 8 / 2. Les villes que Hourâm avait données à Shelomo, Shelomo les bâtit et y installe les Benéi Israël.
2 Chroniques 8 / 6. Ba‘alat, toutes les villes de gestion qui étaient à Shelomo, toutes les villes de chars, les villes de cavaliers. À toute affection de Shelomo qui affectionnait de bâtir à Ieroushalaîm, au Lebanôn et sur toute la terre de son gouvernement.

Soudé par des alliances matrimoniales du niveau populaire jusqu'au rang royal, ce pacte était plus fort qu'un traité ordinaire. Rien d'étonnant dans cette relation charnelle amorcée un millénaire plus tôt par Esaü, l'aîné de Jacob-Israël, qui s'était marié à une cananéenne et commit le sacrilège d'abandonner la tente au profit d'une maison en dur.

Juges 3 / 5 Les Benéi Israël habitaient au sein du Kena‘ani, du Hiti, de l’Emori, du Perizi, du Hivi, du Ieboussi.
6. Ils prennent leurs filles à eux pour femmes, ils donnent leurs filles à leurs fils, ils servent leurs Elohîms.

Cette compromission sociale durable allait au-delà du règne de Jézabel la Sidonienne et de sa fille Athalie reine de Judée. Il y eut même des édits bibliques interdisant les mariages avec les étrangères afin d’enrayer la débâcle et limiter la dilution du peuple élu.
Sur le plan économique, la prospérité du royaume de Judas était clairement dépendante de la marine marchande phénicienne. Par cet intermédiaire, les nomades d'hier s’initiaient à l'esprit mercantile et se familiarisaient au troc de produits de luxe.

1 Rois 9 / 27 Et Hiram envoya sur ces navires, auprès des serviteurs de Salomon, ses propres serviteurs, des matelots connaissant la mer.
Rois 10 / 22 Car le roi avait en mer des navires de Tarsis avec ceux de Hiram; et tous les trois ans arrivaient les navires de Tarsis, apportant de l’or et de l’argent, de l’ivoire, des singes et des paons.

Ce raffinement acquis suscita une culture nouvelle soutenue par l'alphabétisation ; Salomon envoyait des messages verbaux et Hiram répondait par lettres. De l'oral on passa à l'écrit, ultime étape de l'évolution et aboutissement final de cette aventure fusionnelle. Soudainement, la Bible rapporte des descriptions de musique, de danses, de chants, de psaumes, de cantiques, de proverbes, de sagesses et de lamentations.
Psaumes 106 / 35. Ils se mêlèrent aux nations; ils apprirent leurs oeuvres.
36. Ils servirent leurs fétiches; ils furent pour eux un piège.
37. Ils sacrifièrent leurs fils et leurs filles aux démons.
38. Ils répandirent le sang innocent, le sang de leurs fils et de leurs filles, qu’ils sacrifièrent aux fétiches de Kena‘ân…

Un millier de citations respectives relatent les séjours en Égypte et en Mésopotamie. Pour les raisons énumérées, le Liban est aussi souvent cité sous différentes formes allant du cèdre à Tyr en passant par Byblos, Sidon, Baal, Aschtarté et Adonis sans omettre EL.
On peut difficilement envisager que la foi soit sortie indemne de ces épreuves. Cette familialité durable a entamé insidieusement la croyance. Jusqu'aux derniers chapitres de l'écriture, la Bible ne manque pas de témoignages sur la persévérance de l'idolâtrie du peuple juif aux divinités spécifiées phéniciennes.

Ezéchiel 8 / 14 Et il me conduisit à l’entrée de la porte de la maison de l’Eternel, du côté du septentrion. Et voici, il y avait là des femmes assises, qui pleuraient Thammuz (Adonis)

La plus éloquente dévotion à Aschtarté est celle de Salomon auquel on attribue toutes les vertus. Pourtant, l’impact de ses entrevues avec Yahvé n'a pas été aussi persuasif ! Il est tout de même surprenant de ne jamais mêler EL à ces damnations, il n'est autre que le Dieu d'Isra-El.
Les déplacements des personnes dans toute cette zone ne provoquaient pas d’hostilité, ils sont relayés sans formalités administratives ou linguistiques, pour preuve le parcours du Christ jusqu'à Sidon à 30 kilomètres de Beyrouth.

Matthieu 15 / 21. Iéshoua‘ sort de là. Il se retire du côté de Sor et de Sidôn.
Marc 3 / 8. Même de Iehouda, de Ieroushalaîm, d’Edôm et d’au-delà du Iardèn, des alentours de Sor et de Sidôn, une multitude nombreuse entend ce qu’il a fait et vient à lui.
Luc 6 / 17. Il descend avec eux, s’arrête dans la plaine. Et voici, la foule nombreuse de ses adeptes, et une multitude nombreuse du peuple de tout Iehouda et de Ieroushalaîm, du rivage de Sor et de Sidôn.

Les Phéniciens sont naturellement pris en référence par le témoignage du Christ même.

Mathieu 11 / 21. « Oïe, toi, Korazîn, oïe, toi Béit-Saïda ! Oui, si les prodiges accomplis chez vous l’avaient été à Sor et à Sidôn, depuis longtemps, sous le sac et la cendre, elles auraient fait retour.
22. Aussi bien, je vous dis, pour Sor et pour Sidôn le jour du jugement sera plus tolérable que pour vous.
Luc 10 / 13. Oïe, toi, Korazîn ! Oïe, toi, Béit-Saïda ! Oui, si les prodiges réalisés chez vous l’avaient été à Sor et à Sidôn, depuis longtemps, assises en sac et cendre, elles auraient fait retour.
14. Aussi bien, pour Sor et Sidôn, le jugement sera plus tolérable que pour vous.

Bible & Géographie

Les éléments

Dieu se trouve bien au ciel, sa conception de la coupole céleste sans pilier est l’œuvre la plus grandiose qui envoûte l'homme dans la béatitude. Le premier pacte établi avec Noé fut l'arc-en-ciel, il dessine magnifiquement les contours de cette voûte dans une polychromie fascinante. Dieu se déplace dans l'air drapé de nébulosité et de lumière et se pose sous forme de feu dans le buisson ardent. Ezéchiel nous décrit le char volant de Yahvé qui traversait le mur du son à chaque atterrissage en sillonnant la Judée, la Samarie et la Galilée.

Ezéchiel 3 / 12. Un souffle me soulève. J’entends derrière moi une voix, un grand tremblement: « La gloire de IHVH-Adonaï est bénie de son lieu ! »
13 Voix des ailes des Vivants, embrassant la femme sa sœur; voix des rouages en leur apposition; voix, grand tremblement.

Le ciel antique était orné de comètes, d'anges, d'échelles célestes et de chars volants, toute une signalétique prémonitoire de grands événements. En Égypte, en Perse et en Mésopotamie, on dressait des cartes du ciel à l'usage de prêtres astrologues dont la science finit par les mener à Bethléem. Très pragmatiques, les Phéniciens apprenaient de l'astronomie l'essentiel pour la navigation. Ainsi, chacune des religions bibliques s'est dotée d'un astre fétiche : l'étoile de David, l'étoile filante de Bethléem, et le croissant d'Arabie.
Quant à l'eau, Dieu se donne de la peine pour la séparer : celle du haut, celle du bas et celle du milieu qu'il fallait canaliser pour assécher la terre ferme puis contenir les océans. Par commodité, chaque civilisation plaçait sa capitale au centre du disque terrestre.
Très tôt, on entend les pas de Dieu dans le jardin d'Éden, manifestement il aime le sec puisqu'il traverse la mer Morte avec Élie puis la mer rouge avec Moïse après avoir fendu les eaux.

Amos 9 / 3 S’ils se dissimulent sur la tête du Karmèl, là, je les chercherai et les prendrai. S’ils se cachent loin de mes yeux, au parterre de la mer, là, je l’ordonnerai au Serpent, et il les mordra.

Lors de son baptême, le Christ s'immerge dans le Jourdain par sa nature humaine mais marche sur l'eau par sa nature divine.
Partout, les sociétés se sont construites autour d'un point d'eau et chacune d'elles finit par avoir son fleuve sacré : le Gange, le Nil, l'Euphrate et le Jourdain à l'image de la rivière Adonis à Byblos.
Il est aisé pour Dieu de se faire connaître du monde et d’y régner en gloire. Il est resté confiné dans une zone délimitée en dehors de laquelle il ne se hasardait point malgré son armée céleste. La muraille de Chine Lui est restée un obstacle infranchissable. Parallèlement, les lamas se réincarnent aux alentours du Tibet sans s'aventurer au-delà et Yahvé se bat jusqu'à nos jours pour conserver une partie de la terre promise.

Psaumes 104 / 32. Il regarde la terre, elle est secouée; il touche les montagnes, elles fument.

La géologie fait partie de la science divine à des fins souvent punitives. Le patrimoine religieux comporte des montagnes sacrées pour ne citer que le mont Sinaï, le mont Carmel, le mont Arafat etc. Dans cette perspective, l'homme a imité le créateur en Égypte comme en Mésopotamie par la construction des pyramides ou de la tour de Babel.

La Méditerranée

Le peuple de la Bible est resté errant pendant trois millénaires avant qu'il ne soit fixé par le roi David dans un territoire aux confins fluctuants comme tous les royaumes de l'époque. Ainsi, le mont Carmel et la ville d'Acre dépendaient tantôt de la Samarie tantôt du pays de Canaan ; le mont Hermon et la ville de Cana étaient affectés alternativement à la Galilée ou à Tyr.

1 Rois 9 / 11 Hirâm, roi de Sor, porte à Shelomo du bois de cèdre, du bois de cyprès, de l’or, selon tout son désir. Alors le roi Shelomo donne à Hirâm vingt villes en terre de Galil.

Élie, persona non grata au royaume d'Israël, s'est réfugié à Sidon par la recommandation céleste.

1 Rois 17 / 9 « Lève-toi. Va à Sorphat qui est à Sidôn. Habite là.

Le Christ a évolué entre le nord de Jérusalem et le sud de Beyrouth. Ses déplacements sont relatés laconiquement dans les Évangiles sans mention d'obstacle, de frontière ou de barrière de langue.

Matthieu 15 / 21 Iéshoua‘ sort de là. Il se retire du côté de Sor et de Sidôn.
Marc 7 / 31. À nouveau, il sort des frontières de Sor. Il vient par Sidôn vers la mer de Galil, au milieu des frontières des Dix-Villes.
LUC 6 / 17. Il descend avec eux, s’arrête dans la plaine. Et voici, la foule nombreuse de ses adeptes, et une multitude nombreuse du peuple de tout Iehouda et de Ieroushalaîm, du rivage de Sor et de Sidôn.

À croire que les Phéniciens ne faisaient pas cas des limites frontalières, leurs cités étaient à la grandeur de leur commerce, de leur alphabet et de la mer : ils étaient les citoyens de la Méditerranée.
Pour diffuser la bonne parole, la stratégie visionnaire de Saint-Pierre était payante, il avait assimilé la cartographie divine qui, à l'évidence, désignait Rome comme capitale de la Méditerranée.
Plus tard, les conquêtes musulmanes n'étaient pas en reste d’étendre le règne d’Allah du golfe persique à l’océan atlantique.

Le nouveau monde

Malgré sa préférence inconditionnelle pour le Proche-Orient, Dieu dépend du schéma que l'homme lui a tracé et suit intimement ses déplacements ! EL, Aschtarté, Baal et Adon ont sillonné les mers à bord des goélettes phéniciennes. Dieu a dû attendre Christophe Colomb pour découvrir l’Amérique. Il eut du mal avec les peaux rouges trop innocents pour recevoir la révélation étant dépourvus d'âme d'après les jurisprudences des infaillibles. Il lui a fallu en éliminer un bon nombre, créer des âmes aux survivants pour être accepté à prix d'or !
Les populations isolées n’ont pas le droit à la bonne parole car Dieu ne se déplace pas pour si peu. De peur que ces drames n'investissent l'univers, quelques cosmonautes prévoyants ont porté la bonne parole dans l'au-delà, alléluia !

PSAUMES Chapitre 104.

Tu es très grand

1. Bénis, mon être, IHVH-Adonaï ! IHVH-Adonaï Elohaï, tu es très grand, de majesté, de magnificence vêtu !
2. Drapé de lumière comme d’une tunique, il tend les ciels comme une tenture.
3. Il charpente d’eaux ses étages, met son char dans les nuages, et va sur les ailes d’un souffle.
4. Il fait des souffles ses messagers; ses officiants, d’un feu flamboyant.
5. Il a fondé la terre sur ses assises; elle ne chancellera pas en pérennité, à jamais !
6. Tu la couvris de l’abîme comme d’un vêtement; les eaux se dressèrent au-dessus des montagnes.
7. À ta menace, elles s’enfuirent; à la voix de ton tonnerre, elles se précipitèrent.
8. Les monts montèrent et descendirent les failles, vers ce lieu que tu fondas pour elles.
9. Tu mis une frontière: elles ne la dépasseront pas; elles ne retourneront jamais recouvrir la terre.
10. Il envoie des sources pour les torrents, et ils vont entre les monts.
16. Les arbres de IHVH-Adonaï se rassasient, les cèdres du Lebanôn, qu’il a plantés,
19. il fait la lune pour les rendez-vous, et le soleil connaît son coucher.
20. Tu mets la ténèbre et c’est la nuit, là où glissent tous les animaux de la forêt.
21. Les lionceaux rugissent après la proie, pour demander leur nourriture à Él.
25. Voici la mer immense aux larges mains. Là, un grouillement sans nombre de petits animaux avec les grands.
26. Là vont les navires, et ce Leviatân que tu as formé pour jouer avec lui.
32. Il regarde la terre, elle est secouée; il touche les montagnes, elles fument.

Bible & Pouvoir

Le clergé judaïque

Anciennement, Yahvé communiquait directement avec les patriarches, cette grâce était tribalement transmissible et dénuée de toute faculté de prophétie. Moïse instaura la première hiérarchie cléricale qui revenait d'office à la tribu des Lévites, les plus habiles en boucherie. Jacob s'étant luxé la hanche dans son combat avec EL, en mémoire de son handicap le nerf sciatique devait être extirpé de tout animal pour rendre la viande cascher. Ainsi est née la caste des lévites, on ne pouvait l'éviter.
Les prophètes étaient des prêtres surdoués, dotés d'un pouvoir de voyance fondé sur les visions et l'interprétation de songes où le rêve flirte avec la révélation. Dieu étant omniprésent et désœuvré, on le dérangeait à tout moment, on exigeait sa réponse à la question du jour et la solution dans un bref délais pour expédier au plus pressé les affaires courantes.
Cette appellation de prophète était commune au bassin du croissant fertile, elle est soulignée par la Bible au sujet des prêtres de Baal massacrés sans scrupules par Élie sur le mont Carmel.

1 ROI 18 / 40. Élyahou leur dit: « Saisissez les inspirés de Ba‘al ! Pas un d’entre eux n’échappera ! » Ils les saisissent. Élyahou les fait descendre au torrent de Qishôn et les égorge là.
1 Samuel 9 / 9 Jadis, en Israël, l’homme, en allant consulter Elohîms, disait ainsi: « Allez ! Nous irons jusqu’au voyant. » Oui, l’inspiré d’aujourd’hui était jadis appelé « voyant ».
1 Samuel 9 / 18. Shaoul avance vers Shemouél au milieu de la porte. Il dit: « Rapporte-moi donc: est-ce la maison du voyant ? »
19. Shemouél répond à Shaoul et dit: « Je suis le voyant. Monte en face de moi sur le tertre.

Dans les premiers temps du royaume d'Israël, Yahvé dispensait ses audiences aux rois et aux conseillers de la cour: des rois prophètes entourés de prophètes ! Les derniers temps, la cour se dota de préposés à la voyance et les rois n'accordaient plus d'audience à Yahvé.
Le clergé est l'institution humaine qui administre les affaires de Dieu sur terre. Les erreurs de gestion ne sont pas imputables à Dieu et encore moins à la communauté de foi mais bel et bien aux ambitions de ces hommes.
A la manière païenne, ce ministère est organisé en hiérarchie pseudo militaire. En apparence désintéressé du pouvoir, il monte un système bien rôdé pour contrôler la communauté des fidèles. Les théologies élaborées et les rituels sophistiqués étaient l'apanage de ces ministres. Ce qui n'était pas de l'essor de l'écriture sainte était issu de l'imaginaire de quelques illuminés chargés de symbolique surréaliste : leur dispositif de lois finit par disposer de Dieu !
La vie du croyant est un long procès : il naît dans le péché originel et s'achemine inéluctablement vers le jugement dernier. Son destin est scellé dans l'extase de la contemplation. Sa liberté est imparablement aliénée, son salut réside dans une fatalité janséniste.
En pratique, les interprétations de l'écriture sainte priment sur l'écriture elle-même. Le clergé confisque la parole de Dieu et défend tout analyste curieux de s'en mêler. L'assimilation est généralement littérale, mais elle doit être ponctuellement modulée par le cœur, la pensée ou la bonne foi. L'approche philosophique de Dieu est le privilège des castes supérieures, le commun des mortels doit s’y plier au péril d’en être exclu.
Les offrandes constituent une source de revenus inestimable pour les humbles serviteurs de Dieu. Le clergé baigne dans l'abondance pléthorique à toute période. La gestion opaque de ce trésor pouvait profiter aux intéressés et à leurs familles. Cette responsabilité collective procurait une immunité absolue aux hommes insaisissables de Dieu.

Le clergé chrétien

En général, le clergé est issu du peuple, c'est un moyen de s'affranchir des classes sociales pour peu d'en avoir l'ambition. Le royaume étant céleste et non de ce monde, l'héritage des ministères n'existe pas.
Le pouvoir suscitait des vocations au sein de familles influentes, on gravit plus facilement les échelons par un nom à particule. Issus de la noblesse, plusieurs prélats étaient promus aux dignités pour devenir ministrables sans même être ordonnés. En fait, aux premiers siècles, la charge pontificale était exercée par des diacres et non des prêtres.
L'instruction est de rigueur et l’avancement dans la hiérarchie dépend de la capacité d'obéissance aux supérieurs et d'emprise sur les inférieurs. Dans la masse des fidèles, on ne peut se distinguer que par les services rendus ou les donations généreuses.
Avec le nouveau testament, le rôle des prophètes s'est estompé, la source de révélation s'est tarie et les anges battent de l'aile. À l'encontre des prophètes guerriers de l'Ancien Testament, le Christ a déposé les armes et brandi la parole comme argument de conviction.
La dévotion aux anges, aux martyrs et aux reliques était combattue par les grands doctes de l’Eglise jusqu'au moyen âge. La pratique actuelle est en totale rupture avec les Pères qui, à juste titre, n’admettaient pas le partage de la Sainteté Divine et s’épargnaient ainsi les dérives.
Le miracle étant estimé nécessaire à l'espoir de l'homme, l'église a instauré le culte des Saints. Cette initiative débridée atteint son summum par la sacralisation d’icônes, de statues ou de musiques. De nos jours, ces supports sont chargés d'effectuer des miracles par écoulement d'eau ou de sang à défaut de prédire l'avenir comme une boule de cristal. Devant la crise des vocations, les canonisations ont été miraculeusement accélérées !
Le martyr étant passé de mode, la chasteté est devenue la reine des vertus et la morale chrétienne est spécifiquement condensée sur un codex sexuel qu'elle essaie de promouvoir.

Le clergé islamique

Le calife est le chef omnipotent de la tribu, il détient les pouvoirs politiques et militaires, sa juridiction est légitimement issue de la loi coranique. L’imam veille sur la doctrine, observe l'enseignement de l'arabe, préside les rituels et gère les affaires de la mosquée d'une manière autocéphale. Il n'est pas censé prophétiser ni opérer de miracles.
Les premiers califes furent choisis dans la proche parenté du prophète. Le deuxième et le troisième furent assassinés, le quatrième fut combattu et renversé. Dès lors, la nature du califat se transforma en un système théocratique héréditaire. L'alternance fut assurée par des coups d'états tragiques et cette pratique est perpétrée jusqu'à nos jours.
De tout temps, le personnel religieux est fonctionnaire d'état, la collision et l’instrumentation réciproque font légion. Etant un acteur averti dans la vie active, l'imam donne son impulsion politique dans les prêches du vendredi en vue d'atteindre la cité islamique idéale.
Le combat est inégal entre la crédulité des masses et la symbolique débordante de la religion ; c'est l'outil d'endoctrinement en temps de paix et d'embrigadement en temps de guerre. Mandaté d'office de contraindre l'humanité au droit chemin, le musulman dispose de deux moyens de conversion : la parole et l'épée. Le Coran rend licite l'usage de la force pour amener les peuples à l'adoration d’Allah, d'où l'appel à la guerre sainte : le Jihad. Le martyre du Jihad accède au paradis d'office.

Sourate 8 : AL-ANFAL (LE BUTIN)
39. Et combattez-les jusqu'à ce qu'il ne subsiste plus d'association, et que la religion soit entièrement à Allah. Puis, s'ils cessent (ils seront pardonnés car) Allah observe bien ce qu'ils oeuvrent.
Sourate 48 : AL-FATH (La Victoire éclatante)
28. C'est Lui qui a envoyé Son messager avec la guidée et la religion de vérité [l'Islam] pour la faire triompher sur toute autre religion. Allah suffit comme témoin.
Les cléricaux de tous bords appréhendent tellement la révolution qu'ils s'interdisent l'évolution. S'il est grand le mystère de la foi, il ne faut pas en rajouter.

Bible & Pouvoir

Le clergé reste le meilleur service de renseignements qu'on ait pu inventer. La Bible et sa morale sont au service de l'ordre public ayant en ligne de mire le jugement dernier entre récompense et sanction.
La soldatesque de Dieu, les castes d’anges, le royaume des cieux, le trône de Dieu etc. sont des notions qui jalonnent tout l'Ancien Testament et qui servent de modèle de gouvernance pour la cité idéale. La dévotion excessive des fidèles se traduit par les dons et les héritages au profit des institutions religieuses. Ce poids économique finit par peser lourdement sur le pouvoir politique.
Du Dieu roi on passe au roi Dieu puis au roi de droit divin, ceci est bien illustré dans le baptême de Clovis quand le chrême lui descendit miraculeusement du ciel. La bible est devenue un instrument de pouvoir par excellence. Très habilement, les conseillers de Dieu couronnaient des rois et en détrônaient d'autres. Sous l'influence prépondérante des traditions primitives, il était aisé à cette époque de mystifier les régnants à défaut de les diviniser.
L'empire sacro-saint faisait du Pape l'empereur de Dieu sur terre bien que les enjeux n'étaient pas toujours sacro-saints. Pour équilibrer le pouvoir, on s'inspira de l'empire romain et on aboutit à l'alternance de l'appareil dirigeant entre Rome et Constantinople. Ceci est à l'origine du schisme avec l'église orientale orthodoxe.
Dans l'empire islamique, on changea organiquement la nature de la transmission du pouvoir. La piété des premiers califes fut substituée par le sang princier depuis les Omeyyades. Le schisme fut consommé et les chiites s'avisèrent de dissimuler les descendants d’Ali et de cacher son Coran.
La conquête islamique épura l'Arabie de toute présence non musulmane et assainit le Proche-Orient et le nord Afrique par le Jihad. L'expansion arriva en Europe par le détroit de Gibraltar. Si les croisades font référence en matière de guerres religieuses, il n'en demeure pas moins que c'était par riposte aux « croissanades » qui avaient généré préalablement ce mode d'expansion.
Le royaume de Jérusalem fut fondé par les Francs en 1099 dans un terrain hostile où les seuls alliés étaient les héritiers des phéniciens, ces chrétiens du Liban. Durant les deux siècles de son existence, le territoire de ce royaume s'est régulièrement rétréci pour se résumer au Liban même. La pression permanente poussa les Francs au repli vers Chypre puis vers Malte. Plus tard, les Ottomans entamèrent leur conquête par le détroit du Bosphore pour prendre l'Europe en tenaille.
La chute de Constantinople engendra le monde moderne. Une pépinière de savants et d'artistes se trouva dispersée en Europe, notamment en Italie. Elle provoqua la renaissance de l'Occident et la décadence de l'Orient. Des mouvements artistiques, culturels et scientifiques allaient éclore de tous bords au moment même de la découverte du nouveau monde. Tout ceci se passa dans la douleur et sous l'étroite vigilance de l'inquisition.
L'enchaînement cartésien des événements libéra les esprits du joug religieux et monarchique. Après trois siècles de gestation, la voilà née : la révolution française. Fruit d'un effort colossal d'élaboration d'idéologies humanistes, les droits de l'homme sont sa charte fondatrice et la laïcité son instrument.
Sous l'hégémonie de la religion chrétienne, l’Occident eut tendance à s’acheminer vers la démocratie et la laïcité. Une divergence d'évolution fut constatée sous les autres obédiences allant vers la radicalisation du caractère religieux : la création d’Israël et des républiques islamiques. Ceci présume de la collision permanente entre le clergé et le pouvoir.
L'institution humaine étant capable de tout usurper, la libération de l'esprit moderne a donné naissance aux religions profanes dévastatrices: le culte du matérialisme et la secte du racisme qui vont faire du XXe siècle le moyen âge du principe laïque.
Paradoxalement Jean-Paul II, religieux et prophète des temps modernes, vient à peine de briser la glace de la guerre froide et d’ajuster l'orientation des courants démocrates vers l’humanisme.
Ni peuples élus ni exclus, ni guerres saintes ni Jihad. Emmanuel, Dieu d'amour et de pardon, nous livre à la liberté qui embarrasse et à la responsabilité qui fait peur.

Mathieu 22 / 21… « Donnez donc à Caesar ce qui est à Caesar, et ce qui est à Elohîms, à Elohîms ! »

Bible & science

Parallélisme

La genèse est le big-bang fondateur de toute théologie. S'il ne reste qu'un mystère à élucider c’est bien la version de la genèse selon Elohim. La littérature abonde à ce sujet et notre propre analyse est développée dans le chapitre Bible et Genèse. Il en résulte une compatibilité surprenante entre les données de ce récit biblique et les découvertes les plus actuelles.
La matière inerte évolue et s'organise avec le temps au sein de l’univers dans une dynamique d’expansion et de contraction. Après l'instant « zéro » du big-bang, des millions d'années se sont écoulées avant la libération de la lumière, entre-temps la matière condensée en suspension opaque dans une masse ellipsoïde évoquant la forme ovoïde avancée dans la mythologie d’EL.
La spécificité de la conception phénicienne réside dans l'existence d'un oeuf primitif contenant la matière et toute semence à l'état quiescent précédant le jaillissement du rayonnement lumineux. La distinction de la lumière, de la flamme et du feu rejoint de près la théorie de l'éclosion graduelle de la lumière faible à la lumière forte.
Dans un autre registre, la NASA s'est penchée sérieusement sur la vision d'Ezéchiel au point de concevoir le dit « char de Yahvé » à propulsion électromagnétique et d’en breveter des éléments. US Patent [19] Blumrich / 3.789.947. Omnidirectional Wheel 1974.
Cette foule d'informations répertoriées minutieusement, respectant un ordre chronologique précis que la recherche arrive tout juste à valider, nous laisse coi. L'homme primitif transmet sans complexe et le chercheur reste perplexe.
La conscience passe obligatoirement par le concret avant d'atteindre l'abstrait. Nous devons dégager de la mémoire collective l'origine commune de ce savoir ayant inspiré nos lointains ancêtres et qu'ils ont exprimé avec une simplicité déconcertante ne relevant pas du hasard. Sans chercher à créditer ces hypothèses antiques, leur origine demeure entièrement énigmatique. On devrait explorer cette voie, opérer une relecture intelligente et établir un code pour déchiffrer ces messages de l'au-delà. Nous espérons que le PHŒNICIA CODE amènera sa contribution dans ce domaine.
Le fossé est abyssal entre la Foi doctrinale et instinctive et la science aride et borgne ; l'une prêche par décret un espoir éternellement béat et l'autre prône par constat une austérité sans fin. La croyance abonde d'imaginaire fertile et poétique alors que la raison est confinée dans le scepticisme, l'une traite de l'au-delà, l'autre de l'en de-ça. Pourtant, entre les deux existe un intime antagonisme par la biophysique et la biochimie qui ne se résolvent pas à quantifier les phénomènes mais à les qualifier dans leurs transformations.

Pourquoi la vie?

À ce stade, faut-il se demander qu’elle était la nécessité de l'apparition de la vie ? Il n'est nullement obligé d'aboutir à une vie reproductive en soi.
Le genre humain, conscient de sa substantielle existence résultante d'une chimie organique du carbone, n'a pas encore constaté d'autres chimies de vie tangible. La science arrivera-t-elle un jour à titrer ce phénomène comme fatalité ou accident ? La théologie avance l’action de grâce du Créateur.
Le miracle de la création a eu lieu : l'homme existe. La vie est une création au sein de la création, l'homme est un miracle de vie dans la vie. Ce phénomène gratuit de la biologie du carbone a-t-il un sens, une direction ou un aboutissement ? L'ADN, la plus simple expression d'une molécule capable de réplication nécessite une séquence codifiée de trois acides aminés bien disposés et bien orientés: ce symbole frappant serait-il l'image de la Trinité?
La recherche scientifique est progressive, elle a débuté comme recueil du perceptible à travers les cinq sens avant d'outrepasser ces facultés merveilleuses mais limitées. Beaucoup de phénomènes tels que l'électricité, la radioactivité, l'infrarouge ou les ultrasons échappent à nos sens mais nous arrivons à les domestiquer, serions-nous capables un jour d’apprivoiser la vie de la même manière?
La science se base sur des certitudes irréfutables selon une logique infaillible. « La relativité » désormais classique, avait bien heurté des esprits et nuancé des rigoristes. Il existe autant de théorèmes et d’axiomes que de dogmes et de mystères, certes tout doit être démontrable et répétitif. Une certitude est cependant pérenne: depuis son apparition, la vie se perpétue sans discontinuité.
La science a démystifié beaucoup de phénomènes et d'états. Ainsi, le comportement est fonction de principes chimiques qui conditionnent les humeurs, les sentiments et la mémoire. Elle arrive même à qualifier l'état de conscience ou de connaissance, mais pas encore le bien ou le mal. On peut agir avec des substances sur l'attirance et le plaisir pourquoi ne pas cerner le rêve ou l'intuition un jour. Le présent étant l’instant fugitif entre un passé révolu et un futur conditionné, serions-nous sur la voie qui mène à la prévision voire à la prophétie ! Léonardo Da Vinci et Jules Verne compteraient alors parmi les prophètes.
La vie serait-elle un paramètre variable d'une espèce à l'autre ou proportionnel selon l'échelle de l'évolution ? Le vieillissement, autrement dit l'écoulement différencié du temps sur les espèces vivantes, est une constante génétique. Biologiquement, la constitution humaine est programmée pour une durée de vie moyenne de 120 ans. La Bible stipule que devant le mal répandu, Dieu limita la vie humaine à 120 ans!

Ge 6 / 3 IHVH-Adonaï dit: « Mon souffle ne durera pas dans le glébeux en pérennité. Dans leur égarement, il est chair: ses jours sont de cent vingt ans. »

Dans le pré-temps, la masse primitive était-elle finie ou infinie, cette masse de vie est-elle quantifiable dès l'origine? Dans le concept de la réincarnation, la quantité d’âmes (de vies) est toujours la même, elle n'a pas la faculté de progresser ni de régresser. Dans ce contexte nous avançons le concept du «Vitome» !

Le Vitome

Jadis, par sa logique devant la matière, Démocrite discerna l'Atome. Pour s'affranchir d'une manière analogue, le chercheur doit définir le " Vitome ou unité de vie". Sous la forme unicellulaire la vie est biologiquement éternelle se propageant comme « la multiplication du pain ». Il devient autrement plus compliqué d'établir une règle pour les êtres complexes étant donné que la mort d'une partie ou l'extraction d'une quantité de cellules vivantes n'entraîne pas forcément la mort de l'ensemble. Étrangement, tous les organes de l'être vivant ne sont pas vitaux. Si la séquence la plus élémentaire de trois molécules d'ADN nécessite pour sa duplication une fraction de Vitome, les êtres évolués possèderaient-ils des multiples de Vitomes respectant un seuil de viabilité ?
Qu’elle était la nécessité pour la vie de s'organiser d'une manière aussi élaborée et de s'engager dans la voie de l'évolution ? Si la dogmatique religieuse semble romantiquement absurde, le concept scientifique est objectivement inerte. Dans un même but et depuis la nuit des temps, les premières communautés scientifiques cherchaient l’élixir et la chimie de l'or avec des rituels, des secrets et des mystères: autant d'alchimistes que de chercheurs du Graal.
L'avènement de la vie est inconciliable entre ces deux disciplines, pourtant devant la mort elles se partagent la tourmente, l'une voudrait la conforter et l'autre la repousser. Si nous saisissons le moment même de la mort ou les états intermédiaires de comas irréversibles, aucun moyen ne peut quantifier l’état pré-mortem du post-mortem immédiat, pas plus que l’hostie consacrée par l’Eucharistie : dans les deux cas la différence est la vie !
Si la Foi est inébranlable, la croyance doit être aseptisée par la connaissance ; la science a besoin de but pour échapper à la stérilité, elle a besoin de vie, son destin est de converger avec la théorie de l'évolution vers un idéal. Loin de tout concordisme, il est regrettable de voir l'inquisition scientifique envers la Foi comme une secte de Carbonara derrière le plasma du carbone : « plasmaudier » au lieu de psalmodier ?
La raison nous mène à la science et l'instinct à la Foi avec la condition humaine comme destin : pour preuve, la recherche programmée d'un dieu sur un même modèle à travers les lieux et les temps. La logique scientifique doit être à géométrie variable pour scruter l'orientation de la vie et les voies de recherche que la pensée lui propose. Faudrait-il s'adapter à la logique du Vitome et à son algèbre propre comme passer du système décimal au binaire ou ternaire etc. ..
Dans l'abstrait, la logique rigoureuse nous permet de trouver plusieurs solutions à un problème de pure mathématique, il faut admettre que les données philosophiques ou théologiques sont sujettes à une myriade d'interprétations. On devrait maintenir les passerelles largement ouvertes de Darwin à Teilhard De Chardin. En conclusion, la vie réside dans autant de formules mathématiques que de formules magiques.
S'il n'y a qu'une seule et unique révélation, ce serait bien celle de la genèse selon Elohim, en cherchant à l'outrepasser, la science en demeurera à jamais embarrassée.
La science est la résultante de la conscience telle que l'existence est la fille de la vie. La science est la discipline et le précieux outil pour purifier la foi des croyances.

Bible & Futur

À travers cette synthèse, il ressort que la révélation des trois religions déistes a été progressive et cumulative. Les gardiens de la tradition juive ont été déportés en Égypte et à Babylone et ont cédé aux influences de ces pôles à fortes traditions religieuses. L'impact des phéniciens, très avancés et alphabétisés, était permanent sur ce peuple de nomades tourmentés. Constamment l'amitié, la fraternité et les alliances royales séculaires avec Tyr et Sidon ont permis l'emprise phénicienne méthodique sur les concepts bibliques.
En dépit de leur message de paix, le dialogue entre les religions reste sans concession et grevé de fanatisme, comme si chacune monopolisait la vérité. En fait, cette vérité est le patrimoine de l'exploration humaine depuis la nuit des temps et les livres saints réunissent l'expérience des civilisations anciennes ou contemporaines. Sans faire d'amalgame, faudrait-il relativiser les données bibliques communes aux trois religions déistes afin d'aboutir à des compromis raisonnablement matures pour le bonheur du genre humain. Ne prenons pas la Bible comme prétexte pour s'entretuer, ce ne sont pas les exemples qui manquent, héla !. Le Christ fut la plus illustre victime de cet intégrisme.
Le savant et le croyant sont vexatils et sectaires ce qui ne simplifie pas le dialogue et mène régulièrement à une radicalisation prévenante et hostile. On retrouve ce scepticisme au sein même de la communauté scientifique entre croyants et non croyants. Si les différents des hommes de science n'ont pas de conséquences, la discorde des religieux pénalise le monde par l'instrumentation politique.
La science peut épurer la foi en nuançant les croyances et amener la dose de tolérance qui jugule le fanatisme et freine l'intégrisme. Mieux vaut en prendre conscience au lieu d'attendre une révolution de rupture qui ne manquerait pas de désastres. L'avenir de l'homme est la femme comme l'avenir de la croyance est la science et l'avenir de la science est la foi.
Au lieu d'appréhender chaque découverte et de la percevoir comme une menace, les religions doivent apprivoiser la science comme discipline de foi. Le prophète des temps modernes ne s'est pas trompé en imaginant un troisième millénaire spirituel ou une troisième guerre religieuse, elle est déjà à nos portes!

La vérité

L'attente de l'homme se résume au bien-être promis par les religions. Il aimerait bien en avoir un avant-goût avant de se délecter du salut éternel, il le cherche en vain mais il tarde à venir, probablement il n'est pas de ce monde !
Dieu est la liberté qui se répand par amour et prêche le pardon. Il faut beaucoup d'humilité et de tolérance pour avouer la faillibilité des messages subliminaux acquis par l'intermédiaire de l’homme dans la réception, la transcription et l'interprétation. Il n'y a de philosophie, même la plus matérialiste et athée, qui n'ait puisé ses valeurs humanistes dans la Bible. Allons-nous regretter l'époque païenne quand la modestie des croyances laissait régner une osmose au point de se prêter les dieux les uns aux autres. Avec ses panthéons, le paganisme enseigne la tolérance et donne une sacrée leçon aux déistes. À ce prix, mieux vaut garder l'esprit phénicien et le PHŒNICIA CODE. Si la mort pour Dieu est rédemptrice, qu'on aille tous au diable !
Jérusalem et le fameux Temple de Salomon restent un des points litigieux de l’héritage religieux. Avec Emmanuel, le symbole devient le meilleur palliatif au littéral ; l'idée du Temple Mobile peut dénouer un problème séculaire et prometteur de rebondissements.
À ce sujet, la plus belle image du Coran nous interpelle à condition de l'appliquer au service de la Paix Divine :

49 : AL-HUJURAT ; 16. Dis : “Est-ce vous qui apprendrez à Allah votre religion? ”…

L'évolution

Nous devons l'ordre mondial actuel à la révolution française, c'est l’élément fondamental ayant opéré un tournant stratégique depuis l'empire romain. Son originalité était d'être fondée sur un principe purement humaniste qui a produit la laïcité porteuse des droits de l'homme. Avec discernement, elle a révolutionné des notions acquises de la société traditionnelle telle la noblesse en la transformant par l'instruction. Dorénavant, les titres de prince, baron ou marquis sont substitués par les compétences de maître, docteur ou professeur.
La démographie galopante deviendra source de conflits en raison de l'épuisement des ressources naturelles à commencer par l'eau. Il faut habiliter la démocratie aux dépens de la démographie et primer la qualité sur le nombre. Phéniciens, Grecs et Romains ont connu cette démocratie à une époque de leur évolution. Nous avons mis des siècles pour y parvenir. Mais les changements fondamentaux s'opèrent très lentement sur les mentalités avant de bousculer les traditions. Après la révolution française, la nostalgie des temps anciens a nécessité deux cures d'empire et une restauration de la monarchie.
Toutefois, les esprits libres ne permettront pas la spoliation des acquis fondamentaux, mieux vaut lutter contre une dure réalité plutôt que se bercer dans l'illusion, même si cela tient du miracle.

L'espoir

Le Liban a été le berceau de l'élaboration biblique et le laboratoire du brassage intime des trois religions ; il illustre bien l'échec éloquent de toute expérience qui fait miroiter un quelconque espoir. A-t-il encore une raison d'être?
À l'origine, tout est parti de la Phénicie, la terre natale des religions monothéistes, ne pourrait-elle redevenir un lieu de concorde et de paix? Quand cette paix reviendra dans le pays d’EL et permettra des fouilles archéologiques conséquentes, il sera plus facile de répondre à nos interrogations en soutirant la vérité des décombres.
D'où l'idée d'une troisième voie, étant donné qu'aucune des religions ne détient la vérité, toute la vérité, il est de la responsabilité des religieux de tous bords d'opérer une refondation autour de l'essence substantielle de Dieu pour pacifier la vie du monde. Désormais, il est superflu d'être le savant de doctrines dépassées, le PHŒNICIA CODE assied la base d'une nouvelle pensée qu'il faut édifier autour de « l’ELISME ». Emmanuel avait saisi l'essence du message, il opéra un retour conséquent au credo pur et sublime du PHŒNICIA CODE.
La diversité des religions et leurs cultures respectives sont la plus grande richesse qu'il faut absolument préserver pour éviter de sombrer dans la tyrannie d'une pensée unique.
Un jour, tout est parti de la Phénicie pour donner la Tora, l'Evangile et le Coran et pourquoi pas la pacification ? Toutes ces saintes écritures ne seraient plus la religion elle-même mais l'Histoire de la religion au service de la foi. Adieu mystères, dogmes et miracles : venez gens du livre vous concilier autour d’El et d’Emmanuel dans la paix et la tolérance. Ce jour-là signera la fin du fanatisme.
Ah ! Si Lazare tombait dans les mains des médias, on aurait beaucoup à apprendre sur l'au-delà et sur le PHŒNICIA CODE.

PHOENICIA CODE

Emmanuel, notre frère qui est au ciel,
Tu est l'origine et la source de vie.
La fraternité est ta volonté.
Que ta paix règne en liberté.
Nourris-nous d'amour et d'humilité.
Délivre-nous du mal par ta bonté.

Dans ma détresse j'implore ton secours :
Emmanuel, Adonaï & Eli
Eli, Eli lama sabaqtani ?
Eléazar, Eléazar.
Amen

EL avec nous, Monseigneur et Dieu
Eli, Eli pourquoi m'as-tu abandonné ?
EL mon secours, EL mon secours.
Amen

L'appel de Dieu est simple et universel :
Ni peuple élu ni peuple exclu.
EL est liberté. La foi en Emmanuel est
un choix de paix sans guerre sainte.

Tableaux qui sont la base et la synthèse de ce travail

YAHVE / ALLAH
Judaïsme / Islam
Créateur / Créateur
Unique / Unique
Esprit saint / Esprit saint
Elohim, El Adonaï / Allah le Clément le Miséricordieux
Dieu des armées / Dieu du Jihad Guerre sainte
Dieu Punitif / Dieu Punitif
Loi du talion / Loi du talion
Dieu exclusif du Peuple élu / Devoir de prosélytisme par la parole ou l'épée
Peuple de Dieu / Nations de Dieu
Tora / Coran
Parole directe de Dieu Soumission littérale / Parole directe de Dieu Soumission littérale
Système théocratique / Système théocratique


EMMANUEL / EL
Christianisme / PHŒNICIA CODE
Créateur / Créateur
Trinité / Triade
Saint Esprit son symbole: la colombe / La Déesse Aschtarté son symbole : la colombe
Père, Fils & Saint-Esprit La Sainte Famille / El, Adonis & Aschtarté La Famille Divine
Paternel / Paternel
Dieu d’Amour / Dieu de bonté
Pardon / Tolérance
Principe universel prosélytisme libre / Principe Phénicien prosélytisme libre
Fraternité / Amitié
Evangiles / Alphabet
Acte de foi / Profession de foi
Séparation des pouvoirs / Pouvoir des suffètes ou juges

Judaïsme / Islam
Adam / Adam
Circoncision / Circoncision
Suprématie de l'homme / Supériorité de l'homme
Impureté de la femme / Infériorité de la femme
Polygamie / Polygamie
Pas de clergé féminin / Pas de clergé féminin
Pas de principe féminin / Marie Immaculée conception
Esclavage admis naturellement / Esclavage: butin de guerre
Pâques La vie éternelle / Ramadan La vie éternelle
Holocaust Dîme / Holocaust Zakat
Temple saint fixe Jérusalem / Lieux saints fixes Mecque & Jérusalem
Arche de l'alliance / La Pierre Noire : Kaaba
Nourriture cascher / Nourriture halal

Christianisme / PHŒNICIA CODE
Adam / Adam
Baptême pour tous / Ablution pour tous
Égalité homme femme / Équité homme femme
Égalité homme femme / Équité homme femme
Monogamie / Monogamie
Religieuses / Prêtresses d'Aschtarté
Marie Immaculée conception / La Déesse Aschtarté
Abolition de l'esclavage / Esclave: denrée commerciale
Pâques Résurrection / Jeûne des Adonies Résurrection d'Adonis
Sacrifice Eucharistique Pain et vin / Sacrifice humain Pain et vin
Temple mobile Eucharistie: Pain & Vin / Temple mobile Pain & Vin
Tabernacle / Tabernacle
Nourriture / Nourriture

Bible & Parole
Bible & Dieu
Bible & Genèses
Bible & Femme
Bible & Homme
Bible & Anges
Bible & Christ
Bible & Phénicie
Bible & Coran
Bible & Jérusalem
Bible & Histoire
Bible & Géographie
Bible & Pouvoir
Bible & Science
Bible & Futur
PHŒNICIA CODE

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LE CORAN : Traduction de Mohammad Hamidullah, les classiques BooKenSTOCK

LA CIVILISATION PHENICIENNE : Dr G. CONTENEAU, PAYOT, PARIS 1949

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Dépôt légal - Décembre 2006